7 6 8 CHANGEMENTS DANS L'HABITATION DES ESPACES.
disent qu'il est dans l'Asie, l'Afrique et l'Amérique intertropicales. MM. Wiglit et
Arnott [Prodr. Fl. pm., p. 57) disent qu'ils n'ont pas pu découvrir une différence
entre leurs échantillons de l'Inde et les Sida balbisiana, brachypetala et
repanda, des Indes occidentales. D'après mon herbier, je ne saurais voir de difiérence
entre l'échantillon de Sida stipulata de l'île Maurice, et ceux du Sida
brachypetala des Antilles, qui ont servi au Prodrome. L'incertitude des déterminations
par les auteurs m'empêche de dire s'il est plus commun dans un pays que
dans un autre, et, par le même motif, l'absence dans Roxburgh [FL Ind.) ne me
touche pas. Les carpelles sont terminés par des arêtes scabres, qui peuvent favoriser
le transport. M. Bojer (H. Maur.) le dit véritablement spontané à l'île Maurice,
ce qui me ferait croire qu'il est de l'ancien monde.
S î d a c o r d i f o l î a , L (S altUeîfolîa, Sw. ; S. a f r icana , B e auv ). — 5 ® —
Très commun dans les régions chaudes des deux mondes (Hook. f. et Benth.,
Fl.Mgr., p. 230) ; en Jamaïque, au bord de la mer (Sloane), ou dans les prés
secs inférieurs (Macfadyen); au Sénégal, dans les lieux secs et sablonneux {Tent.
"FI. Seneg.). Les arêtes des carpelles sont munies de poils roides et rebroussés
qui en font de véritables liameçons, très favorables aux transports. L'espèce a
un nom sanscrit (lloxb., i<7. Ind., édit., v. III, p. 177; Piddington,
Index), ce qui montre une grande antiquité en Asie. Si elle a été apportée en
Améri^ie, comme je le crois, c'est avant 1700, car Sloane la mentionne spontanée
(./am., 1, p. 2't 8). Elle peut avoir été portée de la côte d'Afrique par les
négriers.
Mih5sc«s cscuientus, ï.. — ® — Cultivé généralement dans les pays
chauds de l'ancien et du nouveau monde. Linné, et la plupart des auteurs, disent:
Crescit in Indiis. On l'indique très rarement comme spontané, car en consultant
une multitude d'auteurs, je ne vois d'assertion à cet égard que dans Jacquin
(Oós-, 111, p. M), où il est dit: Crescit spante in Caribceis. Évidemment, il
n'est pas d'origine asiatique, car il n'a pas de nom sanscrit (Piddington, Index).
L'espèce n'est indiquée à Ceylan que comme cultivée (Moon, Cat.) et Roxburgh
(Fi , 2" édit., v. Ill) ne la mentionne même pas. On pourrait soupçonner une origine
a^caine, parce que Piso [Hisl., II, p. 3'!) dit que les habitants du Congo et
d'Angola l'appelaient Quillobo, analogue au nom des Portugais du Brésil, Quingombo
; mais il n estpas sûr que ce nom soit africain. M. Brown (Bot, of Congojne
mentionne pas l'espèce, et le Flora NigrUiaìia en parle comme dame plante cultivée
sur la côte d'Afrique. Reste donc l'hypothèse de Torigine américaine. Elle
est corroborée par l'assertion de Jacquin sus-mentionnée, par le nom vulgaire
Okkoro. Ockro ou Oc/^ra, mentionné déjà par Commelyn, en ] {Hist., I,
p. 37),^ par Hughes, en 4 750 [Hist. Barbaci., p. 210), et qui semble propre aux
Améncahis; enfin, par le fait que les premiers descripteurs ont reçu l'espèce
d'Amérique, par exemple, Commelyn, de Surinam, en 1686. Le nom arabe indiqué
par Delile(F/. JELJ. ill.,]). 21) signifie Hibiscus à fruit long, ce qui n'indique
pas une nomenclature vulgaire primitive, mais plutôt une comparaison faite avec
une espèce plus ancienne.
? BSSbîscus t î l îaccu» (ParîtÎMm t l l îaccMm, Saînt-ïïîl.). — 5 — D après
M. Brown {Bot. Congo, p. 58), et d'autres auteurs, il croît en Asie, Afrique et
Amérique. L'idenLilé en Afrique et en Amérique a été vérifiée récemment encore
par MM. Hooker et Arnott (i^oi. Beechey, p. 168) et Macfadyen {FL Jam., p. 69).
Les Hibiscus sont de tous les continents. Celui-ci habite le bord de la mer. Ses
NATURALISATION A GRANDE DISTANCE. 769
capsules peuvent être transportées par les courants, et le transport n'est pas sans
effet, à cause de la durée de vitalité des graines de malvacées. L'utilité des
fibres pour les cordages et autres emplois dont parle Rumphius, peut avoir
engagé Thomme à transporter les graines et à propager l'espèce. Elle n'a pas de
nom sanscrit, mais cela n'indique rien, attendu que son habitation est au midi des
régions dans lesquelles se parlait cet ancien langage. Je ne sais où elle est le plus
commune, à l'archipel indien ou sur les côtes de TAmérique méridionale à lest
et à l'ouest (Benth., Bot. Siilphur, p. 68; Saint-Hil., Fl.Bres., I, p. 256; Macfad.,
Jam., p. 69, etc.). Si l'on admet les synonymes de Sloane {Jam.^ I, p. 21 6), les
premiers auteurs sur l'Amérique, comme Lery, en auraient déjà parlé. Je soupçonne
un transport par les courants, peut-être fort ancien.
Z o r m a d i p l i y l i a ^ v a r . glochidiata, BentU. [FL Nigr,, p, 301). M. Bentham
regarde cette légumineuse annuelle comme répandue en Amérique, en Afrique
et en Asie, entre les tropiques. Elle possède, sur son légume fort petit, des poils
en hameçon, qui la rendent aussi facile à transporter que les Bidens, les Xanthiuin,
etc. Le genre Zornia, quoique peu nombreux, appartient aux divers continents
intertropicaux. L'espèce actuelle, qui se trouve dans les mauvais terrains
de plusieurs parties de l'Inde, d'après Roxburgh {FL, édit. 1 832, v. Il, p. 353),
n'a pas de nom sanscrit (Roxb. ; Piddington, Index), ce qui fait présumer une
origine étrangère à l'Inde. La synonymie n'est pas assez certaine pour que la
question d'origine puisse être bien étudiée. M. de Schlechfcendal {Limi., 1830,
p. 183) admet l'identité en Afrique et en Amérique.
? ]|>esmodium triâBorum, . (lIcdysaruBii trsfïortBSïs, ; I^icolsonàa
r e p t a i i s , Meîsn. Linnoea, XXI, p. 260; Hook, et Benth., Fl. Nigr.,
p, 304). — —• Herbe très répandue dans les terrains humides et les
cultures, dans l'ancien et le nouveau monde, entre les tropiques. Malgré ce genre
de stations, M. R. Brown {Bot, Congo, p, 58 et 61 ) ne soupçonne pas qu'elle soit
transportée. Elle croît : dans l'Asie méridionale (Wight et Arn., Prodr.), en
abondance à Timor (Decaisne) ; T à Maurice (DC., Prodr., II, p. 334 ; Bojer,
H. Maur.), en Guinée (Hook, et Benth,, L c.) ; 3^ aux Antilles (DC.J. c.), à la
Guyane {id.), à Acapulco (Benth., Bot. Sulph., p. 82). Les autres Nicolsonia
sont d'Amérique, Afrique ou Asie (Steud., Nom. ; Hook, f, et Benth., Fl. Nigr.,
p. 304). Celyi-ci a des légumes très minces,qui se coupent en travers et qui ont
a leur surface de petits poils, un peu crochus, par lesquels je soupçonne qu'ils
peuvent adhérer. On ne connaît pas de nom sanscrit à cette plante, qui est
cependant très commune dans l'Inde, où elle joue le rôle de nos trèfles, dans les
prairies. Elle a des noms indiens modernes (Roxb.,i^Y. Ind.^ 2« édit., v. Il],
p. 353 ; Piddington, Index), Elle semble un peu moins répandue en Amérique, et
l'on ne cite pas de synonyme de Sloane et autres auteurs anciens (Sw., Obs. ;
Macfadyen, Fl, Jam,), ce qui peut faire soupçonner une introduction dans le
nouveau monde, par les cultures des colonies.
A b r u s precator îus, — 5 — Liane commune et spontanée aujourd'hui,
entre les tropiques, principalement sur le littoral, dans les trois continents. La
beauté des graines, leur usage comme grains de chapelet ou pour colliers, et
même comme nourriture grossière (Sloane, Jam.), ont dû engager à les transporter
età les semer, M. R. Brown {Congo, p. 62) les regarde comme assézdures
et ayant un embryon assez développé pour supporter un long transport par les
courants. DéjàSloane [Jam., I, p. 181) prétendait que le courant de l'Atlantique