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8 8 8 OmCxINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
oblBiiu (jue des amandes douces. Les Hébreux cultivaient l'Amandier et
avaient aussi les deux catégories d'amandes (Ililler, Hicrophyt., I, p. 215 ;
Reynier, Êcon, des Arabes, p. Zi77). Aujourd'hui encore on cultive beaucoup
l'Amandier en Syrie (Belile, Fi. /Eg. III.). H ne réussit pas dans
l'Inde (Roxb., FL Ind., édit. ^1832, II, p. 500; Royle, Fil. Himal.,
p. 20/i). Ses fruits ne mûrissent pas dans le nord de ce pays, et il fait
irobablement trop chaud dans le midi. On importe des amandes du nordouest
et de l'ouest. Les auteurs n'indiquent aucun nom vulgaire indien
ni sanscrit (lloxb.; Piddington, Index). M. Bunge (Enum., p. 21) l'a vu
cultivé dans le nord de la Chine. Thunberg (Fl. .Jap.) ne l'indique pas
au Japon. Loureiro {Fl. Coch., p. 386) dit que les deux variétés, douce
et amère, sont cultivées en Chine, mais il ne les avait pas vues en Cocliinchine.
Les noms de l'Amandier n'indiquent pas une transmission de peuple
à peuple. Ils semblent avoir des racines différentes. Les Grecs ont dit
Afxiy^o^lv, ÀixvySayéa, d'où viennent les noms européens même dans les langues
slaves; les Hébreux disaient Balnim, qui s'appliquait à différents fruits
analogues (Reynier, l. c.); et surtout Schaked, exprimant la précocité, et
Luz (Miller, Hicropli., I, p. 215) ou Lus (Rosenmûller, Handb. bibl.
Allert., IV, p. 262). Be ce dernier nom les Arabes disent Louz (Belile,
/. c.; Muiiby, FL Alg.). Les Persans disent Badam (Roxb., l. c.) ou
Bada.nie Farsie (Ainslies, Mat. med., I, p. 7); les Chinois, Him et
JIaììh (Lour., I. c.)] les Javanais Kalcping (Ainslies, ib.). Cette diversité
peut faire croire que la patrie primitive dé l'Amandier était vaste, et que
différents peuples ont eu isolément l'idée de le cultiver.
On a trouvé l'Amandier sauvage très fréquemment au midi du Caucase.
Tous les auteurs l'indiquent, et la plupart ne soupçonnent pas qu'il provienne
des arbres cultivés dans les jardins (voy. Bieb. ; C.-A. Mey., Verz.),
ce ([ui pourtant est possible. Ledebour (Fl. Ross., H, p. 3) ajoute avec
prudence \ an vere ^ponianea? Cependant l'espèce étant indiquée dans des
localités de montagnes et par divers botanistes, comme spontanée, je suis
disposé à l'admettre pour telle. l\ est très possible que la patrie d'origine
s'étendit sur la Perse, l'Asie Mineure, la Syrie^et même l'Algérie, comme
nous allons le voir, mais nous n'en avons aucune preuve. Les Amandiers sauvages
de Grèce et d'Italie sont assez ordinairement regardés comme natulisés,
à la suite d'une culture ancienne et fréquente. Cependant M. Fraas
(Syn. Fl. class., p. 67), qui a observé la plante en Grèce, croit que
l'amande douce est naturalisée et l'amande amère vraiment spontanée.
M. Bertoloni {Fl. It., V, 125) cite l'Amandier sauvage des montagnes de
Terracine, mais il n'émet aucune opinion à cet égard. M. Moris {Fl. Sard.,
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. 88 9
II, p. 6) ne l'a pas trouvé hors des cultures en Sardaigne. Il croit en
Sicile sur les rochers du bord de la mer (Guss., Syn,, I, p. 552). Enfin,
Rauwolf l'a trouvé jadis.près de Tripoli, dans les haies, ce qui a fait dire
à Linné que l'Amandier habite la Mauritanie {H. Cliff., p. 186; Sp.,
p. 677). Besfontaines [FL AtL, I, p. 393) dit que l'Amandier croît
spontané en Algérie, mais m arvis. L'éditeur du Nouveau Duhamel (IV,
p. 110) dit l'avoir trouvé sauvage en Barbarie, et ajoute que les fruits
avaient tous les amandes amères. Selon M. Munby {FL Alg., p. /i9),
« cet arbre se trouve quelqutifois à l'état sauvage, mais toujours échappé
des jardins. » Enfin, M. Cosson a trouvé récemment des bois d'Amandiers,
avec toute l'apparence d'une espèce sauvage, à Saïda, en Algérie {Ann.
se. nat., l - sér., XIX, p. 429). Les localités de Sicile et d'Italie me semblent
un effet de naturalisation, car si l'espèce avait existé primitivement
dans cette île, les Romains l'auraient cultivée plus tôt, et ne l'auraient pas
reçue tardivement de la Grèce.
Poiriers. — Le Py»'"» communis, L., est bien spontané dans l'Europe
tempérée et dans la région du Caucase (Ledeb., FL Ross., II, p. 9Zi).
Les Romains du temps de Pline (1. xv, c. 15) cultivaient déjà un très grand
nombre de variétés. Leur mot Pyrus venait du celte, Peren, d'où les
Français ont fait Poire, et les Anglais Pear (de Theïs, Gloss., p, 387).
Les Grecs employaient les mots Axpà? ou Oyrrn (Bilberb., FL class, ; Fraas,
Syn. FL class.) et aussi Aino?, pour le Poirier cultivé (Fraas, L c.) Le
mot allemand Birn a peut-être la même origine que le mot celte. Les noms
slaves sont tout différents : Gruscha en russe, Krusska en Bohême. Les
noms persans, arabes, chinois, sont encore tout autres. Probablement la
patrie primitive était vaste, et la culture très ancienne, avec une infinité
de variétés, qui amenaient des noms divers. B n'y a pas de noms sanscrits.
Cela se comprend, car aujourd'hui la culture du Poirier s'étend jusque
dans les régions centrales de l'Asie et dans le nord de la Chine
(Bunge, Enm.), mais non dans l'Inde septentrionale (Royle, îlim.,
p. 202).
Pommier. — Le Pyrus Malus,L., qui paraît la source de toutes les
variétés acerbes et douces de nos pommes (Koch, Syn. FL Gerni., Ì,
p. 261), croît dans l'Europe tempérée et la région du Caucase,(Ledeb., FL
Ross., H, p. 96). Les Romains (Plin., 1. xv, c. ih) et les Grecs en cultivaient
plusieurs variétés sous les noms de Malum, MvîÀea.Le mot Powm»?,
s'appliquait en latin à tous les fruits arrondis et charnus. Le nom de
Pomm,e d'api vient probablement de la variété Appiana, introduite par
Appius, d'après Pline.
Les noms du Pommier diffèrent moins les uns des autres dans les
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