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696 CHANGEMENTS DANS l/uAHITATlON DES ESPÈCES.
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Cat. Calo.) et en Angleterre, parce qu'elle serait là sur les confins naturels do son
habitation.
Uaiantfwminn bi/bliin», DC, On a émis (les doutes, soit sur la presence, soit
sur l'origine de cette espèce dans la Grande-Bretagne (Bab., Man., édit.,
p 321 ; Wa t s . , Cijò., II, p. 465 ; I I I , p. .'314). Cependant, d'après les citations
mômes 'de ces 'auteurs, Gerardo Tindiquait comme spontanée dans deux localités,
et de nos jours on Ta retrouvée çà et là, après avoir effacé l'espèce des
Flores an~laises Elle abonde dans la péninsule scandinave et en Allemagne
iusque dans la partie occidentale (Hagena, f / . Oldenb.) ; elle existe dans le nord
de la l<rance(Coss. et Germ. , FI. l>aris;ì)veb., FI. .\orm.y, par conséquent, aucune
raison géographique ne peut faire soupçonner une exclusion de la Grande-Bretagne.
Loin d èlre naturalisée, elle semble avoir existé jadis plus Iréquemment et
avoir diminué avec les forêts.
* lîa5». — Voir plus loin (art. 5) à l'occasion des
plantes américaines naturalisées en Europe.
SpartinaaUcrniliora, Lois. La découverte de celte plante des États-Unis a
l'embouchure de l'Adour, en Gascogne, et ensuite dans la petite riviere de
r i t c h e n , p r è s de Southampton, est une chose des plus extraordinaires. BromGeld
(Phyt I 8 5 0 p 1 095) la crovait importée par quelque vaisseau. M. Watson la
r e s a r d e avec doute comme étrangère {Cyb., Ill, p. '1 45) . J'y reviendrai à la fin de
l'art. 7 du chap. X, car cette plante pourrait appartenir à la catégorie des especes
disjointes, à laquelle je consacre un chapitre spécial.
Digitaria Inunlfusa, Pers. - © - M. Watson [Cyb., Ill, p. '1 47) doute de la
,,ualité aborigène de cette plante, assez rare en Angleterre, et souvent confondue
avec le Digitarla sanguinalis. Elle existe en Suède (Fries, Summa, p. 80), et en
Hollande (Pi-odr. FI. Bat., i^. 2 9 9 \ si le Panicum glabrum. Gaud., est synonyme
comme le dit Kunth [En., I, p. 83). Dans l'incertitude de la synonymie dans les
Flores, je n'ose affirmer une origine étrangère.
Digitaria sanguinaU^, L. - ® — Étranger, d'après M. Watson {Cyb., 111,
p -148V quelquefois adventif, importé occasionnellement avec le lest des vaisseaux.
Bav, Parkinson [Tkealr., '1640, p. '1178), Gerardo [Herb., 1597, p. 25)
l'indiquaient déjà comme spontané, dans les mêmes circonstances qu'a present,
c ' e s t - à - d i r e rare, changeant de place, souvent sur les lisières des champs ; mais
aussi sur des collines. Sur le continent voisin, les localités sont également assez
suspectes 11 est rare en Normandie. On l'a trouvé récemment à Jersey (Piquet,
Phyi.ol -1853 p '1094). Il manque à l'Irlande. Ce sont bien les apparences
d'une espèce venue du sud-est ; mais les preuves ou commencements de preuves
n'existent pas. . . .
Setaria viridis, Beauv. Mêmes conditions à peu près que pour le Digitarla
humifusa (Bromf., Phytol., 1850, p. 1 0 7 7 ; Wats., Cyb., m , p. -149). Ray
l'indique {Syn., édit. 1724, p. 394) dans les champs, mais rare. Parkinson 1 indique
aussi dans les décombres et lieux incultes. Je ne le vois pas dans la premiere
édition de Gerarde.
Setaria vcrticillata, Beauv. — ® - Déjà indiqué par Bay dans quelques localités
suspectes Parkinson et Gorarde ne paraissent pas l avoir mentionne. 11 est
demeuré rare et vagant en Angleterre, et les modernes le croient d'origine
étrangère. . , , . , •
Setaria glauca, Beauv. — ® — Encore plus rare, indique seulement depuis
NATURALISATION A l'ETlTE DISTANCE. 697
le siècle actuel, et dans des localités douteuses, où il ne parait pas persister (voy.
W a t s . , Cyb., Ill, p. 150).
Phalaris caiiarienm,L. 11 présent e quelque disposition à se naturaliser (voy.
W a t s . , Cyb., Ill, p. '150).
Avena strigosa. Schreb, — © — Cotte mauvaise herbe a fait irruption en
Europe il y a environ 80 ans, par mélange de ses graines avec les avoines cultivées.
Je la crois originaire de la région caucasienne, car M. C.-A. Meyer l'a
trouvée dans les pre.s voisins de la mer Caspienne, entre Sallian et Lenkoran
{Verz. Pfl. CauG., p. '16), tandis qu'en Europe, môme en Bussie (Bupr.,/Mi?'.,
Y, p. 38; Mari., Prodr. FI. Mosq., p. '23), on la dit toujours cultivée ou
mélangée avec les cultures, rarement dans les terrains adjacents, où elle peut
s'échapper çà et là comme les autres Avena cultivés. En Allemagne, on la
remarquée en 1771 (Schreb., Spicil. FI. 7.i"ps.) ; en Suède après Linné, à
l'époque doBetzius [h-odr. Fl. Scarni, p, 20, 1779); dans la Grande-Bretagne
à la lin du siècle dernier (Wi ther. , 17 9 9 , p. 26, d'après Sm.). En 4 803,
Smith [Engl. Bot., t. 1266) l'indiquait en Écosse, dans lecomté d'York et le pays
de Galles, sans se douter d'une origine étrangère; maintenant, M. Wat son [Cyb.,
I l l , p. 'i 85) l'indique dans 'I 5 de ses 1 8 subdivisions de la Grande-Bretagne, et ne
doute nullement de l'origine étrangère. Elle est déjà en Irlande près de Cork
(Mackay, FL) et à Jersey (Bab., Prim.). Dans le nord-ouest de la France, elle est
rare, et, en général, c'est sous les latitudes de l'Écosse et de la Suède qu'elle
abonde.' Il est fort douteux qu'elle pût se propager dans ce pays sans le concours
volontaire ou involontaire de l'homme, ainsi elle n'est ni spontanée, ni naturalisée.
LoUum temuloninm, L. Était déjà du temps de Gerarde, en 1 597, une des
mauvaises herbes les plus communes dans les champs en Angleterre. Si elle est
d'origine étrangère, comme le soupçonne M. Watson [Cyb., Ill), l'introduction
en est bien ancienne. Les Le Hum arvcnse, With, et Loiium Unicola avaient probablement
été confondus avec lui, et sont, d'ailleurs, moins communs.
Avena fatua, L. — ® — Ne sort pas des champs en Angleterre. M. Watson
[Cyb., 111, p. 183) présume, par ce motif, une origine étrangère. L'espèce est
déjà dans Parkmson [Theatr., p. M 49), avec les mêmes stations. Elle est sauvage
en Crimée (Bieb., FL, 1, p. 76), et probablement autour du Caucase,
d'après les citations de Ledebour (F/. Ross., IV, p, 412). J. Bauhiu la connaissait
en Allemagne et dans les Pays-Bas.
Panicum Crus-galli, L., existait déjà du temps de Bay et de Parkmson
[Theatr., p. M 54), dans les décombres, etc., près de Londres. Je suis porté à le
considérer, avec MM. Babington (Man.), Bromlield (P/íyí., '1850, p 1076) et
Watson [Cyb., 111, p. 148), comme étranger à l'Angleterre ; ma i s l'ancienneté
rend les preuves impossibles. Il était, d'ailleurs, assez commun sur le continent
déjà à l'époque des Bauliin. Il est rare du côté de la Manche (Hard. , Ben., LecL,
Cat. Calv.) et fait même défaut dans l'ile do Jersey (Bab.; Piquet, Phyt., 1853,
p . 1 093) et en Irlande ; ce qui peut signifier, ou une introduction récente dans
l'ouest de l'Europe jusc^u'à l'Angleterre méridionale, ou une délimiiation ancienne
fixée par le climat.
Je viens de dresser, avec tout' le soin possible, le tableau des plantes
iialuralisées et soupçonnées de naturalisalioii dans la Grande-Bretagne
(Ânglelerre, pays de Galles, Ecosse). J'ai envisage ce travail coimiie une
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