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et Jialuralisres, mais apiìartiemuMii à ime caléi^ovie ilisiiiu'to, celle des
plantes iiivolonlaireiiieul cullivées (a).
Au surplus, les tléiails dans lesquels j e suis entré en parlant de chaque
espèce, nous perineltenl de les classer d'après les jirobabililes ou les certitudes
liistori(pies de la manière suivante :
r.spèrcs.
Naturalisées depuis 172i (les espèees marquées d'une
Entre la déeonverte île l'Amérique etl7'i.4 (Anemone apenninn, Antenunria niargaritaeeo,
Erigeron canadense, Dalura Stramonium, Linaria Cj'mlialaria, Caryolopha
semporvirens, Asperugo procumbens, Ruuiex pulclier, Morcurialis
annua)
Entre Tépoquc romnine et la découverte de l'Auuirique (Dianllnis Caryophvllus,
Saponaria oilìcinalis, Tra^-opo^'on porrifolius, Silybuni marianum, Vinca major,
Arislolochia Clouialitis, Narcissus bitlorus, N. incomparabîlis, Lilium Martngon,
Allium Ampeloprasuny) _ ' **
Pendant la domination Uomaiiieï (Urtica piluliiera^ 1
P e u t - ê t r e antérie\uTment aux Uomains? (Isalis tinctoria, Cochlearia rusticana,
Cheiranthus Cheiri, Pyrelhruni Parlhcuium, Sempervivum tectorum, Sedum
dasyphyllum, Sedum album "
A une époque impossible à apprécier (Ononis reclinala) I
Total des espèces naturalisées 83
Plus on s'éloigne des temps modernes, plus l'appréciation est douteuse,
celava sans dire. Cependant, elle est assez satisfaisante dans la grande
majorité des cas, et si l'on se bornait à diviser eu deux périodes, avant et
après la découverte de TAmérique, les chiffres seraient probablement très
exacts pour la dernière.
17. Depuis environ trois mille ans, c'est la culture, la navigation, en un
mot, l'infiuence de l'homme, qui ont introduit dans la Ûore de la Grande-
Brela2;nc des espèces spontanées nouvelles, et il est très douteux que les
vents, les courants ou les oiseaux aient naturalisé mie seule espèce phanérogc'
ame*. Il est certain, du moins, que ces causes naturelles n'ont introduit
aucune espèce ligneuse, alpine ou aquatique. Si donc on trouve plusieurs
plantes de ces trois catégories communes aujourd'hui à la Grande-
Bretagne et à d'autres pays, il faut : ou, que les moyens de transport aient
été antérieurement bien différents; ou, que les îles Britanniques aient été
contiguës avec d'autres terres à une époque à laquelle ces espèces existaient
déjà ; ou encore, que ces espèces, ayant eu jadis une grande extension,
aient disparu dans des pays intermédiaires; ou, enfin, que les individus
constituant ces espèces aient été, dès l'origine, multiples et répandus dans
divers pays. J'examinerai ailleurs, sous un point de vue général, le degré
(a) Ces espèces étaient comprises, mai à propos, parmi les plantes naturalisées, lorsque
je présentai, en 1850, un aperçu de mes recherches à l'Académie des sciences de Paris
(Compi, reiid. 13 mai 1850.) il en est résuUé une assez grande différence entre les
cliiflres que je citais alors et ceux que j e publie aujourd'hui.
ÎSATURALïSATlOiN A PETITE UlSTANCFs. 705
de prohahilité de ces hyi)olhèses, mais je ne puis me dispenser tie rappeler,
en passant, que l'époque à laquelle la Grande-Bretagne touchait au continent
n'est pas fort ancienne, au dire des géologues.
Il serait intéressant de laire sur d'autres îles, ou sur des péninsules bien
distinctes, des recherches semblables à celles ((ue je viens de faire sur la
végétatioii (le la Grande-Bretagne. Malheureusement, ponr la plupart des
pays, on manque de Flores anciennes et un peu exactes, au moyen desquelles
on puisse constater l'apparition d'espècesnataralisées. La péninsule
scandinave, l'Italie et la Sicile, sont les seuls pays qui présentent, jusqu'à
un certain point, les conditions favorables.
Depuis l'époque de Linné, la Flore scandinave est assez connue pour
qu'une espèce phanérogame un peu tranchée ou à ileur apparente,venant
à s'introduire, les botanistes n'aient pas manqué d'y faire attention, et
pour ({u'oii puisse constater ainsi les introductions et leurs dates. Il serait
curieux de savoir, comme pour la Grande-Bretagne, si les espèces nouvelles
sont arrivées par l'action de l'homme ou par des causes naturelles. J'allais
entreprendre cette recherche, en consultant les Flores et les mémoires
des savants dignes compatriotes et successeurs de Linné, lorsque la
lecture d'une ^age du Flora Suecica^ de Wahlenberg, m'en a montré
l'inutilité.
L'illustre auteur de tant d'excellents ouvrages sur la géographie botanique
se demande, à la page 6 de sa préface, s'il doit énumérer les espèces
d'origine étrangère. Il se refuse à les admettre, « parce que, dit-il, dans
aucun pays, les végétaux spontanés ne prévalent autant et ne sont aussi
peu gênés par les espèces étrangères ; ce qui vient et de la nature du sol
et du climat. On ne saurait trop s'étonner, dit-il, combien, chez nous, les
plantes indigènes sont difficiles à extirper, et les plantes étrangères se conservent
plus difficilement qu'ailleurs. Linné pensait autrement, lui qui
croyait trop aux colonisations des plantes; ainsi, il reçut dans sa Flore la
Veronica peregrina, d'après l'idée qu'elle deviendrait plus commune dans
la suite, et, au contraire, elle a déjà disparu à tel point qu'il m'a été impossible
d'en voir un échantillon qui fût certainement cueilli en Suède. Le
Datura Stramonium s'est si bien éteint dans la plupart des localités où on le
signalait comme abondant, qu'il faut le chercher aujourd'hui sur les côtes
extérieures du pays. De môme, plusieurs plantes des champs et des jardins
sont devenues plus rares, depuis Linné, en Suède, comme eu Laponie, où
Lsestadius l'a observé. Cela vient de ce que les agriculteurs obtenant de plus
en plus, de leur propre fonds, les graines dont ils ont besoin pour leurs
champs et leurs jardins, en tirent moins de l'étranger, de sorte que les
espèces qui ne peuvent pas supporter à la longue les vicissitudes de notre
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