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CHANGEMENTS DANS L IIAIÌITATION DES ESPECES.
còle (le v^orreiite, de Capri et d'Tschia. Je connais encore moins des exemples
de sables Iransporlés par les venls delà côte d'Afrique en Sicile et encore
moins des insecles,à l'exception de ceux qui ont Thabirude d'émigrer, »
11 est didicile de trouver une confirmation plus complète des principes
que j'ai émis et des méthodes que j'ai employées pour découvrir l'origine
des espèces. Décidément^ les transports au travers d'un bras de mer,
quelque petit qu'il soit, par des causes naturelles, sont infiniment rares.
On n'en a pas constaté un seul cas en AngleterrCj et M. (iussone, après
trente ans d'observations et de recherches, n'en connaissait pas un seul
exemple en Italie. Quant à l'origine des espèces, le lait qu'elles manquent à
certaines îles est un bon indice d'une invasion récente sur les continents
voisins, surtout quand ces îles sont rapprochées de la terre ferme.
Si les espèces ont de la peine à franchir les bras de mer, si, dans la plupart
des cas, leur introduction dans les îles vient de l'homme et non des
causes purement naturelles, il n'en est pas de même })eut-etre des espèces
qui s'établissent au delà d'un désert, d'une chaîne de montagnes, ou au delà
d'un district ou d'un pays entier contraires à leur végétation. Personne ne
peut douter que le vent ne transporte des graines, en leur faisant raser le
terrain, sur de très grandes étendues de pays. Les animaux aussi peuvent
emporter des graines à de grandes distances, accrochées à leurs poils. Les
obstacles de la nature de ceux dont je parle semblent donc devoir etre peu
de chose. En fait, cependant, les espèces qui s'introduisent à une centaine
de lieues, par exemple, ou même seulement à une cinquantaine de lieues
de leur habitation primitive, sans étapes intermédiaires, sont presque
toujours apportées par l'homme, volontairement ou involontairement.
D'ordinaire, elles ont commencé par être cultivées dans les jardins, d'oii
elles se sont répandues dans la campagne. Qu'on suive les détails donnés
ci-dessus de la naturalisation des espèces dans la Grande-Bretagne, et ceux
dont je parlerai bientôt, touchant la naturalisation des plantes exotiques en
p]urope, et l'on sera tout à fait convaincu de l'inlluence prépondérante des
jardins et du commerce des graines sur toutes les causes naturelles de
transport. J'ai même constaté qu'en Angleterre, la plupart des naturalisations
sont locales, et qu'il faut l'intervention de l'homme pour répandre les
espèces d'un comté à l'autre, à peu près comme pour l'introduction primitive
dans l'île. Plus la distance est grande, plus cela est vrai, j'en conviens;
mais on ne peut nier que la dillusion des graines ne soit ordinairement
locale et leur transport difiicile, même dans des pays qui offrent en
apparence peu d'obstacles.
A plus forte raison, regarderai-je les chaînes des montagnes, quand elles
sont continues, counne un obstacle sérieux. On dira,sans doute, à priori,
NATURALISATION A GRANDE DISTANCE.
que les coups de vent passent par les gorges de montagnes et peuvent charrier
des graines d'un versant à l'autre, que les animaux étendent quelquefois
leurs migrations d'un côté à l'autre d'une chaîne élevée, etc. ; en fait,
je ne comíais aucun exemple d'une plante qui se soit naturalisée par ces
modes de transport d'un coté des Alpes à l'autre, d'un côté des Pyrénées à
l'autre. Si iine espèce parvient à se naturaliser au delà d'une chaîne, on
trouve toujours d'autres causes, comme les jardins, les envois de graines,
les voyages de l'homme et les migrations des troupeaux, ([ui expliquent les
transports mieux que les causes physiques.
Avant l'apparition de l'homme, avant la multiplicité de ses rapports,
les naturalisations devaient être infiniment rares, car elles le sont aujourd'hui
niême en Europe, et quand elles arrivent, c'est presque toujours par
notre inlluence directe ou indirecte.
Les naturalisations au travers de grandes mers vont en fournir des
preuves encore bien plus frappantes.
A R T I C L E V.
NATURALISATIONS A GUANDES DISTANCES.
§ L EXEMPLES BIEN CONSTATÉS PUIS POUR SUJETS D'ÉTUDE.
L'importance de ces naturalisations m'engage à citer d'abord quelques
exemples choisis parmi les plus curieux et les mieux prouvés dans divers
pays. J'insisterai sur la manière de démontrer les faits et sur la dilTusion
graduelle des espèces nouvellement introduites sur un continent.
iilimulus luteus, li.
En ihiropc.
- Il croît spontanément, au bord des ruisseaux,
dans l'ouest de l'Amérique septentrionale, de l'île irUnalaschka, jus pi^en
Californie, et aussi au Chili (Benth., dans Prodr., X, p. :r;0). M. Benlliam
affirme, avec raison ce me semble, que les Mimulus guttatus, DC., et
rivularis, Nutt., sont de purs synonymes. L'espèce a été cultivée pour la
première fois en Europe, en 1812, à Montpellier (13C., Cai, h. Monsi).,
p. 127) et en Angleterre ( mag., t. 1501). Je l'ai trouvée assez
répandue dans les jardins anglais en 1830.
Cette plante, à fleur très apparente et d'un genre qui n'existait pas dans
la flore indigène de l'Angleterre, ne pouvait pas échapper à l'attention des
botanistes si elle venait à se naturaliser. M. G. Palmer la vit, en 1815,
près de Dundee, dans un endroit sur lequel on a bâti depuis cette époque
(Lawson, Phjloiiujisf, p. 290Ì. M. W. Jackson la trouva près
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