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7 6 ( i CIlAXGEMli.NTS DANS L'HABITATION DliS ESPÈCES.
probabilité, je dirai presque une impossibilité de trauaiiort, se trouvent
dans cette liste des espèces disjointes sans aucun signe (pielconque.
Dans le tableau actuel, comme dans celui des espèces disjointes, je
classe les espèces suivant qu'elles sont répandues dans l'Asie, l'Âfriiiue et
l'Amérique, ou seulement en Amérique et eu Afrique, ou euliu en Amérique
et eu Asie. 11 est inutile de ])arler des espèces communes à l'Afri(iue
et à l'Asie, car ces deux continents se trouvent liés par l'Arabie etl'Abyssinie,
où l'on découvre clu\quejour des espèces indo-airicaines.
A la lin du relevé des espèces disjointes, on trouvera l'indication de plusieurs
espèces sur lesquelles je n'ai pas pu obtenir des renseignements
sullisauts, ou qui ont été indiquées par erreur comme répandues dans les
divers continents équatoriaux.
]" Espèces inlerlropicales, acluellemmi communes it l'Asie {a},'l'Afrique et i:Amérique,
mais Iraiisportées prohaUemcni de l'ancien monde dans le nouveau^ oa
du nouveau monde dans l'ancien.
A r g e n i o i i c mexîcana , L. — (ï) — Eu Amérique, Afrique et Asie, sur le
littoral, dans les graviers, les décombres et les cultures, assez souvent avec Tapparcnco
d'une plante introduite. J'ai indiqué plus haut son extension actuelle
(p. oG4). La capsule est munie de poils roides, aigus, qui peuvent la faire adhérer
à des vêlements ou à des ballots ; m a i s j e crois plutôt au transport involontaire de
graines avec le lest des vaisseaux on avec diverses marchandises. Étant du littoral,
l'espèce s'établit aisément après un transport de cette nature. — Son pays
d'origine est p robablement l'Amérique, où elle est plus répandue. Bojer ( / / . Maur.)
la dit naturalisée à Maurice. Roxburgh ne la mentionne pas en Asie, oi;i on l'a
trouvée depuis. On connaît quatre autres espèces, toutes d'Amérique
? C l e ome pentapliylla, L. et Itr. (Gynandropsis pcntaphyl la, 1>C.).
_ Q _ Très répandu entre les tropiciues, et même au delà, en Asie, Afrique
et Amérique. M. Brown [Obs. Oudney, p. 17) soupçonne une introduction en
Amérique. Il se fonde sur ce que les autres espèces de la même section appartiennent
à l'ancien monde, et sur ce que celle-ci étant à la fois officinale et un
légume recherché des nègres, a pu être apportée d'Afrique par eux. J'ajouterai
qu'elle vient fréquemment dans les terrains cultivés, près des villes, et que, par
exemple, dans le midi des États-Unis, on la regarde bien comme introduite
(Torrey et Gray, FL, I, p. 121). D'un autre côté, elle a des noms vulgaires, qui
n e paraissent pas européens : Sambo à la Jamaïque (Browne), i-oj/c^cs aux Barbades
(Hughes, Maycock), Acaia et Mosambe à Cayenne (Aublet). On peut soupçonner
ces noms d'origine africaine. Si l'espèce a été introduite aux Antilles,
c'est avant Sloane, qui en parlait en 1707 (vol. I, p. 194). L'existence dans
l ' I n d e , de toute antiquité, est claire quand on voit les noms de l'espèce (Pid-
(lington. Index), dont quelques-uns sont ou sanscrits ou usités par les Brahmanes
(Rheed , IX, tab. 24).
(a) Les îles de l'archipel indien et, en général, du grand Océan, sont ici rapportées à
l'Asie.
^NATURALISATION A GRANDE DISTANCE. 767
? Mollugo midicaulis, var. p, l.ellîdîlolîa, leuzl [Ann. Wien
Mus., I, p. 383). — ® — dans l'Asie méridionale, au pays des Birmans ,
2 " a u Sénégal; 3° à la Jamaïque. M. Fenzl a vérifié la concordance de la plante
d e W a l l i c h avec celle du Sénégal, et il leur rapporte la planche de Sloane,
t . XXIX, f. 2 (Pharnaceum spatliulatum , Sw.). 11 admet la variété « dans
l ' I n d e et à Sainte-Lucie en Amérique, plus une variété y à l'île de Cuba.
MM. Wight et Arnott [Prodr. pen., p. 43), Webb, Hook. f. et Bentham {FI.
Nigr., p. 1 0 4 , 225) admettent l'identité, implicitement ou explicitement, entre les
])lantes d'Amérique et d'Afrique, ou d'Afrique et d'Asie. Pour une espèce aussi
insignifiante et aussi difficile à distinguer, la nomenclature vulgaire n'indique
rien sur l'origine, non plus que le silence d'anciens auteurs. Les Mollugo sont
épars dans divers continents. La petitesse des graines et l'habitation de l'espèce
actuelle dans les sables, les jardins, près des fermes, a pu favoriser le transjiort.
u r c n a lobata, !.. — ^^ — MM. Hooker fils et Benth. {FL Nigr., p. 226),
disent que c'est une espèce très répandue entre les tropiques, en particulier, la
variété qu'ils nomment a, dont ils ont comparé des échantillons indiens, africains
et américains. Je me suis assure que les carpelles sont échinés, chaque pointe
étant en outre munie, vers son extrémité, de dents recourbées. Aucune organisation
n'est plus favorable aux transports par adhérence. Il y a des Urena dans
l'ancien et dans le nouveau monde. Celui-ci paraît moins commun en Amérique,
ou même rare comparativement à l'Asie et à l'Afrique occidentale. 11 n ' e s t indiqué
ni dans Maycock {FL Barbad.), ni dans Macfadyen {Fi. Jam.), ni dans les catalogues
de plantes américaines des Voyages de Beecheij et du Sulphur. Au cont
r a i r e , Roxburgh {FL, édit., v. Ill, p. 182) le dit commun dans presque
toute l'étendue de l'Inde, et Rumphius, de même que le Voyage de Beechey, le
mentionnent dans les îles du grand Océan. Ce sont des probabihtés en faveur d'un
transport de l'ancien dans le nouveau monde. Roxburgh et Piddington n'indiquent
pourtant pas de noms sanscrits, mais seulement des noms de langues modernes
de l'Inde. L'espèce est peut-être venue de l'archipel indien ou d'Afrique,
depuis que le sanscrit est langue morte.
? i^ida s p i n o s a , I.. — .-5 ® — l'Inde (Sida alba. Linn. ; Sida alba, var.
Wight et Arn. , Prodr., p. 58) ; 2» île Maurice (DC. ! h e r b . ; Bojer, H. Maur.),
Cap, vers l'orient de la colonie (E. Mey. et Drège, Ztoei Pflanz. geogr. Docum.,
p. 222), île Saint-Jacques du Cap Vert (Webb, in Hook., .Fi. Nig., p. 107),
Sénégambie (Guiil. et Perr., Fl Seneg., p. 74), Abyssinie (A. Rich., Tenl. Fi.
Abyss., I, p. 64); 3" États-Unis d'Amérique, de New-Jersey à la Floride et
l'Arkansas (Torr. et Gray, 7'7., I, p. 231). Les Sida sont de tous les pays
chauds. Celui-ci se trouve aux États-Unis au bord des chemins, dans les terrains
sablonneux (Torr. et Gray) ; au Sénégal, dans les endroits humides, argileux ou
sablonneux {FL Seneg.). Il n'a pas de nom sanscrit (Roxb., 2" édit. ; Piddington,
Index) et semble peu commun dans l'Asie méridionale. Son absence dans
les Flores des Antilles me fait croire qu'aux États-Unis ce doit être une espèce
introduite par le commerce, peut-être par la traite des nègres. Je croirais la
plante originaire d'Afrique. Les pointes des carpelles sont poilues, mais les poils
peu roides et non rebroussés. Cependant, ces pointes peuvent faire adhérer à des
vêtements ou à des marchandises.
? S 5 d a s t ipulata, Cav. (S. p r o s t r a t a , G. l ion; S. spinosa, Wal l . , non
L . , d ' apr è s Wight e t Arn.), — § — Les auteurs du Flora Nigritiana (p. 231
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