.si i ^
» i
1 V' 1- li ti
:v. i - -•• -IS
ImiûV'" I
L'
1 n
if-..
:f
11
ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
spontané et reconnaissal)le. On dira pciii-êlre que les caractères n'ont pas
cliangé par la culture, parce que celle-ci est peu ancienne. 11 en résulte
cependant le fait curieux et important à noter, ([ue beaucoup de Graminées
ne varient i)as pendant la première période de la culture. Nous verrons que
les Triticum, llordeum, Avena, etc., ont peu varié depuis trois ou quatre
mille ans qu'oji les cultive en vue des graines; et s'ils se sont compoi'tés, à
l'origine de la culture, comme les graminées-fourrages, il en résulterai!
(pi'à une époque excessivement rccuice, ces espèces ojit été probablement
ce ([u'elies sont aujourd'hui.
Les seules plantes en dehors de cette famille qu'on cultive depuis plusieurs
siècles pour fourrages, sont des Légumineuses. Elles se retrouvent
toutes spontanées, comme on va le voir.
Medicago sativa, I.. — La Luzeme était connue des Grecs et des
Romains, qui l'appelaient IVMix-}), 7 / e r6a ?ncf/{ca, 3Ieiiica, parce qu'ils la
regardaient comme apportée de Mèdie (Plin., 1. xviii, c. 1 6 ; Link, Uno.;
Billerb., F / , class., p. 1 9 7 ; Fraas, FI. class., p. 63) . Les Romains
la cultivaient fréquemment, d'après Yarron, Virgile, etc. Les habitants
de la Grèce la cultivent très rarement aujourd'hui, quoi qu'en dise
Sibthorp (Fraas, /. c.). Du temps d'Olivier de Serres, on la cultivait
principalement en Espagne et dans le midi de la France (77;. d'agr.,
édit. 1629, p. 238). On l'appelait Sainfoin ou Luzerne. Le premier
de ces noms est resté dans quelques localités, par exemple, à Genève ;
mais il s'applique ordinairement à l'Onobrychis saliva. Le second venait,
dit-on, de la vallée de Lucerna, en Piémont; cependant les Italiens
appellent l'espèce Medica, on Erba spagna, cedrangola, Fieno d'Ungheria,
foin de Hongrie (Targ. Tozz., Diz. Bot.). Le nom espagnol
Alfafa, d'origine arabe, prouve (jue les Maures n'avaient pas négligé celte
plante précieuse. Les Espagnols l'appellent également 3Iielga ou iMelga
{de Medica?). Rs avaient aussi un vieux nom Eruaye, cité par J . Bauhin
{Hist., Il, p. 381) , et les Catalans disent Userdas (Colm., Cat.), d'où
vient peut-être le nom patois du midi de la France, Laouzerdo, et le nom
français Luzerne, puisque la culture s'était conservée en Espagne plutôt
qu'en Italie. L'espèce n'a pas de nom sanscrit, quoiqu'elle existe au nord
de l'Himalaya. Elle se trouve, avec les apparences d'une plante spontanée,
indigène, dans toute la Sibérie (Ledeb., FL Ross., I, p. 52/i), dans le
Gachemir (Royle, III. Him., p. 1 9 2 - 1 9 7 ) , la région du Gaucase (Bieb.,
FL, U, p. 22/i), le midi de la Russie (Ledeb., l. c.). En Allemagne
(Koch, Syn., 2" édit., p. 175) , en Suisse, en France, et surtout eu
Espagne (Boiss., Voy., H, p. 16Z|), elle est spontanée; mais l'abondance
et l'ancienneté des prairies artificielles ue permettent pas de savoir jusqu'à
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. 8 3 9
quel point la plante est aborigène. Elle paraît plus rare en Italie, en Sardaigne
(Moris, FL, I, p. /i37), eu xilgérie (Munby, Fl. Alg., p. 8/i), en
Grèce, quoique dans ces pays la culture eu soit très productive, au moins
dans les endroits arrosés. M. Gussone {Syn. FL Sic.) ne l'in(li([ue pas,
même comme plante spontanée ou naturalisée en Sicile. Ainsi, contrairement
à l'opinion connnune que la Luzerne est une plante d'Espagne et du
midi de la France (Linn., Sp., p. 1096) , je la crois originaice de l'Asie
tempérée et des provinces au sud-est de la Russie, introduite de l'Orient en
..Grèce, comme le disaient les anciens ; et, enfin, naturalisée dans le midi
de l'Europe et jusqu'en Algérie, par l'clïet d'une culture fréquente et de
vieille date.
Trifoiium pratense, L. — La culture (lu Trèile n'existait pas dans
l'antiquité, quoique sans doute la plante fût connue de presque tous les
peuples de l'ancienne Europe. L'usage s'en est introduit dans le xvi" siècle
en Allemagne (Link, Urw., p. Zi22). Olivier de Serres n'en parle pas
dans son ouvrage ÇFhéâlre d'agric., 1629), où il mentionne cependant la
Luzerne et le Sainfoin. Le Trèlle est indigène dans toute l'Europe, dans
la Sibérie occidentale et centrale (Ledeb., Fl. Ross., I, p. 5/i8),
dans le Gachemir (Royle, / / / . Him., p. 198) , l'Arménie et le Gaucase
(Ledeb., L c.). Il ne paraît pas que deux siècles et demi de culture
l'aient fait varier; du moins, on trouve sauvages des variétés semblables
au Trèfle cultivé.
Onobrychîs nativa, Lam, — Le Sainfoin OU Esparcette est d'une culture
contemporaine au Trèlle. Elle a commencé plus au midi de l'Europe.
Ainsi, à l'époque d'Olivier de Serres, elle était commune dans le sud-est de
l a F r L i c e {Th. d'agr., 1629, p. 2/|2). L'espèce croît spontanément en
France, en Italie, en Allemagne, dans la Russie méridionale, au Caucase
(Ledeb., FL Ross.)- mais on ne l'indique ni dans le midi de l'Espagne
(Boiss., Voy.), ni en Algérie (Munby, Fl. Alg.), ni en Sardaigne (Moris,
FL), ni en Grèce (Sm., Fraas). Les Bretons leur donnent un nom qui signifie
herbe ou foin français, ce qui montre une origine récente et étrangère à
eux (Reynier, Econ, Celt., p. hl\i).
ItrasNica oleracca, L.
2° Comme légumes.
- On s'accorde à regarder comme le type du
Chou ordinaire et de ses innombrables modifications la plante sauvage des
côtes d'Angleterre (Bab., Man. Brit, bot., édit., p. 2Zi), du Danemark,
{¥nes,Summa, p. 2 8 ) , de la Zélande {Doà., Pempt.. p. 626) , du nordo
u e s t de la France (Bosc; DC., On thediff. sp. ofBrassica, dans Trans.
Soc. Linn. Lond., 1821; Brebisson, FL Normand,, 2« édit., p. 1 8 ) .
Jt -•
• - .1
"t'-m.. )
Vi\
M "