li
.. m
. • in
I
d'"
'iiiillil/SF^
t'A
.»Ir
r li
recisi IP
F :î
t
1 J 2 6 SITUATION GKOGIUPHIQUE DES GENRES.
C H A P I T K E Xli.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE DES GENRES ; LIMITES ET FORME DE
LEURS HABITATIONS.
ARTICLE PREMIER.
DÉFINITION ET CONSTITUTION DES GENRES.
Un genre est une réunion d'espèces ou, si l'on veut, d'individus nui se
ressemblent par des caractères importants et apparents, au point qu'on
leur donne vulgairement des noms collectifs, tels que chêne, peuplier
violette, orge, etc. Tous les genres constitués, ou plutôt reconnus par les
botanistes, ne sont en réalité qu'une extension et une imitation des genres
admis par le public. S'ils sont valables, ils se voient par les caractères
apparen s des feuilles, fleurs, fruits ou autres organes, et en même temps
une analyse mmutieuse fait découvrir en eux des caractères moins visi
bles, d importance analogue à ceux qui existent dans les genres admis au
premier coup d'oeil par tout le monde.
Telle est la nature du groupe appelé ^enre. L'observation et l'expérience
apprennent plus tard qu'il existe une certaine ressemblance intime physiologique
entre les espèces qu'on réunit. Elles peuvent se greffer les L L
sur les autres, et même assez ordinairement se féconder; mais les produits
sont presque toujours stériles, et quand ils ne sont pas stériles, ils n'ont
qu une fécondité bornée, qui transmet les formes primitives av c peu de
iidelite et peu de régularité. /
^ J'ai appelé le genre une réunion d'espèces ou d'individus. La première
-designation est fréquente chez les naturalistes; la seconde est p L conforme
a a pratique et aux faits. Tout le monde reconnaît une gentiane
ou un chene sans savoir combien il existe d'espèces de chacun^ de ces
genres. Il y,en aurait une seule, ou plusieurs centaines, que chaque genre
et 1 rigine des noms de genres et des noms d'espèces, que ceux de genres
ont ete inventes les premiers dans chaque langue. Ce sont des substantif,
exprimant des associations évidentes; puis, en regardant deplusprès e n
comparant des individus de diverses localités, de divers pays, de Uve ses
- - — e m e n t plus
SITUATION GliOGUAPUlQUE DES GE.NKES J127
V L'assertion peut surprendre, parce qu'on a entouré l'idée d'espèce de
notions hypothétiques, souvent hasardées, comme de supposer une origine
unique, l'impossibilité absolue de produire des hybrides féconds, une
fixité de formes complète, etc. ; mais il faut savoir se dépouiller des idées
préconçues, et ne pas prendre des hypothèses pour des réalités démontrées.
Le fait est qu'un homme dont les yeux et l'intelligence s'ouvriraient
subitement, remarquerait, dans le règne végétal, d'abord certains groupes
supérieurs que nous appelons genres, et même ceux que nous appelons
familles, avant de discerner des espèces. Donc, ce sont des groupes
plus clairs, plus vrais, plus naturels.
Sans doute, il y a des portions du règne dans lesquelles les espèces sont
plus faciles à distinguer que les genres, comme il y a des cas où les genres
se distinguent mieux que les familles, mais ce sont des exceptions. Ordinairement,
plus il s'agit de groupes élevés, plus ils sont aisés à reconnaître.
La preuve en est dans les discussions qui occupent;les botanistes. Ils ne
s'accordent presque jamais sur les limites des espèces, encore moins sur
celles des variétés. Dans ces divisions inférieures, une foule d'individus leur
paraissent intermédiaires. Au contraire, le nombre des espèces qu'on ne sait
à quel genre rapporter est une petite proportion du nombre total des espèces
; le nombre des genres ballottés d'une famille à l'autre est une proportion
encore bien plus faible du nombre total des genres, et enfin, les
familles incertaines entre les Dicotylédones et les Monocotylédones, entre les
Phanérogames et les Cryptogames, sont infiniment peu nombreuses. Plus
on s'élève, plus la somme et la valeur des caractères qui lient les êtres est
évidente et incontestable, plus leurs caractères différentiels sont tranchés,
plus, par conséquent, les groupes sont naturels, c'est-à-dire vrais (a). .
Puisque les genres sont des agglomérations réelles, plus évidentes même
que les espèces, leur répartition géographique mérite d'être étudiée. Elle
offrira moins de questions que n'en a présenté l'étude des espèces, mais
quelques-unes ont un véritable intérêt.
ARTICLE II.
SITUATION GÉOGRAPHIQUE DES GENRES, ï
Tel genre, que nous supposons bien caractérisé, bien étudié, se trouve
dans l'Asie méridionale, ou en Amérique, ou au Cap, ou dans la zone
tempérée.de l'ancien monde, etc. Ce sont des cas , si nombreux qu'il
(a) J'ai développé cette idée il y a long'temps dans mon Introduction à la botanique
(I, p. à 531, et surtout p. 524). La forme arithmétique donnée au raisonnement est
exag'érée de précision, mais elle a l'avantage de faire comprendre nettement des principes
qui ont leur importance dans la philosophie des sciences naturelles.
'a
I!
V.- I
W
11)-','-'; ffi'
W î
firn
ïiï^
.'i^l
mm
te
i.l1