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1 1 5 2 DI STRIBUTION D'UNE FAMILLE DANS SON HABITATION.
peut mentionner aussi les Épacridées, qui ont une multitude de genres à la
Nouvelle-Hollande et un seul (Lebetantlius, EndL, ou Prionotes, Hook.)
àTextréniite australe de l'Amérique (Cl. Gay, FI. 67u7.,IV, p. 361); les
Myoj)oracées (Alph. DC., Prodr., XI), qui olfrent 11 genres à la Nouvelle
Hollande (dont quelques espèces excentriques dans les îles du grand
Océan, entre Maurice et les Sandwicli), puis un seul genre, le Bontia, en
Amérique. A peine oserai-je citer les Sélaginées, dont les genres certains
sont tous au Cap, et auxquelles on rapporte le genre Gymnandra, de
Sibérie. Les caractères connus amènent à cette conclusion; mais le port
est si dill'érent que je doute encore de l'affinité. En général, les cas de
cette nature sont rares, ou ils concernent des genres dont la place dans
l'ordre naturel est douteuse.
Les familles dont les genres sont dispersés uniformément ne sont pas
très pommunes peut-être; mais dans l'état actuel de la science, on ne peut
guère s'en assurer convenablement. Parmi les grandes familles, les Mélastomacées,
les Orchidées, les Labiées, les Apocynées, paraissent être dans
.ce cas. On est plus frappé de la diffusion quand une famille offre deux
genres seulement, situés à de grandes distances, et surtout quand ces
genres ont à peu près le même nombre d'espèces, comme les Calycanthées,
dont un genre est dans le nord de l'Amérique et l'autre au Japon;
les Napoléonées, qui ont un genre sur la côte de Guinée et un au Brésil.
§ II. EN CONSIDÉRANT LEs'ESPÈCES.
La majorité des genres d'une famille est ordinairement groupée dans
une, deux ou trois régions faisant partie de l'iiabitation totale de la famille ;
la majorité des genres oflre une concentration analogue sous le point de vue
des espèces; par conséquent, les espèces d'une famille, en général, doivent
se trouver plus rapprochées dans une ou plusieurs régions et plus rares
dans le reste de l'habitation. Les espèces les plus robustes, ayant l'habitation
la plus vaste, sont ordinairement les plus voisines de la limite delà
famille. Vers le centre, ou vers les centres, s'il y en a plusieurs, se trouvent
les espèces à habitation restreinte, qui sont les plus nombreuses. Quelques
chiffres dont je parlerai bientôt confirment cette manière de voir.
§ lU. EN CONSIDÉRANT LES INDIVIDUS.
Les espèces de la circonférence étant, comme je viens de le dire,
les plus robustes, celles qui affrontent le mieux les conditions de divers
climats, de diverses localités et les circonstances contraires à la famille,
doivent être ordinairement les plus communes. De là une sorte de com-
DE LA FRÉQUENCE RELATIVE DES FAMILLES. 11 5 3
pensation; le nombre des individus augmente là où celui des espèces
et des genres diminue. Ainsi, en voyant la fréquence du Calluna vulgaris,
du Berberis vulgaris, du Yerbepa officinalis, en Euroi)e, on peut bien se
demander si ces espèces ne font pas l'c(piivalent du grand nombre
d'Éricacées, de Berbéridées et de Verbénacées, qu'on énumère au Cap et
au Chili.
La proportion des espèces, que l'on prend souvent pour une mesure de la
fréquence des familles, n'est donc pas un signe exact. Il s'accorde assez
bien avec la proportion des genres, mais il doit être modifié par la considération
de la fréquence des individus. Ceci s'applique, soit à la comparaison
de la fréquence des plantes d'une famille dans diverses parties de sou
habitation, soit à la comparaison de la fréquence de diverses familles d'un
pays à un autre, dont je vais m'occuper.
ARTICLE lY.
DE LA FRÉQUENCE RELATIVE DES FAMILLES.
La fréquence relative des familles dans un pays dépend: 1° du nombre
des-enres; 2" du nombre des espèces; de leur extension dans les
diverses parties du territoire ; /i" de la fréquence des individus de chaque
espèce, ou si l'on veut, par mesure approximative, de la proportion des
espèces communes relativement aux autres dans chaque famille.
De ces quatre conditions, une seule est ordinairement indiquée dans les
livres, et semble à la plupart des botanistes une mesure exacte de l'importance
relative des familles dans une région. Je veux parler de la proportion
des espèces. Les autres conditions doivent cependant la modifier notablement
dans certains cas.
Le nombre des genres suit à peu près le nombre des espèces, mais pas
toujours. Il influe directement sur la fréquence des espèces. En effet, plus
une famille a de formes génériques différentes dans un pays, plus il est
probable qu'elle se trouve dans diverses localités, chaque genre ayant une
préférence pour certaines stations. Une comparaison tirée des faits militaires
explique ce que j'entends. Lorsqu'un pays est occupé par un corps
d'armée complet, ayant son infanterie, son artillerie, sa cavalerie, l'occupation
paraît bien plus complète, et elle est véritablement plus durable que
s'il y a le même nombre d'hommes uniquement d'infanterie.
L'extension des espèces dans les diverses parties du territoire est importante
s'il s'agit d'une région un peu vaste. Que peut-on déduire de la proportion
des Légumineuses et des Graminées en France, je suppose, {.uisque
les premières ont une foule d'espèces cantonnées dans la partie niéridio-
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