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890 ONIGINR GÉOr.RAPIIIOUK DES KSPÈCES CULTIVP^ES.
anciennes langues de l'Europe que ceux du Poirier, ce qui fait soupçonner
une patrie primitive moins vaste, des variétés moins nombreuses ou une
culture transmise de peuple à peuple par imitation, plutôt que native dans
chaque pays. La racine de presque tous les noms est Ah, Ap, Al, Av, A f .
Les Tartares, les Hongrois et les Turcs disent Aima (Moritzi, ¡)ict. inéd.
des noms vulg.)-, les Bretons et les habitants de Cornouailles disent
Aval, Avalm(il)id.)- les Gallois Afalen (Davies, Welsh Bot., p. /i9);
les Allemands 'es Anglais Apple, les Russes Jahlon, les Polonais
Gabion, les Illyriens Jabluka (id.)-, les Latins Malum, qui diffère
peu du mot grec Mv^Aio:; les habitants de la Biscaye disent Sagara
(Mor., ibid.).
Le Pommier est cultivé dans le nord de la Chine (Bunge, Enum.,
p. 27), quelquefois dans le nord de l'Inde (Royle, III. Him., p. 206),
mais plus abondamment dans le Cachemir et les pays voisins. On cite pour
la pomme un nom sanscrit, Seba (Piddington, Index), qui n'est pas très
éloigné des noms européens, entre autres du nom basque. Le nom arabe
Tufa, et surtout le nom chinois Pim-Po (Lour.), en sont très différents.
Thunberg (FI. Jap.) n'indique pas le Pommier au Japon, ce qui me fait
présumer qu'il n'est pas ancien en Chine.
Cognassier. — Le Cydoni» vulgaris, ï . , croît spontané sur les collines
et dans les bois en Italie (Berto)., FI. It., V, p. 172), en Sardaigne
(Moris, FL, II, p. 55), en Grèce (Sibth., Prodr.,\i. 3Zi/i ; Fraas, Stjn. Fl.
class., p. 7!i), à Constantinople (Castagne, mss.; B runn. , dans Griseb.,
S f i d i . , I, p. 9/ i ) , probablement dans l'Asie Mineure, car on le cite f r é -
quemment en Crimée et.au midi du Caucase (Ledeb., Fl. Ross., II,
p. 101). Autour de ces localités, par exemple, en Sicile (Guss., Syn.,l,
p. 558), dans le midi de la France, en Espagne, en Algérie (Munby, FL,
p. 50), il est indiqué dans les haies, près des habitations, et semble plutôt
introduit par l'extension de la culture.
Les Grecs et les Romains en distinguaient déjà plusieurs variétés. Ils
eurent l'idée de greffer sur une qualité commune, IrpovQlo-j, Slruthia
(Theophr., 1. ii, c. 3 ; Plin. , XY, C. 11) une variété plus belle venant de
Cydon, dans l'île de Crète. De cette variété, appelée Ku^wvîov, Ku^îwvfa,
vient le nom Malum cotoneum (Plin.), Cydonia et tous les noms modernes
Codogno (It.), Coudougner (vieux français), Coing (Fr.), Quitte
(Allem.), même en bohémien Kdaule ou Gdaule (Mor., Diet. inéd. des
noms vulg.). Ry a cependant chez les peuples slaves des noms tout différents
: Pigwa en polonais, Aiva en russe (Moritzi, ib.). Le nom arabe et
persan, Bedana, est encore tout autre. Cette diversité de noms s'accorde
avec l'étendue de l'habitation, de la Perse à l'Europe orientale. On
OLUGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES, 891
trouvé récemment en Imérétie, une variété spontanée dont le fruit est de
la grosseur d'une tête d'enfant (Ledeb., l. c.); preuve que les formes attribuées
à la culture sont quelquefois tout à fait naturelles. Le Cydonia
vulgaris est cultivé dans le Cachemir, et actuellement dans l'Inde septentrionale
(Roxburgh, 2'= édit., II, p. 511; Royle, III. Him., p. 205).
Peut-être sa patrie primitive s'étendait-elle jusque vers l'IIindu-Kusch.
1 L'espèce n'a pas de nom sanscrit. Elle n'est pas cultivée dans le nord de lu
Chine, où M. Bunge n'a vu que le Cydonia sinensis, Thouin, espèce fort
inférieure quant au fruit (Roxb., l. c.). On cultive cette dernière espèce
et le Cydonia japonica, Pers., plutôt pour la beauté des ileurs que pour le
fruit.
Loquhat (Mespilus j aponi c a , Thunb., Krîobofrya japonica, Lindi ).
— Ce fruit, d'un parfum délicieux, est cultivé en Chine et au Japon. R
s'est répandu au Bengale du temps de Roxburgh (FL Ind., 2= édit.,
vol. II, p. 510). Les auteurs ne disent pas assez clairement l'avoir trouvé
sauvage. Thunberg (FL, p. 206, dit : « Crescit in pluribus regni provinciis
vulgaris. » Ksempfer est moins explicite encore.
Grenadier. — Le Punica Ciranatum est considéré ' p a r leS auteurS
comme originaire de la côte septentrionale d'Afrique, sans doute parce
que les Romains avaient tiré l'espèce de Carthage et avaient appelé son
fruit Granatiim, à cause de ses grains, ou Malum punicwn, à cause de
l'origine (Plin., 1. xiii, c. 191 ; 1. xv, c. 1 1 ; 1. xxiii, c. 6). Desfontaines,
dans sa Flore de VAtlas (I, p. 391), a bien dit : « Sponte crescit in
montibus; » mais M. Munby (Fl. Alger., p. Zi9), plus récemment, s'exprime
ainsi : « Vient spontanément, mais toujours aux environs des jardins.
» n est cultivé, non spontané, en Abyssinie(A. Rich., Tent. FL Abyss.,
p. 285). Le nom arabe iiwmmdw, Rumân (Forsk., p. LVII et cxiii),
Roummân (Belile, III., p. 15), Chedjerat erommana (Munby, L c.),
Rana ou Ruman (Roxb., FL Ind., 2« édit., p. /i99), vient de l'hébreu
Rimnon (Miller, Hierophyt., I, p. 1/Ì3) et du chaldéen Rimmonna
(J. Bauh., Hist.,l, p. 78) . L'Ancien Testament mentionne souvent le Grenadier,
dont l'écorce et les fruits avaient des significations allégoriques.
La terre promise est annoncée (Deut., viii, 8) comme abondante en Yigne,
Figuier et Grenadier. Plusieurs villes ou localités de la Palestine tiraient
leur nom de celui du Grenadier (Hiller, L c.). Ainsi, sans vouloir nier que
l'espèce existât primitivement à Carthage, d'où Pline dit que les Romains
l'avaient tirée, j e crois plutôt qu'elle était spontanée d'origine en Palestine,
et que les Carthaginois l'avaient reçue de Tyr. Elle se serait ensuite
naturalisée, jusqu'à un certain point, dans l'Afrique septentrionale, comme
cela se voit assez souvent aujourd'hui en Espagne, en Italie, dans le midi
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