730 CIlAiNC.KMIÍINTS DA.NS L llAItlTATlOiN DKS KSl'KChlS. NATUKALISATION A OHANDK DISTANCK. 731
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PóroM (Doinbey ! 31), déjà réunis par mon pòro. MM. Torrüy et Gray [Fi. /Y.
Amer.^ Il, p. 285) clisenl que leur Xaiiiliiuin ecliinatnm, qu'ils croient (lid'óreiil
(lu Xanlhiunnnacrocarpuni, DII., au inoins en partie, a des aiguillons reacrved
spreadhuj (recnrvo-patentes). Or, je vois dans notre lierbier doux échantillons
rapportés par mon père à son macrocarpum, tous deux de M. Torrey: l'un, de
1835, a les aiguillons rétléchis, Tautre, de I 8 2 0 , les a drossés, comme c'est l'ordinaire
dans le macrocarpum. Le Xanthium macrocarpum, DC., étant nouveau
en Europe, inconnu au Cap et dans l'Inde, fort rare dans la Russie méridionale,
inconnu en Cxrèce et dans TOrient, je suppose qu'il est orif^inaire de l'Amérique,
où il est très répandu. Le nom de A^. orientale est une erreur.
l.e Xanthium indicum, Roxb., est le seul que Roxburgh ait trouvé dans l'Indo
[FI. Ind., V. HI), le seul ([ui ait un noin sanscrit (Piddington, index) ; il manque
il l'Amérique. C.elui-là doit être (le l'ancien monde Le Xanthium strumarium
aussi, car il est dans tous les vieux auteurs européens.
SpeciUarid penlagonid^ Al|)h. DC. — Q — Origine : Amérique méridionale
et septentrionale.— M. Kralik Ta trouvé dans ([uehfues champs près de Marseille
(dodron, Comid. sur les migrât.^ p. 18),
C o l l o m i a ^randifllorn, Uoii;;!. — ® — Origine : Amér ique se[)tentrionalo
occid. — Depuis (luehiues années à une lieue d'Erfurt (Flora, \ 850, p. 585), et
aussi près de Schleiden sur la Hoer [Hot. Zeit.^ 1850, p. G46).
j Vaccininni liutcrocarptm, Ait.—¿—^ Origine : Amérique septentrionale.—
Naturalisation encore tellement douteuse (p. 674), qu'il m'est impossible do
compter l'espèce.
L ^ M i i n a e l i i n ciliata, L, — 'if — Origine : Améri(]no septentrionale.—Bord
des ruisseaux, entre Theux et Ensival. près de Nessonvaux, entre Verviers et
Limbourg , dès 18i1 (Lt^j., Fl. S})a, I, p. 103; l'espèce vérifiée par Duby,
/ > m / r . , VIII, p. 64); mômes localit(is, en 1822 (Lej., Hev. Fi. Spa, 1824).
En Angleterre dans plusieurs localit(;s (Watson, Cyb., il, p. 298; III, p. 491),
dont la plus anciennement connue est de 1 8 4 3 .
\ s c i e p U \ H Cornut i , llt^cstie ( a . s i r ì a c a ) , l .—% — O r i g i n e : Amér ique septentrionale.
— Abonde aux Íítats-Unis et au Canada. Cornuti la décrivit en 1665
dans son ouvrage sur les plantes du Canada. La ligure qu'il en donne est détestable,
et il s'imagina (pie l'Apocynum syriacunule Clusius, recueilli eu Palestine,
était la même plante, d'où est venu le nom Apocynim viajas syriacnm reclum,
qu'il lui donna. Linné lit la nu^me erreur; cependant dans son Species^ tout (m
citant le synonyme de Clusius oten nommant l'espèce Asclepias syriac.a, il lui
donna pour habitation seulement la Virginie. La plante de Clusius est, selon
M. Decaisne, le Calotropis procera, et toutes les espèces d'Asclepias sont d'Amérique
(Decaisne, dans DC., l^rodr., VIII, p. 564). Ce point étant éclairci, il faut
remarquer que l'Asclepias Cornuti, d'Amérique, fréquennnent cultivé dans hîs
jardins, se naturalise dans le midi de l'Europe et gagnera peut-être un jour sa
pairie supposée, la Syrie. M. Soleirol Ta trouvé sur le Monte-Grosso, en Corse
(DC,, note mss.j. 11 e st naturalisé dans plusieurs locïalités en France (Mut., Fl,
Fr,, H, p. 285 ; Coss. et üerm. , FL Par., 1, p. 253 ; Bor., FI. cenlr., p. 299;
L a t e r r . , Fl. Bord., 4^' édit. , p. 252 ; A. Gras, Stai. bot. hòre,\). 188); en Dalmatie
(AlscJiinger, Fl. Jadr., p. 58).'
. i l i m u l u s i lutciiM, I,, — ^ •— Origine : l 'Amérique. — Voyez p. 709.
f Cuscuta corijmbosa, H. et P av.— (jJ) — Origine : Chili, Pérou. —Répandu
à Lyon, e!i Piémont, à Genève et dans le Tessin, avec dcis graines de luzoï'ne
envoyées d'Amérique dans l'année 1 8 4 0 et suiv. (Choisy dans DC., Prodr , IX,
p. 456 et 565). Le C. Hassiaca, Plein'., (|ui parut en 1 8 4 3 dans la liesse (Wender.,
FL Hass., p. 364), (vst la môme espèce selon lingelman [/ht.. Zeit.), Les
cuscutes étrangères ne sortent |)as des terrains oii Ton cultive les plantes qui les
nourrissent et ne sont pas des plantes vraiment spontanées et naturalisées. Elles
ont môme souvent un caractère de plantes adventives dans c.luKjue localité.
Dainra Siramon-ium , L. © etOatura Tatiila, i, (j).— Depuis l'époque o(i
Linné [llorl. CUfJ'., p. 55) disait le Datura Stramonium originaire d'Amérique et
naturalisé en Europe, il s'est élevé des doutes sérieux sur cette double assertion.
ilovnhiXwli (Linnoea, 1833, litt., p. 1 2 2 ) a réuni des faits intéressants, mais il
n ' a pas conclu à l'égard de l'origine. M. Ita'toloni {FL ft., Il, p. 609), après des
rétlcxions très judicieus(^.s, est arrivé à croire l'espèce indigène du midi de l'Euro|)
e. D(ipuis longtemps les aut,eurs ont envisagé cetl,e plant.e, si célèbre par ses
propriétés vénéneuses, comme originaire tantôt (rAméri(]ue, tantôt d'Asie, tantôt
des bords de la mei' Méditerranée; on Ta môme supposée originaire do l'ancien et,
du nouveau monde à la ibis, et malgré toutes ces hypothèses et c(^s rectierclies,
la <|uestion n'i^st pas résolue. VMe se compliipie, il (^st vrai, de ce que les uns ont
rcigardé le Datura Tal.nla comme une es[)èce, les autres c,omme une variété, à
tige et lleur c,oloré(iS. Linné en avait iiiit une espè(Ui, mais il n'émettait aucune
opinion sur son origine, et plus tard oïi s'en est moins occupé (]ue do celle du
Datura Stramonium.
lin faveur de l originii euro[)éenno du Stramonium, on allègue sa diiiusion assez
générale (mi lim'ope et ime di^.scri|)tion courte et confuse de Dioscoridos que Colunma
{Phylob., (ulit. Nap., p. 46) s'était eirorc(î de c>orriger pour J adapter à
respè(îe. Cet auteur, trouvant dans le texte grec un mélange caractères applicables
au Datura Stramonium et à l'Atropa Helhidonna, proposa de scinder la description
en deux. Dans la première partie, où il croit retrouver la Stramoino, Iîîs
caractères sont vagues. La plante (ist noxmmH) Strychnon manikon. La traduction
liitine ])ort,e : a llujus folium simile est Erucîc folio, majus ([uideni, ad folia accedens
Acanthi, (]ui Pauleros dic-itur : caules |)roducit ab radice ingenti^s de(^em
7) aut duodeciin, uinai altitudinem iiabentes : caput velut olivam incumbons,
)) liirsutius quidem, velut Platanisphimmi, sed majus planiusque. » Le nombro
des tiges ne s'accorderait pas avec l'iîspèce; la Heur (ist passée sous silence; eniin
les aiguillons du fruit de la Stramoine ne ressemblent pas exactement aux poils
roides et nombreux d'un capitule de platane. La description de Dioscorides, tirée
elle-même de Théophraste (lib. ix, cap. 12), est donc insuffisante pour reconnaître
l'espèce. D'ailleurs, remarquons-le bien, il ne s'agit pas d'interprétiîr l(^s
phrases d(is anciens et de corriger leurs textes au moy(3n de la |)lante actuelle,
puisque la question est, au contraire, de savoir si les textes indiquent clairement
l'existence de l'espèce dans le monde gréco-romain. Des auteurs modernes sont
tombés dans ce cercle vicieux, et je suis bien aise d'en signaler en passant le
danger.
Les objections à l'origine européenne de la Stramoine sont nombreuses. D'abord
le nom grec moderne Tatoula est absolument diiïérent de ceux de la plante de
Dioscorides, (¡ui est appelée Strychnon manikon^ Persian, Tliruon, et' en outre,
dans Théophraste, Bruoronoi Panisson. Si la plante ou les plantes désignées ainsi
par les anciens étaient le Datura Stramonium, il serai t rest é probablement quelque
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