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8 2 0 ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
Transportoiis-nous en Amérique. Lù aussi plusieurs espèces de ce genre
croissent spontanément, par exemple au Brésil, dans la Guyane, etc., mais
il send)le que les espèces cultivées ont été plutôt introduites. En efiet, les
auteurs indiquent peu de variétés ou espèces cultivées (Plumier une, Sloane
deux), et peu de noms vulgaires. Le plus répandu est Yam, Igname ou
Inhame, qui est d'origine africaine, suivant Hughes, ainsi que la plante
<>ultivée de son temps aux Barbades (ilist. nat. Barb., p. 226, en 1750).
Le mot yam, d'après lui, signifiait manger, dans les idiomes de plusieurs
des nègres de la côte de Guinée. T1 est vrai que deux voyageurs plus
rapprochés de la découverte de l'Amérique, cités par M. de Humboldt
(Nouv.-Esp., 2Nklit. , vol. Il, p. /i68), auraient entendu prononcer le nom
A'Igfiame sur le continent américain : Vespucci, en i/i97, sur la côte de
Baria; Cabrai, en 1500, au Brésil. D'après celui-ci, le nom s'appliquait à
une racine dont on faisait du pain, ce qui conviendrait mieux au Manioc, et
me fait craindre une erreur, d'autant plus qu'un passage de Vespucci, cité
ailleurs par M. de Tiumboldt (Nouv.-Esp., édit., vol. II, p. Zi03) montre
la confusion qu'il faisait entre le manioc et l'igname. LeD. Cliifortiana,
Lam., croît sauvage au Pérou (Hoenke, l. c.) et au Brésil (Mart., Fl. Bras.,
V, p. ZI3), mais il ne m'est pas prouvé qu'on le cultive. Presl (Reî. Hoenk,
1. c.)'dit: « verosimiliter colitur, » et le Flora Brasiliensis ne parle
pas de culture.
Malgré l'origiiie africaine, selon Hughes, de l'igname cultivée aux Barbades,
je ne Irouve pas à la culture des Dioscorea, en Afrique, les caractères
d'une grande antiquité. Sur la côte occidentale, on ne cultive qu'une
où deux espèces (Thonning, PI. Guin., p. hh"/-, Hook., Fl. Nigr.,
539): Lockhardt, au Congo, n'en avait vu qu'une et en un seul endrôit
(Br., Congo, p. Z|9). Il en avait reconnu une autre, sauvage, à racine
comestible, mais amère (¿6., p. 5/i). Si la culture des ignames avait été
ancienne dans l'Afrique intertropicale, les Grecs et lesBomains en auraient
eu probablement connaissance par l'Egypte. De nos jours encore, elle est
à peine essayée dans ce pays, car Forskal et Delile ne l'ont pas vue (Forsk.,
p. Liv; Delile, III., p. 29), et Hasselquist paraît le seul qui en ait parlé
(DeHle,z7;., probablement d'après L., Amoen., IV, p. /Í66, sans descr.).
Par voie d'exclusion, nous arrivons ainsi à regarder comme le centre
originaire probable de là culture du Dioscorea l'archipel indien et les extrémités
australes du continent asiatique, peut-être aussi la côte orientale de
l'Afrique, sur laquelle les renseignements nous manquent. Les arguments
directs concordent, car la culture des Dioscorea n'est nulle part aussi fréquente,
aussi variée que dans l'archipel indien et dans les régions voisines.
Déplus, on y trouve, à l'état sauvage, plusieurs des espèces cultivées. Ainsi,
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. ' 821
\e D. pentaphjlla, L. {Ubium. quinquefolium, ]\um\i\\.,N, tab. 127),
qui est l'espèce la plus cultivée à Amboine, se trouve sauvage dans plusieurs
des îles de l'archipel (Rumph.; Blume, Enum.,\^. 20) etsur la côte
de Malabar (Blume). Le 7). bulbifera, L. {Helmia bulbifera, Kunth),
moins cultivé que plusieurs autres, se trouve spontané dans l'archipel indien
(Rumph., tab. 12/4-, Blume, L c.), sur le continent indien, même à
Sillet et dans leNepaul (Kunth, l. c.), à Madagascar (Griseb., Fl. Bras.,N,
p. 28). Le D. aculeata, L., une des bonnes espèces cultivées dans l'archipel
indien, se trouve, d'après Rumphius « in Zephyreis Sinsc partibus,
maxime sponte » (Amb., V, p. 358). Le D. deltoïdes, Wall., une des
plantes confondues par Linné sous le nom de D. sativa, auquel on doit rapporter,
selon M. Grisebach (FL Bras.,N, p. /l3), la planche 180 de Rumphius;
est aussi une espèce cultivée dans l'archipel indien, et se trouverait
sauvage : « circa castellum Victoriam » (Rumph., V, p. Zi82), etauNepaul
(Wall.; n" 5110, échant. examiné par Griseb.), mais c'est l'espèce la
moins connue peut-être.
Ouant au D. alata, L., qui est l'espèce la plus généralement cultivée
dans l'archipel indien, les petites îles de la mer Pacifique et le continent
indien (Rumph., Amb.,N, tab. 120, ^21 ; Forst. Pl. esc., p. 56; Roxb.,
Fl. Ind., IH, p. 798), personne ne dit l'avoir trouvé sauvage. On n'a pas
assez exploré les îlesCélèbes, etc., pour que cela prouve quelque chose.
Le nom Ubi, employé jusque dans les îles d'O-Taïti, des Amis, etc., est
d'origine malaise (Forst.) et montre que l'igname de ces îles avait été apportée
de l'archipel indien.
Batatas eduli«, Choisy (Convolvulus Batatas, h.). — Vori^ine deh
Batate est douteuse d'après les auteurs. MM. de Humboldt (Nouv.-Esp.,
2^ édit., vol. H, p. /|70), Meyen(Grwnoîr. PIlanz.Geog373), Boissier
(Voy. Fsp.), etc., indiquent une origine américaine ; MM. Bojer (Hort.
Maur., p. 2-25), Choisy (Prodr., IX, p. 338), etc., une origine asiatique.
La même diversité se remarque dans les ouvrages antérieurs. La question
est d'autant plus difficile que les Convolvulacées sont au nombre des
plantes les plus répandues dans le monde, soit depuis des époques très
anciennes, soit parl'efiet de transports actuels.
En faveur de l'origine américaine, il y a des motifs puissants. Les
15 espèces connues du genre Batatas se trouvent toutes en Amérique,
savoir 11 dans cette partie du monde uniquement, et Zi ù la fois dans les
deux mondes, mais avec possibilité ou probabilité de transport. La culture
de la batate commune est très répandue en Amérique. Elle remonte à une
époque reculée, car Marcgraff la cite pour le Brésil, sous le nom de letica
(Bres., p. 16 avec hg.). M. de Humboldt dit que le nom Camole vient
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