i.ii
i m DISTRIBUTION DÈS PLANTES D'UN GENRE DANS SON HABITATION.
ils peuvent ollnr des alterualives de didusion et de condensation dans
1 etendue quelquelbis considérable de leur habitation.
Beaucoup de genres oflrent en certains endroits une véritable accumulation
d'espèces, et ailleurs une rareté comparative. Ordinairement les
especes sont rapprochées dans une seule région du globe; quelquefois dans
deux ou plusieurs, et tout cela remonte à des causes qui ont précédé l'état
actuel du monde.
Ainsi le genre Oxalis a une habitation très vaste, mais la grande majorité
des espèces est groupée au Cap et au Brésil. Le genre Quercus très
répandu dans toutes les régions tempérées de notre hémisphère, présente
aux Etats-Unis, dans les montagnes de Java et du nord de l'Inde, des concentrations
d'espèces bien évidentes.
Quelques genres ojit une grande masse d'espèces groupées dans une
seule region, puis un petit nombre disséminées ailleurs. Ainsi les Stylidmm
ne sont pas tous sans exception à la Nouvelle-Hollande; on en connaît
un à Ceylan (DC., Prodr., VII, p. 336), un dans les montagnes de
Sillet, dans l'Inde (tb.), un à Hong-kong, sur les côtes de Chine(St. sinicum
Ilance). Les Pelargonium ne sont pas tous au Cap ; le Pelargonium Endlicherianum
croît dans le Taurus occidental (Fenzl, Pug. pl. nov Syr
p. 6). Les loeia, les Gladiolus, les Psoralea, très nombreux au Cap oni
quelques espèces autour de la mer Méditerranée. Les Stapelia, Cyphia
Lightloolia, sont également nombreux au Cap, et l'on en voit quelques
espèces en Abyssmie (Bich., Tent. Fi. Abyss., II). Sur 27 Bartsia
deja connus, 22 se trouvent dans les Andes, un au Groenland et en
Europe, un aux Pyrénées et trois en Abyssinie. Sur une centaine de
Wahlenhergia, les trois quarts sont du Cap, le reste est épars dans les
regions tempérées ou équatoriales du monde entier. On ne connaît encore
qu'mi Paulhmahov^ d'Amérique; il est en Guinée (Hook, f., Fl. Nigr
p. 2/18). Sur 82 espèces du genre Heteropterys, 80 sont d'Amérique ¿t
deux de la côte occidentale d'Afrique (ib., p. 2/i7). '
Les genres uniformément dispersés, quant aux espèces, sont peut-être les
plus rares; cependant, on en parle beaucoup moins. Parmi les genres très
nombreux, je citerai comme étant dans ce cas les genres Senecio, Solarium;
parmi les genres moins considérables, les Sahola, Ranunculus,
Malva, Cassia, Mimosa, Teucrium, Ipomoea, etc.; sans parler de
genres moins nombreux encore en espèces, où l'habitation est d'ordinaire
trop limitée pour que la dispersion dans cette habitation restreinte mérite
d'être remarquée.
Un cas assez singulier est celui de genres ayant un très petit nombre
d especes, toutes dans des pays différents. Ce sont, suivant la manière dont
DIFFUSION DES PLANTES U'UN GENRE DANS SON HABITATION. 13â3
on A/eut les considérer, ou des genres ù plusieurs centres d'habitation,
chaque centre réduit à une espece, par l'eflet peut-être d'événements géologiques,
ou des genres analogues aux genres dispersés, mais réduits à des
chiffres minimes. Je citerai les suivants. On connaît trois espèces de Centunculus
(Duby, dans Prodr.^ VIII, p. 72), dont une dans l'Inde, une
dans l'Amérique septentrionale, et une qui existe à la fois en Europe et au
Brésil; on connaît deux Punica^ l'un à l'est de la mer Méditerranée,
l'autre aux Antilles ; deux Isopïexis^ l'un à Madère, l'autre aux Canaries;
deux Argyroociphiiwi (Composées remarquables), l'un sur les montagnes
élevées de l'île d'Hawaii des Sandwich, l'autre sur les montagnes de Maui,
autre île de cet archipel (A. Gray, Proceed, of Amer, acad.^ Il, p. 160).
Du reste, il est un peu prématuré de citer des faits de cette nature. A tout
moment, on découvre des espèces nouvelles de genres qu'on croyait composés
de deux ou de trois espèces dans des pays différents, et presque toujours
les nouvelles espèces viennent de l'un des pays où le genre était
connu, La plupart des exemples qu'on citait en 1820 (a) se trouvent
aujourd'hui inexacts. lien sera probablement de même dans trente ans de
plusieurs des genres qu'on serait tenté de mentionner aujourd'hui.
Au fait, les genres uniformément dispersés, nombreux ou peu nombreux
en espèces, et les genres à plusieurs agglomérations distinctes, sont
plutôt des exceptions.
La grande loi est la réunion de beaucoup d'espèces dans une seule
région. A ce point de vue, les espèces d'un genre semblent plus ordinairement
agglomérées dans une partie de l'habitation du genre, que les individus
d'une même espèce dans une partie de l'habitation de l'espèce.
D'après cette disposition, l'agglomération de formes analogues ne tiendrait
pas autant qu'on le suppose à la propagation des êtres organisés autour de
certains centres d'abord limités, en particulier, autour d'individus primitifs
isolés, mais plutôt à une multiplicité ancienne et une distribution primitive,
ou au moins fort ancienne, des espèces et des individus. Les espèces
d'un genre ne se multiplient pas à la manière des individus qui composent
une espèce, et cependant les genres et les espèces ont aujourd'hui des
lois de distribution semblables.
§ II. EN CONSIDÉRANT LES INDIVIDUS.
Il est difficile de savoir si les espèces d'un genre sont plus nombreuses en
individus là où les espèces du genre abondent, que dans les contrées où les
espèces diminuent. Sur des questions pareilles on manque complètement
(a) DC., Art. géogr. hot.^ dans Diet, sc. nat., vol. XVIIl.
ii'i.'i ;
jti> • ; ' 1 i ;
i