m
8':/i oiìiciM-: i>KS KSIMÎ:CEÔ CULTIVÉES.
out douiic des raisons péreiiiptoircs pour ridenlité spéciiique de ces
deux j)lanles. il parait plus certain encore que lesX. copifata^ L, c/v'.v/ja
et L. laciniata^ dont on ne coiuiîut pas d'échantillons sauvages^ sont de
pures niodilicalions de la Laitue cultivée. La Laitue pommée {captlafa)
existait déjà chez les Grecs (Fraas, /. c.), et leur variété à Îeuilles do Gy.6).viJ.oç
(Tlieophr., VÌI, C. était probablement à feuilles laciniées, ou DU moins
à angles aijius, comme nos Laitues crispées. IMine (L xx, c. 8) énumère
beaucoup de variétés, dont ime est dite crispa.
I.a patrie actuelle de la plante spontanée, le Lactnca Scariola, est vaste;
mais en Europe, les localités sont souvent suspectes (p. 672), et la patrie
primitive était peut-être aumidi du Caucase et dans quelques pays adjacents.
Cichorium Int^Uus, L. — Sauvage dans toute l'Europe (excepté en
l.aponie), eu Sil)érie, jusqu'au lac Baikal (Ledeb., FI, Ross., li, p. 77/i),
au Japon (Tbunb., p. 30/i), dans le Caucase (id.), le pays de Taluscb
¡^^s limites, du côté sud-est, ne sont pas encore
connues. Je ne vois pas pourquoi riud)itation ne se prolongerait pas dans la
J'erse et le Ca])Oul. M. îU)ylc ( / / / . p. 2/r7) regarde l'espèce comme
introduite dans le nord de l'fnde, pour ses propriétés médicales ; mais il la
j'éunit au Cichorium Cosnia, [fam., soit Cicborium Endivia, L., ce qui est à
Gxamijier. M. ìì\mge{Enuut. pL Chin, hor.) a vu le Cichorium Intybus dafis
les jardins et les décombres à Péking, où on le regarde connue d'origine
étrangère. - La culture de h\ Chicorée anière est prol^ablenient fort
ancienne. Il est difficile de sa voir si elle;.! coiiimeiicé en Egypte on on (îrècc.
Aiijoiird'liui, respèce s'appelle, en arabe, Sjihnrie (Forsk., p. LXXII) OU
Chikoìirìjch m., p. 'Ih). Or, Pline disait déjà (1. xix, c. 8):
« Est cl erra lie Kill luiubum, quod in Jujijpio Cichorium voeanl. ))
Et ailleurs (1. xx, c. 8) : « Erraliruin {Inlubum) apud nos quidam
Amhufjiam appcllarerr. InJu/yplo Cichorium vocant, quod sylvestre
sii. Salir um aulem Serin, quod es! minus el venenosius. Cichorium
refrigerai. Lt. cibo sumplum, eie. » Théophraste (Hùl., 1. VII, C. 11)
parlait aussi du Kr/My.oy, niais sans donner les détails qui seuls permettraient
de reconnaître l'espèce. JJe Tlieïs (Diet, étijm.,]). 113) croit (pie
les Grecs avaient tiré le nom de l'Egypte, il cite Maillet (Descr. .Egypte,
p. 12), d'après lequel, dans le siècle dernier, le petqile égyptien aurait lait
une grande consommation de chicorée. Reynier, qui avait fort bien observé
l'agriculture de l'Egypte lors de l'expédition française, n'en parle pas
{Econ. pubi. :E(jìjpt., I, p. 80). Dioscoride (1. ir, c. 160) mentionne
trois Sspiî, Fune sauvage (Kixwpiov), et deux cultivées (à larges feuilles et à
feuilles étroites el amères). Ceci-me conduit à parler du Cicliorium Endivia,
confondu souvent avec le Cichorium Intybtis.
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GËXÉHALE.MENT CULTIVÉES. 8^5
Cichorium Endivia, L. — La différence la plus apparente d'avec le
Cichorium íntybus est d'être annuelle ou bisannuelle, non vivace. La
diversité des feuilles supérieures est peu de chose en elle-même, ou ([uand
on examine la variété intermédiaire du Cichorium Intybus, appelée divaricata
[C. divaricaíum, Schousb.). Il y a une autre source de différences
que M. Bischoff a signalée (ße i i r . zur FL Deutsch., p. 27), dans la nature
du pappus. Celui du Cichorium Intybus est excessivement court, et a deux
rangées fort inégales ; le pappus du Cichorium Endivia, au contraire, est de
un tiers environ de la longueur de l'akène, el sur deux rangs peu inégaux.
M. Schultz (dans Phytogr. Canar., sect, ii, p. Bi)l) admet les Cichorium
Entybus et Endivia, comme deux espèces, l'une vivace, l'autre annuelle;
mais il divise l'Endivia en plusieurs variétés, divaricata, puis humilis
et nana, spontanées en Sicile, et la forme cultivée, qui serait ainsi originaire
de la région méditerranéenne.
Le Cichorium Endivia n'a été d'abord connu que dans les jardins, où
il est recherché plutôt comme légume que comme salade, à cause de son
goût peu amer. Linné (Sp., p. Il/l3) et de Lamarck (Diet., I, p. 732)
ignoraient-son origine. Bosc (Diet, agr., V, p. i9h) le disait de l'Inde,
sans citer d'autorité. De Candolle (Prodr., VII, part, i, p. 84) ayant constaté
l'identité du Cichorium Cosnia, llam., distribué par le docteur Wallich,
sous le n" 32/ i l (351 des Composées), la patrie est devenue certaine.
En effet, cette plante, nommée en hindustani, Easni (Royle, [il. lîim.,
p. 2/i7), en tamul, Kashi (Vìààmglon, Index), croît à Palma, à Kamaon
et dans le Népaul (Wall., h. DC., et liste). Mes échantillons ont bien
l'apparence d'une plante spontanée. J'en possède aussi un de Chine, rapporté
par sir G. Staunton; mais il a l'apparence d'une plante cultivée, el
deux de Cachemir, rapportés par le docteur Royle, dans lesquels les
feuilles inférieures manquent. J'ai vériiié le caractère du pappus dans les
échantillons de Kamaon qui paraissent le plus spontanés. C'est bien le
pappus comparativement plus long du Cichorium Endivia. Le docteur Royle,
qui ne distingue pas les Cichorium Intybus et Cichorium Endivia ( i l l ,
p.2/i7), paraît les regarder comme introduits dans l'Inde. 11 y a un fait
grave à l'appui de cette manière de voir, c'est l'absence de nom sanscrit
pour l'une et l'autre Chicorée (Roxb,, Fl Ind. ; Pidd., Index) et l'existence
d^ün seul nom moderne indien. D'un autfe côté, le Cichorium líndivia
est indiqué comme cultivé dans la Chine septentrionale (Lour., FL
Codu, p. 583), quoique Bunge n'en parle pas (Enum.pl. Chin, sept.), et
thunberg (FL Jap., p. 30/i) dit : « Crescit propeledo. » La présence,
au Japon, suppose de l'ancienneté, soit d'existencé spontanée, soit de culture,
car ce pays avait eu, à l'époque de Thunbei^g, peu de rapports avec