KA
» -íí
t i
( i 8 / | CHANGEMENTS DANS L'IIAF.ITATION DES ESPÈCES.
Suède et il en reste encore des traces (Fries, Summa, p. 52). En Hollande,
il existe sur quelques murs {l'rodr. Fl. Bat., I, p. 228); domóme en Normandie
(Breb., F/., p. 225). „ r
B u m e x puUrl.er, I . . - © — MM. Watson, Babmgton et Bromfield ne
parlent pas d'origine étrangère ; cependant, cette espèce, une des plus caractérisées
du genre,' aujourdiiui assez commune en Angleterre, n'est pas dans
Gerarde. Bay (Syn., édit. 1724, p. 142) ne cite aucun synonyme anglais, ni
aucune localité hors des faubourgs de Londres. J. Bauhin {Hist., II, p. 988)
n'avait eu connaissance de la plante que par un échantillon de Bologne, lui qui
avait visité tant de localités où elle existe maintenant, par exemple, les environs
de Genève. 11 l'appelait Lapallum pulchrum bononiense. C'est peut-être une
espèce originaire du Caucase et de Tartaric, pays où elle abonde. Elle a pénétré
à peine en Irlande (Mackay, FI. ; Power, Guide Cork).
Daphne Mezereim, L. Les anciens auteurs anglais mentionnent cet arbrisseau
comme croissant en ' Allemagne et cultivé dans les jardins de leur pays. On le
trouva sauvage et abondant, vers le milieu du siècle dernier, dans des bois autour
de 4ndover (Miller, Diet., art. Daphne). Aujourd'hui, on le cite dans neuf comtés
diiYérents(Wats., Cyb., II, p. 352). M. Watson, malgré l'assertion de plusieurs
botanistes, qui disent l'espece bien spontanée et qui la croient native, pense
qu'elle est d'origine étrangère. Il convient, toutefois, que la distribution géographique
sur le continent est contraire à cette idée. Bromfield l'a combattu dans le
P/íyíoíüg¿sí(1830, p. 796). Je ne veux pas nier que les oiseaux n'aient pu transporter
les graines hors des jardins ; cependant l'introduction, par ce mode, est une
pure hypothèse. Le Mezereum est indiqué comme rare, ou assez rare, mais spontané
dans les bois en Normandie (Breb., Fl., p. 226), même près de la mer, dans le
Calvados (Hard., Ken., Led., Caí., p. 232«. Je ne vois pas pourquoi il n'en aurait
pas été de même primitivement en Angleterre, et cette rareté expliquerait le
silence des anciens botanistes. L'espèce manque à l'Irlande et aux îles de la
Manche; mais pourquoi la limite naturelle ne serait-elle pas du Calvados au
Hampshire?
Asarumeuropoeum, L. Mêmes motifs pour croire à l'indigenat.
A r î s t o l o c h î a Cleniatitis, li — Naturahsée près des vieilles ruines
( B ^ r " 7 " ' T t l " é d i q r B é j à , en 1796. Smith [Engl. Bol., t. 398) en cite des
exemples et même Hudson, en '1778. Ray et Dillenius ne l'ont pas comprise dans
le SynopL de 172.Ì.. Je crois pourtant la naturahsation plus ancienne, parce que
les localités citées sont souvent des ruines de vieux couvents. Il se peut que Ray
eût reo-ardé l'espèce comme imparfaitement naturalisée. Gerarde et Parkinson
n'en parlent que comme cultivée. Elle croît sur le continent voisin, par exemple,
en Normandie (Breb., FL; Hard., Ren., Led., Cat. Calvad.). Le docteur Bromfield
(P/iy foi , 1850, p. 799) donne des détails intéressants sur 1 habitation continentale
et anglaise de cette plante. De même que M. Watson [Cyb., II, p. 355),
il croit a une orisine étrangère en Angleterre, mais il donne des preuves de sa
complète naturahsation. Il soupçonne une origine orientale et une diffusion a la
suite des croisades, à cause de l'ancien nom anglais Saracen's birihivort. L espece
manque aux Flores des îles de laManche (Bab., Frim. ; Piquet, PhyloL, 1853)et
à l'Irlande (Mackay, FL ; Power, FL Cork), ce qui vient à l'appui d'une progression
de l'est à l'ouest. Je ne sais si elle existe en Syrie ; mais dans la Russie
méridionale et le Caucase, elle se trouve dans les prairies et les bois, avec toute
NATURALISATION A PETITE DISTANCE. 6 8 5
l'apparence lapins aborigène(Bieb. ; C.-A. Mey., etc.), tandis que dans l'Europe,
même méridionale, les locahtés sont plutôt les vignes, haies, etc. L'Arisldochia
Cleniatitis jouissait autrefois d'une grande réputation comme plante offidnale
(Mérat, Diet. mat. méd., I, p. 4M). Les moines et les empiriques la cultivaient
beaucoup en Angleterre et ailleurs.
Euphorbia esula, L. — ^ — M. Watson [Cyb., II, p. 360 ; lU, p. 505)
soupçonne une origine étrangère, à cause des localités rares et suspectes ou
l'espèce a été trouvée : d i e croît cependant en Suède (Fries, Swmma veg.), en
Hollande (Prodr. Fi. Bat., p. 240), en Normandie (Breb., FL, p. 235) et à
Jersey (Bab., Prim.); mais die f lanque à l'Irlande (Mackay, Fl. ; Power, Gmde
Cork). Je suis disposé à la croire naturalisée dans le nord-ouest de l'Europe, en particulier
dans la Grande-Bretagne; mais les preuves ou indices directs font défaut.
* E u p I . o r b î a Cyparissias, — ^ — M. Watson [Cyb., II, p. 361 ; III,
p 505), n'a pas de doute sur l'origine étrangère dans la Grande-Bretagne, m
Bromfield [Phyt., 1 850, p. 81 9) en ce qui concerne l'île de Wight . Elle est plus
rare que l'Euphorbia esula vers le nord-ouest du continent (Fries, Summa). Elle
existe bien en Hdlande et en Normandie, mais elle manque aux îles de la Manche
Bab Prim • Piquet, Phyt., '1 853) et à l'Irlande. Elle s'est avancée de nos jours
à l ' e s t d e G o t t i n g e n ( G r i s e b . , Ber. Pl. Geo., '1850, p. l). Gerarde ligure cette
espèce et l'Euphorbia esula, mais n'indique pas où elles crdssaient de son temps.
L'Euphorbia Cyparissias venant ordinairement au bord des chemins, n'aurait pas
échappé aux auteurs, môme à Ray et Dillenius, si di e avait existé de leur temps
à l'état spontané.
* E u p h o r b i a Laihyvis, L. — © — M. Watson {Cyb., Il, p. 364 ; III,
p 505) a les mômes doutes que sur l'Euphorbia esula. Les circonstances sont
presque semblables ; mais il y a des locahtés anglaises plus naturdles, une apparence
plus spontanée, et l'espèce était cultivée autrefois assez communément pour
avoir pu se répandre. Elle est positivement d'origine étrangère dans l'île de Jersey
(Bab., Prim., p. 88), dansl'îlede Wight(Bromf., dans Phytol., 1 850, p. 821), et
en Hollande, où elle est à peine spontanée [Prodr. FL Bat., p. 240). On la
trouve en Normandie, mais non en Irlande.
L'Euphorbia salicifolia. Host, plante d'Autriche, du midi et du centre de la
France, est naturalisée depuis plus de quarante ans, d'après M. Lawson [Phyt.,
I I I , p. 344), dans un point de l'Écosse, où plusieurs plantes ont persisté plus ou
moins à la suite d'anciennes cultures. Elle ne paraît pas se répandre.
L'Euphorbia dulcis, L., s'est aussi échappé des jardins, dans le comté de
Moray, en Écosse (Wats., Cyb., Il, p. 366). Reste à savoir si elle se seme
de nouveau en rase campagne et si di e se maintient par elle-même.
Euphorbia platyphyllos, L. Ne paraît pas sortir des terrains cultivés, jachères,
etc. ; rare dans le nord de l'Angleterre ; assez abondante à l'île de '^ight
(Bromf., Phyt., 1 850, p. 818). Elle a échappé aux anciens auteurs anglais, ou
peut-être elle n'était pas arrivée encore dans le pays. Ses stations en France, en
Allemagne, en Italie, en Grèce (Fraas) sont plus ou moins artificielles. Il n en
est pas de même en Crimée, où Bieberstein l'indique in slerilibus lapidosis. Voila
probablement le pays d'origine. _ ,
Euphorbia helioscopia, L. Mêmes conditions, mais plus commune que la precedente
en Angleterre, où les auteurs anciens l'ont indiquée. Paraît se trouver hors
des cultures au midi du Caucase ; mais les auteurs sont peu affirmatifs à cet égard.