vX *
660 CHANGEMENTS DANS L'HABITATION DES ESPÈCES. NATURALISATION A PETITE DISTANCE. 661
ïf
•'liiiï
lJibîi:r;i i;;^^:' nu.l'Hii (lì i
m-"--'
Iw'Stsil'iii'iii''! ;
1
H
TII,p. 403); mais il ne paraît pas quel l e se répande hors des terrains que l'homme
lui prépare chaque année, donc elle n'est pas spontanée dans le sens réel du
mot.
* Oxal i s corniculata, li. — — Celle-ci est indiquée dans les terrains
vagues, au hord des chemins. On peut croire qu elle survivrait à l'inlluence de
rhomme si les cultures cessaient dans le pays. Les anciens botanistes anglais ne
la mentionnent pas. Elle a été signalée au commencement du siècle actuel [Engl.
Bol,, t. 4 726), et s'est répandue déjà dans plusieurs comtés, surtout du midi
(Wats., Cyb., I, p. 270; III, p. 402 ; BromL, P/iyi., III, p. 276), avec lecaractère
souvent d'une espèce mal établie.
L'origine de ces Oxalis à fleurs jaunes n'a pas été scratco par les auteurs. Elles
sont en Europe depuis le xvi® siècle, car : 1 " On ne peut citer aucun synonyme
grec ancien ou latin (Sibth., Fraas, etc ). 2" Ces espèces sont encore rares en
Grèce. Fraas n'en parle pas, ni Reuteret Margot [Fi. Zanle), et M. Grisebach ne
les a pas trouvées. 3° Les noms italiens, français, espagnols, grec moderne,
n'ont pas un caractère original, et paraissent plutôt dérivés d'usages religieux
modernes, d'analogie avec d'autres espèces, etc. 4° On n'indique pas de locahtés,
dans les Flores d'Europe et d'Algérie, qui soient hors des cultures, ou du moins
hors du voisinage des habitations. S'' Clusius est le premier qui en ait parlé. C'est
en ^ 576 , dans son livre sur TEspagne (t. 476). Il avait vu l'Oxalis corniculata
près de Séville « in umbrosis », et dans un jardin à Montpellier. Les auteurs modernes
(Boiss., Colmeiro) indiquent cette plante dans les cultures en Espagne, et
les mots in umbrosis peuvent s'entendre de champs ombragés. —Quant à la
patrie primitive, elle est douteuse, d'autant plus que la distinction des Oxalis
corniculata et stricta est incertaine, et que plusieurs botanistes d'Europe et des
États-Unis les réunissent. L'origine indienne a en sa faveur l'existence de plusieurs
noms sanscrits (Piddington, Index). Roxburgh (FL, édit. 1832, v. II,
p. 457), affirme la qualité indigène de l'espèce, qu'il nomme Oxahs pusilla, laquelle
est reconnue être l'Oxalis corniculata (Wight et Arn., Proclr., I, p. 42).
On regarde aussi l'Oxalis villosa, Bieb., comme synonyme du corniculata
(C.-A. Mey., Verz, ; Ledeb., FL /Joss.), et cette plante est sauvage au midi du
Caucase. Peut-être la même espèce s'étendait-elle primitivement sur une grande
partie de l'Asie? Enfin, il est remarquable de voir aux Etats-Unis une plante
rapportée généralement à l'Oxalis corniculata, se trouver sauvage et très répandue
aussi dans les cultures de cette région. Riddell [Syn, Fl. Wesl. st.,
1835) distingue un Oxahs stricta dans les champs et un Oxahs corniculata dans
les bois et les ravins. MM. Asa Gray (1 848, BoL north, ^i.) et Darlington
[Fi. Cestr., édit. 1 853) n'admettent qu'une espèce, qu'ils indiquent dans leschamps
et les bois. Y aurait-il deux espèces, l'une asiatique, l'autre américaine, répondant
au corniculata et au stricta? M. Godron {Consid. migr,, p. 21) a émis déjà cette
opinion, sans la motiver.
O n o n i s recl iuata, L. — ® — Plante des sables de la mer Méditerranée en
France, du Portugal, des Asturies (Boiss., Voy. Fsp., II, p. 1 52), de Biaritz, près
Bayonne (Gren. et Godr., Fi. Fr., I, p. 374), des dunes du Morbihan, près de
Saint-Adrien (Le Gall, FL inéd. du Morb,, p. 1 33), de l'île d'Alderney ou Aurigny,
canal de la Manche, plus voisine de la France que de l'Angleterre (Bab.,
Prim. Fi. Sarn.^, p. 24). Elle se retrouve au pied d'une falaise du Mull de Galloway,
dans l'Ecosse occidentale (Grah., d'après Wats., Cyb., J, p. 282).
M. Watson lui-même a commencé par douter du fait, et plus tard {Cyb., III,
p. 406), il nie positivement que l'espèce soit indigène (îiaiive) en Écosse. La
découverte du docteur Graham est pourtant si certaine que M. Babington a fait
dessiner l'espèce (£ng/.J5oi., t. 2838) d'après un de ses échantillons. La position
isolée de Galloway détourne de l'idée d'un semis adventif et peut faire soupçonner
une habitation occidentale jadis plus étendue. Dans cette hypothèse, l'espèce
appartiendrait à ces plantes atlantiques dont on voit des membres épars divisés
entre l'Espagne, l'ouest de la France et les îles Britanniques. Cependant, elle
manque à l'Irlande (Mackay, FL ; Power , Guide Cork), dont le climat est si favorable
à la conservation de cette catégorie d'espèces. L'espèce manque également
aux îles Açores (Wats., dans Hook., Lond. Journ. Bot., v. III et VI). Je crois
donc plutôt à un transport de graines par une cause inconnue.
Medicago saliva, Medicago falcata, Medicago sylvesiris, Melilotas alba, Melilotus
parviflora, Trifoiium incarnatum, Tri folium eiegans.Scorpiurus subvillosus, Vicia
Ermlla, sont des plantes dites par plusieurs naturalisées, et par M. Watson, tantôt
étrangères [alim\ tantôt à moitié naturahsées [denizen) : mais il n'est pas
prouvé qu'elles fussent acquises au pays, si les marchands n'en faisaient venir
constamment des graines, et si la culture n'en était générale, au moins pour quelques
unes d'entre elles.
Ueiilotus officinalis, L. Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas indigène.
Le Trifoiium stellatum.^L., se maintient dans le voisinage d'un dépôt de lest à
Shoreham (Wats., Cyb., I. p- 297). Il pourra bien disparaître un jour, comme le
Trifoiium resupinatum de Poole , p. ^^01).
M. Wiiison[Cybele, I, p. 32)regarde le Latliyrus latifolius, L., comme naturalisé
dans quelques points de l'Angleterre où on le trouve. M. Babington {Man.,
2^ édit., p. 85) en doute, peut-être parce qu'il n'est pas certain qu'il se mam^
tienne de lui-même en rase campagne. Ray le citait déjà en Angleterre {Syn.,
p. 319). Les auteurs de VEnglisli Botany, i. i 1 08, l'admettent aussi. Il s'avance
du midi de la France jusqu'au département de la Manche et du Calvados, où il est
rare (Hard.Ben. Lecl., Fl. Calv., p. 'M9). Près de Paris, il s'échappe quelquefois
des jardins et devient subspontané (Coss. et Germ., Fi., p. 145). Telle est peutêtre
la nature des pieds observés en Angleterre depuis longtemps.
Le Fragariaelatior, Ehr., est regardé comme naturalisé dans quelques points;
mais, selon plusieurs auteurs, il ne mérite pas de constituer une espèce. Par ce
motif, je n'insiste pas.
D'après ce que dit M. Watson {Cyb., I, p. 359), on ne peut pas regarder le
Rosa cinnamomea, L., comme vraiment naturalisé.
M. Watson [Cyb., I et III), esLdisposé à considérer plusieurs Py rus, Prunus, et
le Mespilus germanica, comme étrangers d'origine, dans la Grand,e-Bretagne,
d'abord cultivés, puis disséminés par les oiseaux ; c'est possible, mais je cherche
les espèces dont la naturalisation est démontrée, ou tout au moins probable
d'après des indices; or, pour ces arbres, les indices manquent. Je remarque
cependant que, pour les Prunus Cerasus et Prunus avium, les noms gallois donnés
par Davies (Welsh Bot.], sont dérivés du latin, que le nom anglais du Mespilus
germanica, Medlar, est analogue aux vieux noms français, Melier, Mesplé, etc.,
selon les provinces, et aux vieux noms allemands et danois, Mispel, Mespel, qui
se sont changés en Néflier el Nespel. Davies ne mentionne pas cet arbre dans
l'île d'Anglesey, de sorte qu'aucun nom gallois ue m'est connu.
't
J