1 Î 3 6 FAMiLLt:S LKS PLUS NOMHlUiUSES EN ESPECES DANS DIVERS PAYS.
(Ascension), et à 33 (Tristan d'Acunha), le nombre des familles dont je
parle est rarement de 8, souvent de 7, et pai'ibis de h, de 2, Enfin pour
l'Egypte, dont la flore, très comme, n'a pas 1000 espèces, les six à sept
premières familles font la moitié, tandis que pour Java, dont on connaît
3000 espèces, et qui en renferme peut-être 5000, pour la Géorgie et la
Caroline qui en ont plus de 2200, ce sont les dix premières familles qui
comprennent la moitié. Pour les Flores des pays entre 21" et 30^^ lat. N.
et celles des régions extratropicales australes, il faut énumérer seulement
7 familles 1/2 pour la moitié des espèces; mais plusieurs de ces Flores
appartiennent à des pays très desséchés (Egypte, Arabie, certaines parties
du Cap) ou à de petites îles, dans des conditions qui réduisent beaucoup
le nombre des espèces. Enfin la grande inégalité des chiflres montre que
ces Flores exotiques ne sont pas assez connues pour que nous devions
attacher de l'importance aux anomalies apparentes.
La loi générale est celle-ci : Plus une jloj-'e est riche en espèces^ d'une
manière absolue^ plus il faut énumérer de familles, en commençant
par les plus nombreuses, pour comprendre une moitié du nombre total
des Phanérogames,
Cette relation, à laquelle on ne peut pourtant pas donner une précision
arithmétique, n'est pas sans utilité si l'on cherche à apprécier le nombre
probable des espèces dans des pays que Ton connaît imparfaitement. Par
exemple, les 16 familles qui doivent être comptées au Japon pour former
a moitié, les 12 familles au paysd'Assam, les l î à Timor, les 17 à la
Nouvelle-Grenade, les 10 de la Chine septentrionale, font présumer que ces
régions renferment un nombre total d'espèces bien supérieur à celui que Ton
coiuu)ît actuellement. Par la raison inverse, les flores du Congo, de la
Nubie, du Texas, de la Nouvelle-Hollande, paraissent devoir être moins
riches que la position géogra[)hique ne pourrait le faire présumer.
La grandeur relative des pays n'est pas sans influence sur ces rapports.
Evidemment les pays très étendus (le Cap comparé à ses districts, les États-
Unis septentrionaux, la Nouvelle-Grenade, l'Inde anglaise dans son ensemble)
présentent un nombre considérable de familles prédominantes, et,
inversement, les sommités de montagnes et les petites îles en ont un nombre
réduit (a). Toutefois, les premières sont en même temps des régions où
la variété des espèces est grande, et quand les petites îles ont beaucoup
d'espèces, comme aux Antilles, on voit ({uelquefois le nombre des familles
(a) Les deux petites îles de Itodic et Houat (p. 1200) Ibiit exception, mais je soupçonne
, d'après le nombre des lamiUes précisément, que le ao abre des espèccs'est loin
d ' ê t r e complet,
RESULTATS PRINCIPAUX.
prédominantes se relever. L'étendue paraît donc avoir moins d'influence
que le nombre absolu des espèces.
En scrutant ces relations numériques, il n'est pas facile de remonter à
leurs causes, parce que probablement celles-ci sont nombreuses et agissent
en sens divers. L'aire relative des espèces et des familles dans chaque zone
de la surface terrestre exerce une influence; mais cette action, en ellemême
assez variée et compliquée, n'est pas la seule. La question n'a pas
assez d'importance pour m'entraîner à plus de recherches. Je prends les
faits en eux-mêmes, et ils me semblent de quelque intérêt indépendamment
de leurs causes.
Ces faits reviennent à dire que les végétations de l'extrême nord, des
sommités alpiiles, des pays très arides et des îles éloignées des continents,
perdent surtout par les familles les moins nombreuses en espèces dans la
région du monde où elles se trouvent, et même par leur disparition totale.
Il suffit alors d'énumérer six ou sept familles prédooiinantes, quelquefois
seulement deux ou trois pour compter la moitié des espèces. Au contraire,
les végétations riches quant au nombre des espèces, gagnent surtout par
l'addition dans des familles ordinairement peu nombreuses, et aussi par
l'addition de nouvelles familles, qui atténuent l'importance des principales
et oblige à étendre leur nombre pour comprendre la moitié des espèces.
Ceci me conduit k parler des familles qui constituent dans la plupart des
Flores une proportion un peu notable des espèces.
§ IIL DES PUOPORTIONS DE DIVERSES FAMILLKS PlîKDOMINAiNTES.
Dans les tableaux qui précèdent, le nombre des familles oll'rant dans un
pays quelconque ou dans plusieurs, au moins 5 pour 100 du nombre des
Phanérogames, s'élève à 35. Peut-être le ferait-on monter à une quarantaine
en obtenant des chiffres sur les (lores, mal connues jusqu'à présent,
des pays tropicaux. Je trouve cependant le nombre de 35 à /|0 assez élevé,
car il y a peu de familles, dans l'ensemble du règne végétal et du monde
qui présentent la proportion de 5 pour 100. Si le nombre total des espèces
phanérogames est, par exemple, de 150,000, ce sont les familles de
7500 espèces ou plus qui ont cette proportion ; or, après les Composées
et les Légumineuses, il est douteux qu'il y ait d'autres familles ayant ce
nombre total d'espèces. La proportion de 5 pour 100 ou plus, dans tel ou
tel pays, vient de l'agglontération des espèces d'une même famille dans certaines
régions et aussi de la diffusion extrême des plantes de quelques autres
familles, causes qui multiplient le nombre apparent des espèces, en multipliant
le nombre des individus. On comprend aussitôt la distinction nécessaire
des familles prédominantes, en familles caraclérisiiques de certains
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