/ / b CHANGEMENTS DANS L'HABITATION DES ESPÈCES.
NATURALISATION A GRANDE DISTANCE. I l l
seul échantillon d'Amérique, et au contraire plusieurs de Tlnde et de Maurice.
Dans l'Inde elle a des noms vulgaires modernes et sanscrits (Piddington, Index,
SOUS Convolvulus paniculatus); par conséquent elle existe depuis un temps immémorial
en Asie. On la cultive quelquefois comme plante d ornement. Ses calices
et ses fruits no paraissent favoriser en rien le transport, mais il est possible que
les graines portées dans TOcéan par les lleuves conservent longtemps leur vitalité.
Je soupçonne une naturalisation en Amérique par l'effet des cultures. Cependant
le genre est plutôt américain.
l l e l i o i » h ; t t um iiidieuni, SPC. ( I lcl iot ropium inrïicum, L ),— ®—Par -
tout entre les tropiques (voy. Alph. DC., Prodr., IX, p. 556; Hook. f. etBenth.,
Fl. Nigr,, p. 47'1). — La majorité des autres espèces est d'Amérique, mais il y
en a aussi d'Afrique et une espèce d'Asie. L'Hel. indicum se trouve souvent dans
les terrains cultivés ou près des habitations. D'après cela c^i peut soupçonner des
transports de graines faits involontairement par l'homme. Les fruits cependant
ne présentent ni crochets, ni poils, et seulement deux cornes ou pointes peu
aiguës. S'il y a eu des transports, ils remontent à une époque ancienne, car lespcce
est très répandue partout, et les auteurs du siècle dernier en ont tous parlé.
Elle a un nom sanscrit (Piddington , Index)^ ce qui prouve une origine de l'ancien
monde.
P h y s a l i s an^iBlata et autres Solanacées? (a).
l l ^ p t i s pcetinata, Poîi. — ® — Amérique intertropicale; Guinée,
Fazokel, Abyssinie, Port-Natal, Madagascar (Benth., Prodr,, XII, p. 127);
Maderaspatam et îles Mariannes { i d . ) . — J'en ai beaucoup d'échantillons, soit
d'Amérique, soit d'Afrique, mais non d'Asie. En Afrique il parait presque aussi
commun que dans le nouveau monde, et c'est le seul Hyptis dont on puisse le dire.
D'après cela je douterais de l'importation d'Amérique. Cependant, Mes deux
cent cinquante Hyptis connus existent tous en Amérique, et sept seulement se
retrouvent simultanément ailleurs; celui-ci a un cahce scabre, par lequel il
peut adhérer sans peine à des corps étrangers ; il vient dans les haies, bords
de route, comme sur les collines sèches, etc.; il est comparativement rare en
Asie, car Roxburgh et Wallich n'en parlent pas, et THyptis persica, Poit., qui lui
est rapporté, n'est de Perse que d'après une plante cultivée au jardin de Halle et
reçue de celui de Paris! (Poit., Ann, J/us., VII, p. 471); 5° il manque à l'île
Maurice (Bojer, H. Maar.).
Slyptis brevipcs, Poit. — ® — Commun en Amérique entre les tropiques
; île de Fernando Po sur la côte de Guinée (Benth., P r o d r , , XII, p. 1 07;
FL M g r , , p. 489) ; 3^ Philippines { i d . ) , Célèbes (h. DC. !), Java (Zoll. !), île d^
Bouton, vis-à-vis de Pulo-Penang(h. DC. !). —Quoique répandu dans l'archipel
indien et trouvé aussi en Guinée, M. Bentham soupçonne qu'il a été apporté
d'Amérique. Il se fonde probablement sur l'habitation des autres espèces. Celle-ci
a les dents du calice assez roides et poilues, mais sans crochets ni épines qui favorisent
particulièrement le transport. Les localités où elle existe en Asie et en
Afrique sont de celles où il y a le plus de plantes introduites par les jardins, etc.
Un Hyptis aussi commun en Amérique, serait commun partout, s'il était également
originaire des deux mondes.
(a) Cette famille aurait besoin d'être étudiée de nouveau sous le point de vue de l'origine
des esjicces. Le temps ni\\ manque pour me livrer h ce travail qui serait considérable.
Je l'ai lait çà et là pour plusieurs espèces. (Voy. la Table alphabétique, à la fm.)
U j p t î s spicigera, Lam. — ® — M. Bentham {Prodr., XII, p. 87) en a vu
des échantillons : de divers pays intertropicaux de l'Amérique; de Sénégambie,
ÉLhiopieet Madagascar ; elle est aux îles du cap Vert (Webb, FL Nigr.) ;
3° de Manille. — Mes échantillons d'Afrique (Madagascar) et du Brésil concordent
bien. M. Bentham pense que l'espèce est sortie d'Amérique, probablement parce
que toutes les autres s'y trouvent réunies. Les poils et dents du calice sont assez
favorables à un transport par adhérence.
f.ciiea.s inartinîccBisis, Br. — ® — Très répandu dans les régions intertropicales
de l'ancien monde (Benth., dans Prodr., XII, p. 533); existant aussi
en Amérique, aux Antilles et au Brésil (Benth., h. DC. !). Comme les quarante
sept autres Leucas habitent l'ancien monde seulement, en particulier l'Asie,
que celui-ci se trouve fréquemment dans les cultures et près des habitations, et
que les dents du calice favorisent un peu son transport par adhérence à des vêtements
ou ballots, je regarde comme très probable une naturalisation en Amérique.
Je la crois même peu ancienne, car il me semble que lespèce est encore
peu répandue sur le continent, ou du moins qu'elle y occupe une aire bien inférieure
à celle de l'espèce dans l'ancien monde. Je ne la vois pas indiquée encore
sur la côte occidentale de l'Amérique {Beecheifs et Sulphur's voy.; Hook, f., Galapagos).
— Quant à l'origine primitive, ce ne peut être l'Inde, car l'espèce manque
à Ceylan (Moon, Cat.), au Bengale (Roxb., F L , édit.), et n'a pas de noms indiens
(Piddington, I n d . ) . On l'a trouvée dans le pays des Birmans et dans la
péninsule indienne (Benth., L o.). Elle est beaucoup plus répandue en Afrique,
d'où il semble qu'elle est sortie.
L.eonotB$$ n epe t s e fol i a , Br . — © — Habite les mêmes pays que le Leucas
martinicensis, d aprèsM. Bentham {Prodr., XII, p. 53S ; F l , N i g r . , p. 489), et
donne lieu aux mêmes suppositions. Le calice paraît encore plus favorable à l'idée
d'un transport par adhérence. Sur les onze espèces du genre, la majorité est
d'Afrique, un petit nombre d'Asie. Roxburgh n'en avait pas connaissance, et le
docteur Wallich l'indique seulement dans une localité (Sillet): mais en Afrique elle
est très répandue.
C h e n o p o d i um ambrosioicic.s, ï,. — ® — Très répandu en Amérique et
probablement importé par les voyageurs en Afrique et dans l'Inde, comme il l'a
été dans le midi de FEurope (p. 736). On le trouve maintenant en Algérie (Moq.,
Prodr., XIII, part. ii,p. 70), dans les îles et sur la côte occidentale d'Afrique
jusqu'au Cap (Moq., ib.- Benth., FL N i g r , , p. 490). On le dit positivement
naturalisé à l'île Maurice (Boj., H . Maur., p. 269). J'ai parlé ailleurs (p. 719)
de la rapidité avec laquelle il s'est établi à Sainte-Hélène, En Asie il paraît moins
répandu qu'ailleurs et il a peu de noms vulgaires (Piddington , Index), quoique
son odeur doive fixer l'attention. A ce sujet, je remarquerai que Y Index de
Piddington ne contient de nom sanscrit pour aucun Chenopodium, et que dans
le catalogue des plantes de Ceylan, en anglais et cingalais, publié par Moon,
le genre n'est pas même mentionné. C'est une présomption bien forte que les
Chenopodium, maintenant-si répandus, ne sont pas d'origine asiatique. (Voy.
p. 752.)
C ^ a t h u l a p ros t rata, BSume.—^^ —Amarantacée très répandue dans l'Asie
méridionale et l'Afrique intertropicale, qui se trouve aussi aux Antilles et au
Brésil (Moq. i n P r o d r . , XIII, part, n, p. 326; Benth., FL N i g r . , p. 492). Je ne
doute pas que les hameçons (glochides) qui accompagnent les faisceaux de Heurs