MUSÉE TEYLEE
LIVRE DEUXIÈME.
BOTANIQUE GÉOGRAPHIQUE, OU CONSIDÉRATIONS SUP. LES ESPÈCES
LES GENRES ET LES FAMILLES, AU POINT DE VUÉ GÉOGIUPIUQUE.
SUITE
C H A P I T R E VIII.
DES CHAÎSGEMENTS QUI s'OPÈRENT DANS l/lIAHlTA I ION DES rSPÈCES,
SECTION PREMIÈRE.
EXTENSION DES LIMITES ET NATURALISATIONS,
A R T I C I . E PREMIER.
CONSIDÉUATIONS GÉNÉRALES ET DISTINCTION ENTRE DIVERSES NATUUAI.ÎSATIONS,
§ L CONSIDKRATIONS GÎ:NÉRALE.S.
Sur chacun des continents, les espèces se sont i)i'opagées de proclie en
proclie, et, à moins qu'elles ne soient d'une introduction récente, elles
ont dû rencontrer les limites imposées par les ofl'ets du climat sur chaque
organisation particulière. Ces limites ne varient plus que dans un espace
restreint, par oscillations, en raison des différences successives des
années quant à la chaleur et à l'humidité. On voit ainsi des espèces, le
Dattier, par exemple, lutter sur la meme limite moyenne depuis des milliers
d'années, attestant à la fois le peu de changement des climats pendant
l'époque géologique actuelle, et la permanence de l'organisation des
végétaux, malgré les générations qui se succèdent.
Toutefois, un grand fait, un fait d'une importance immense au pohit (hi
vue delà géologie et de l'histoire naturelle, vient de temps en temps se manifester.
Une espèce qui habitait quelque pays lointahi, transportée par une
cause connue ou inconnue, se montre comme plante spontanée et se multiplie
dans un pays où elle n'existait pas auparavant. Elle y résiste à une succession
d'années qui comprend toutes les variations possibles du climat;
elle y devient de plus en plus commune ; elle s'y répand dans tous les sens,
jusqu'à ce qu'enfin elle rencontre sur cette nouvelle terre une limite
qu'elle ne franchira plus, à moins (jue les conditions extérieures ne viennent
elles-mêmes à changer.
Les faits ([ui offrent ces caractères constituent ce qu'on appelle des
39