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IIAO AÍRK OU SURFACE DE L'HABITATION DES GENRES.
seulement 3,3 espèces par genre, ce qui explique le peu d'extension générique.
Peut-être si l'on considérait d'autres familles et un nombre beaucoup
plus grand d'espèces et de genres, trouverait-on la preuve numérique de
l'influence que doit exercer l'aire des espèces sur l'aire des genres même
quand ceux-ci sont nombreux. Je suis disposé à le croire; mais les bases
de notre statistique ne sont pas assez étendues et assez solides pour démontrer
des oirels aussi secondaires. Il nous suflît de constater que l'action
est très accessoire pour les genres nombreux en espèces. D'un autre côté
il existe, avons-jious dit, une corrélation incontestable entre l'aire des
genres dans une famille, et l'aire des espèces (tableau, p. 1136).
J'en conclus qu'il y a des causes générales de slructure, et. d'origine
ou de développement géologique, par Veffet desquelles chaque catégorie
de plantes offre une certaine extension moyenne de ses genres et une
extension correspondante de ses espèces.
En définitive : 1° la diversité des éléments du genre (accusée ordinairement
par le nombre des espèces) est la cause principale et très évidente
de l'extension des genres ; 2° les phases par lesquelles ont passé les genres
depuis leur origine, c'est-à-dire leur répartition première et toutes
les modiiicalions successives causées par les événements géologiques,
influent sur leur extension actuelle; 3 ' enfin, la circonstance que chaque
espèce d'un genre a une aire actuelle plus ou moins grande, produit un
eflét insignifiant sur l'aire des genres un peu nombreux en espèces, et
n'a d'hnportance que sur les petits genres, dans lesquels plusieurs espèces,
quelquefois toutes les espèces, se trouvent sur le périmètre de l'habitation
du genre.
L'aire des genres ayant une corrélation avec celle des espèces, on peut
remarquer chez elles les mêmes difl'érences selon les classes ou familles et
selon les pays. Ainsi, les genres de Cryptogames doivent avoir une extension
plus grande que ceux des Phanérogames; les genres de Monocotylédones,
une extension plus grande que ceux des Dicotylédones, etc. De
même les genres de la Flore du Cap, ou de la Nouvelle-Hollande doivent
ofi"rir une aire moindre que ceux de la Flore d'Europe ; ceux de la Flore
boréale, une aire plus vaste que ceux des régions tempérées de notre
hémisphère, etc. On pourrait le prouver par des chifl'res; mais l'observation
de tous les botanistes, et une comparaison même superficielle des
ouvrages publiés, ne laissent aucun doute sur ces faits. Les mêmes causes
ont pesé sur les espèces et sur les genres. Ce ne sont pas les causes présentes
qui ont agi le plus, mais des causes antérieures aux derniers événements
géologiques.
AIRE MOYENNE ABSOLUE DES GENRES
A R T I C L E II.
AIRES GÉNÉRIODES TRÈS VASTES OU TRÈS RESTREINTES.
Les surfaces occupées par les genres difl'èrent plus, quant aux extrêmes,
que les surfaces occupées par les espèces. H n'est pas difficile de trouver
des genres de Phanérogames, tels que Ranunculus, Ceraslium, Carex,
Juncus, etc., qui sont répandus sur la pres([ue totalité des surfaces terrestres;
d'autres occupent au moins les trois'quarts delà surface des continents,
comme5eneao, Euphorbia, Solanum, etc.; mais il est plus aisé de
citer des exemples précisément contraires, de genres qui sont propres à de
très petites localités, comme les îles de Sainte-Hélène, Madère, Juan Fernandez,
etc. Le nombre des espèces d'un genre est une circonstance tellement
décisive pour son extension que ces disparates ne surprennent pas.
Les genres très nombreux en espèces sont ordinairement les plus vastes, et
il ne manque pas de genres bornés à une espèce, qui se trouvent limités à
quelque petite île ou quelque petit archipel.
Toutefois, l'élémentdu nombre, avons-nous dit, n'est pas le seul, et pour
les aires extrêmes comme pour les aires moyennes, il y a d'autres causes,
des causes antérieures à notre temps, par lesquelles certains genres, de
même que certaines espèces, ont une aire ou très vaste ou très étroite.
C'est en comparant quelques genres ayant un nombre moyen d'espèces que
l'on peut s'en convaincre. Ainsi, il y a une di/.aine de Samolus (a) qui se
trouvent dans toutes les régions tempérées de l'ancien et du nouveau
monde; il y a 8 espèces de Coriaria qui occupent cin(i régions différentes
fort éloignées; 1 espèce de Callvna qui occupe une multitude de régions;
1 espèce de Sphoenoclea non moins répandue. Au contraire, on peut
citer les genres de Composées Robinsonia et Rea, l'un de 7 et l'autre de
h espèces, toutes dans l'île de Juan Fernandez; le genre Phyllostegia,
des Labiées, dont les 12 espèces connues sont aux îles Sandwich ; les
7 Oncoslemum, genre de Myrsinéacées, tous de Madagascar; les 30 ou
/lO Epacris, tous de la Nouvelle-Hollande ou delà Nouvelle-Zélande; les
75 Selago, tous du Cap de Bonne-Espérance, etc,
A i n 1 C L E lîl.
AIRE MOYENNE ABSOLUE DES GENRES.
Le rapport entre l'aire moyenne des espèces et celle des genres, d'après
ya) B r own , Obf. on plants ofcentr. Afric., p. 3 a ;Du b y , clans Pwdr., vol. VIII.