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8 6 2 ORIGINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPÈCES CULTIVÉES.
Touvrage (rOviedo, qu'il citeel que j e ne puis consulter. L'article d'Oviedo
transcrit dans Marcgraf (p. 9à) décrit l'A. squamosa sans parler de son
origine.
L'ensemble des faits est de plus en plus favorable à l'origine américaine-
La localité où l'espèce a paru le plus spontanée est celle des forêts de
Para. La culture en est ancienne en Amérique, puisque Oviedo est un des
premiers auteurs (1535) qui aient écrit sur ce pays. Sans doute la culture
est aussi d'une date assez ancienne en Asie, et voilà ce qui rend le problème
curieux. 11 ne m'est pas prouvé cci)endant qu'elle soit antérieure a
la découverte de l'Amérique, et il me semble qu'un arbre fruitier aussi
agréable se serait répandu davantage dans l'ancien monde s'il y avait
existé de tout temps. On serait d'ailleurs fort embarrassé d'expliquer sa
culture en Amérique au commencement du xvi"' siècle en supposant une
origine de l'ancien inonde.
A n o n a murieala, fl.. (en français Corossol^ Cachiman; en anglais
Sour sop). — Cette espèce, à laquelle M. Brown (Congo, p. 6) réunit
TA. asiatica, L. , paraît spontanée aux Antilles. Swartz (06^. , p. 221) dit :
(X Habitat campos Jamaicas et Ilispaniote. » Macfadyen {FL Jamaic.^ p. 7 )
la dit commune partout. Selon P, Brown (Jarn.^ p. 255) , c'est une des
espèces les plus communes dajis les savanes de la Jamaïque, et les nègres
seuls en recherchent le fruit. Splitgerber (Ned. Kruidk. Arc/i.^ I ,
p. 226) la dit sauvage à Surinam, mais autour des plantations, et M. de
Martins (FL liras.^ fase. 2, p. /i), qui la dit importée au Brésil, ajoute
qu'elle a de la disposition à se répandre hors des cultures. La même espèce
est cultivée à Sierra-Leone (FI. p. 20/i), peut-être par suite d'une
introduction récente.
L'A. asiatica, L., fondée sur l'A. sylvestris, etc., de Burman (Linn.^
//. Cliff.^ p. 2 2 2 ; Sp., II, p. 738) , est une plante de Ceylan, associée
par Linné à des synonymes américains, et considérée par M. Brown (Congo^
p. 6) comme l'A. muricata. Elle est incertaine pour les botanistes indiens
(Moon, Cat. CeyL ; Roxb., FI., éd. 1832; Wight, 77L, p. 1 6 ) comme
pour nous (a). Roxburgli et Wight n'oiìt pas vu l'A. muricata cultivé
en Asie.
A n o n a ret iculata, L . (eu français Coeur de boeuf, en anglais Custard
apple). — Sa patrie primitive est aux Antilles, par exemple à la
(a) I/échantiUon de TherLier de Linné mentionné par mon père {Syst., I, p. 473 et
-476), paraît avoir été reçu par Linné depuis qu'il avait nommé une espèce A. asiatica,
d'après ce que dit M. BroAvn {Bot. Congo^ p. 6), et ne serait donc pas authentique. J'ai
deux échantillons nommés A. asiatica, L., mais aucun n'offre ia moindre authenticité.
L'un, à feuilles non ponctuées, est probablement l'A. squamoso j l'autre, de Java, à
feuilles ponctuées et pubescentes, est difficile à classer vu l'absence de fruits. L'A. asiatica
de Linné paraît une espèce fabriquée avec des synonymes et qui serait .à détruire.
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. 863
Jamaïque, où il croît dans les montagnes (Macfadyen, FI. Jam., p. 1 0 ;
Jacq., Ohs., p. 2 2 3 ) . Il est cultivé au Brésil (Martius, Fl. Bras., fase. 2 ,
p. 15) et dans l'Asie tropicale, mais pas encore en Afrique (Hook., FI.
iVii/r., p. 2 0 6 ) , si ce n'esta l'île Maurice (Boj., H. Maur.). Rlieede
(III, tab. 30, 3 1 ) l'avait vu cultivé au Malabar, où les habitants le considéraient
comme importé de Fétranger. D'après ce que dit llumphius
(I, p. 136), on voit bien que l'espèce était cultivée et peu ancienne dans les
îles asiatiques. Roxburgh ne connaissait aucun nom sanscrit ou même un
peu ancien, car le nom bengali Noona vient évidemment de Anona. Il
pensait, avec raison probablement, que l'Anona asiatica, Lour, (non L . ) ,
cultivé en Cochinchine, est la même espèce.
Anona Chei-iinoiîa, L a m L e Gherimolia estindiqué par de Lamarck,
et M. Dunal, comme croissant au Pérou-, mais Feuillée, qui en a parlé le
premier (0Ò5., III, p. 23, tab. 1 7 ) , le mentionne comme cultivé. Macfadyen
{FL Jam., p.. 10) le dit abondant aux montagnes de Port-Royal,
de la Jamaïque ; mais il ajoute i^i'ilest origuiaire du Pérou et doit avoir
été introduit depuis longtemps, d'où il semble que Tesjiece est cultivée
dans les plantations des parties élevées de l'île plutôt (lue spontanée. Sloane
n'en parle pas. MM. de Humboldt et Bonpland l'ont vu cultivé dans le
Venezuela et la Nouvelle-Grenade; M. de Martius, au Brésil {FÌ. Bras.,
fase. II, p. 15) , où les graines en avaient été obtenues du Pérou. L'espèce
est cultivée aux îles du cap Vert et sur la côte de Guinée (Hook., FL
Nigr., p. 2 0 5 ) ; mais il ne paraît pas qu'on l'ait répandue en Asie. Son
origine américaine est évidente. J e n'oserais pourtant pas aller plus loin et
affirmer qu'elle est du Pérou plutôt que de la Nouvelle-Grenade, ou même
du Mexique. On la trouvera probablement sauvage dans une de ces régions.
Meven ne l'a pas rapportée du Pérou (iVoi;. act. nat. rwr., XIX, suppl. 1 ) .
« r a n g e r s et Citronnier«. ~ Après les recherches consciencieuses et
savantes de Gallesio (a), j e n'ai pas à revenir en détail sur l'histoire des
différentes espèces ou variétés du genre Citrus. Il me suffit de renvoyer à
son ouvrage pour plusieurs des faits dont il parle, et d'ajouter quelques
renseignements plus modernes sur les espèces cultivées ou spontanées dans
l'Asie méridionale.
Cîtrnsmedica, Gall. — L e Cédrat (b) est l'espèce parfaitement bien
(а) G. Gallesio, Traité du Citrus, in-8, Paris, 1811. Dans cet ouvrage, la notion
d'espèce est confondue avec celle de race, mais toutes les observations sur les semis
et la culture des orangers, amsi que les recherches f ^^^
éloges. Le mémoire de Risso {Ann. du Muséum, vol. est de 1813. Il lenfeime
beaucoup moins d'informations.
(б) J'évite le nom de Citronnier appliqué par Gallesio au G medica, parce que mal ei -
reusement en français nous avons transporté ce terme au C. Limotium. ( e derme, est
" 1 to t - ' les langues, excepté dans la nôtre, Lemo., ou no ou quelque
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