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650 CHANGKMKiS'ÏS DANS L'IIABITATÌON DKS ESPÈCES.
dans les endroits herbeux de loule la Dalmatie {FI. Daim., Ill, p. 100).
M. Gnssone est plus positif pour la Sicile, m cullis et in coUibits apricis herbosis
ubique, dans les cultures et sur les collines couvertes d'herbes exposées au soleil
(SyM., JI, p. 8). M. C.-A. Meyer paraît l'avoir trouvé sauvage au sud-est du
Caucase, car il dit {Verz.^ p. -175) incollibus prope Baku,
Les habitations primitives sont indiquées avec assez de probabilité par ces faits.
Sans doute, les espèces peuvent être sorties des cultures et s etre naturalisées dans
les pays où elles se voient maintenant sauvages; mais un autre genre d'indice confirme
le premier ; à mesure qu'on s'éloigne du point probable d'origine de chaque
espèce, on trouve qu'elle manque à certains pays, même dans les cultures. En
'1847, autour d'Alger, on ne connaissait pasencore le Papaver dubium, et la présence
du Papaver Argemone était douteuse, car M. Munby ne l'avait pas vu, et
Desfontaines seul l'avait cité (Munby. Fl.Alg , p. 52). Le Papaver dubium manquait
à l'île de Sardaigne, encore en 1 837 (Mo r i s , L ' I t a l i e avait probablement
reçu ces deux pavots de la Grèce, déjà dans l'antiquité ; mais, à cette époque,
l'Afrique et la Sardaigne envoyaient leurs grains en Italie et n'en recevaientpas.
Chetidonium majus, L. M. Watson {Cyb., I, p. 107) émet des doutes sur son
origine. Il l'appelle dmtzen (voy. p. 644). Gerardo, en 1597, indiquait l'espèce
dans les mêmes circonstances de station qu'aujourd'hui. Doit-onla croire étrangère
parce qu'elle vient sur les vieux murs, dans les décombres, près des villages, etc.?
mais il y a eu des locaUtés analogues, rocailleuses et fortement azotées, avant
l'arrivée de l'homme en Angleterre, et elles continueraient d'exister si l'homme
disparaissait. La plante en question est d'ailleurs très répandue sur le continent
et en L'iande. La probabilité d'une origine étrangère se réduit ici, dans mon
opinion, à 1/1 0« peut-être, ou 1 / 2 0 ^ M- Watson admettait, je présume, une probabilité
moins faible. On voit par là l'inconvénient de grouper sous un seul terme
(denizen) toutes les espèces qui offrent matière à un doute, faible ou fort.
Glaucium violaceim, Juss. Paraît adventif.
Corydaiissolida^ Sm. Pkuôtadventif . (Voyez Wa t s . , Cyb,,\, p. M 0 ; I I I ,p. 379.)
Fumaria, Diaprés les auteurs, les'diverses espèces de fumeterres énumérées
dans les Flores paraissent, ou ne pas sortir des terrains cultivés, et alors ce sont
des plcTntes cultivées malgré l'homme, de la catégorie des pavots, etc., ou se
répandre accidentellement hors des jardins et fumiers, et, dans ce cas même, on
peut douter quelles soient durables et quelles se renouvellent autrement que
par des graines jetées chaque année hors des cultures.
Viola odorata, L. Les doutes émis par M. Watson [Cyb,, I, p. 388) sont bien
légers. Le docteur Bromfield affirme l'espèce spontanée dans l'île de Wight
[Phytol.^ Ill, p. 21 0). Elle existe en Normandie, en Hollande, etc., sans qu'on la
regarde comme introduite.
* C o r ^ d a i î s lutea, BC. — — Sur les vieux murs près des jardins. Souvent
cultivé autrefois. Ray et Dillenius n'en parlent pas. Les auteurs de VEnglish
5o/a/iy le reçurent en 1798 [EngL Bât., I, t. 588); mais Withering lavait déjà
trouvé. Il croît dans une localité près de Caen, sur les vieux mur s (Hard., Ren.,
L e d . , FI. Calv,), et aussi près de Paris et de Tournay (Lestib., Boi, Belg.). On
peut le regarder comme répandu par les jardins dans le nord-ouestde la France
et en Angleterre. La patrie primitive paraît être Fltalie, l'illyrie, etc. On ne l'indique
ni en Irlande (Mackay, Fi.), ni dans le sud-ouest de la France, ce qui
confirme une origine orientale et non occidentale.
NATURÂLTSATTONS A PETITE DISTANCE. Gol
* Arabî s Uirrîta, L. © Murs d'un collège à Cambridge, déjà en
1 7 2 8 fHuds . , F/.), puis à Oxford, dans le Kent et dans une locahté près de
Kinross. Non mentionné dans les Flores plus anciennes que celle de Hudson.
Manque au nord-ouest de la France, à l'Irlande (Mackay, FL ; Pow. , FL Cork.).
Tout porte à croire qu'elle est sortie, eu Angleterre, des jardins botaniques de
Cambridge et Oxford.
* Sîsynibrîifini polyceratîum, L. — © — Selon les auteurs, naturalisé
près de Bury Saint-Edmonds, mais échappé d'un jardin qui est même connu à
peu près (Wats. , Cxjb., I,p.'l52). Il existe en Portugal (Brot,, FL, I. p.558), et
dans le midi de l 'Europe; mais il manque aux îles Açores (Wats, dans Hook.,
Journ., i844, 1 847), au nord-ouest de la France et à l'Irlande. Il s'était peutêtre
répandu une première fois du temps de Gerarde (Varenne, dans Wats.,Cy&,,
III, p. 384), dans le comté d'Essex ; mais je n'ai pas su le trouver dans mon
exemplaire de Gerarde, Herbal, de 1 5 9 7 .
Berberís vulgaris, L. M. Watson [Cyb., I, p. 391) doute de sa qualité d'aborigène
; je ne vois pas de motifs pour cela. M. Babinglon (Miui. brit. bot.)
n'émet pas de soupçon. L'espèce existe en Hollande, en Norwége. etc.
C h e i r a n t h u s Cheîrî, L-. — ^ — Il croît en Grèce, sur les rochers, à Nauplie,
Milos, Syra, etc. (Fraas, Syn, Fl. class., p. M7) ; mais dans tout le nordouest
de son habitation actuelle, en particulier dans la Grande-Bretagne, seulement
sur les murailles, les ruines, et Ion ne peut guère douter d'une origine étrangère
ancienne. Du temps de Gerarde, en 1597, le nom anglais était déjà WalL
Flower (üeur des murailles), Les constructions étant de nature à survivre aux
individus et aux peuples, les plantes des ruines sont bien acquises â un pays.
Matkiola incana, L. La station observée, en 1843, sur des falaises presque
inaccessibles de l'île de Wight (Wats., Cyb., I, p. 1 55), est assurément bien
remarquable pour une espèce dont la localité connue la plus rapprochée est à la
Teste(Laterr., FL Bördel., 4" édit., p. 114) età Bayonne (Gren. et Godr., FL -
Fr.). On dit qu'elle a été vue autrefois sur les falaises de Hastings (Wats., ib.).
Il n'existe pas d'indice d'une introduction en Angleterre. C'est peut-être une
plante littorale, autrefois plus répandue, etil reste à savoir si on ne la découvrira
pas en Bretagne.
Le Crambe orientalisch., vient de s'échapper d'un jardin et s'est naturalisé près
de Fochabers (Wats., Cyb., I, p. 115); mais on ne peut pas dire encore si
cette plante d'Orient s'établira complètement.
Les Camelina se montrent fréquemment dans les champs de lin; toutefois sans
rintroduction incessante de graines étrangères, il est probable qu'ils disparaîtraient.
Leur patrie est la Russie méridionale et le Caucase.
I s a t i s t inctor ia, L. — ® — Cette plante, souvent cultivée; s'est répandue
dans plusieurs localités éloignées les unes des autres (Wats. , Cyb., I, p. 117), en
Angleterre et en Écosse.Elle a été trouvée dans les carrières calcaires de Guilford,
en 1825 et en 1 841, ce qui montre un établissement assez durable. Gerarde,
en 1597, ne connaissait d'Isatis sauvage, en Angleterre, que dans les endroits
où l'on avait cultivé la plante fffer&a^, p. 394). On répète de siècle en siècle que
les anciens Bretons se servaient du suc d'Isatis pour se teindre la peau en bleu. La
culture en serait donc très ancienne. Les noms gallois, anglo-saxons, allemands,
slaves, ont tous de l'analogie et font présumer un usage commun autrefois à
toute l'Europe. En Irlande, l'Isatis n'est pas sorti des champs (Mackay).
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