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676 CHANGEMENTS DANS L'HABITATION DES ESPÈCES.
sur la còte méridionale. Je ne puis Tadmettre, car l'espèce manque à l'Irlande et
aux iles de la Manche (Bab., Frim.Sarn. ; Piquet,dans PhijioL, 1 853, p. 093),
où elle se serait trouvée probablement si c'était une plante anglo-française.
Linaria simplex, a figuré momentanément dans la Flore anglaise (Bab., Man.,
édit., non dans la 2® édit.).
* L î n a r î a piirpuroa, Itlîl!. — — Paraît établi, car il figure successivement
dans les deux éditions du Manuel de M. Babington, et M. Watson [Cyb.,
II, p. 2 1 9) indique six localités d'Angleterre et d'Ècosse. L'espèce est bien spontanée
dans les montagnes d'Italie et de Sicile (Guss., Syn.). M. Babington la
croit échappée des jardins en Angleterre. Elle manque à l'Irlande.
Linarm spuria, MiW.— ® —Seulement dans les terrains de champs en
Angleterre, déjà à 1 epoque de Gerarde. L'espèce est indiquée quelquefois en
Italie, hors des cultures, par exemple à Rome sur les bords du Tibre et dans les
montagnes (Seb, et Mauri, FI. Rom., p. 203); mais en France, en Allemagne,
même en Sicile (Guss., Syii.), en Grèce (Sibth. et Sm., Prodr.), et clans la péninsule
ibérique (Brot.; Colm., Cat. Calai.), il semble, d'après les auteurs, qu'elle
ne peut pas se passer d'un terrain labom^é. Elle manque même à plusieurs
Flores de ces régions méridionales, et M. Munby, en i 8 47, ne la connaissait pas
en Algérie.
Linaria Elathic, L.' — (T) — Mêmes circonstances relativement à l'Angleterre
que celles du Linaria spuria ; mais l'origine de l'espèce est plus difficile à constater.
C'est au midi du Caucase qu'elle semble indigène d'après le dire des auteurs
(C.-A. Mey., Hohen.). En Crimée, en Grèce, en Italie, en Algérie, je la vois indiquée
toujours dans les terrains cultivés, à moins qu'il ne s'agisse de variétés dont
la synonymie est peut-être contestable.
Linaria minor, Desf. — ® — D'après Smith {EmjL FL, III, p. 135) et Babington
{Man., édit., p. 231), cette plante existe en Angleterre seulement
dans les champs. Le docteur Bromfield {Plujt., ïll, p, 617) l'indique autour de
certains fours à chaux et dans les décombres ; mais plus ordinairement dans les
champs. Je suis surpris, d'après cela, que M. Watson (Cyb., II, p. 222) l'appelle
sans hésiter native, agrestal, glareal, c'est-à-dire indigène, venant dans les
champs et les graviers. On n'a pas fait attention qu'elle manque à la première
édition de Gerarde (/feròa/, 1597), et que Parkinson [Thealr,, p. 1334) en
parle comme d'une espèce étrangère, cultivée dans les jardins anglais. Ray l'a
introduite dans son Synopsis, donc elle s'est répandue dans le xvii'^ siècle seulement
Elle n'est citée en Suède, en Hollande, en France, que dans des localités
artificielles. Toutes celles des plaines d'Europe sont artificielles ou fortement
suspectes ; l'espèce ne paraît véritablement indigène que dans la région alpine
de la Sierra-Nevada (Boiss., Voy. Esp., II, p. 453). Je n'ose pas aftirmer
qu'elle soit sauvage et primitive dans le Caucase, où C.-A. Meyer est le seul qui
l'indique, encore dans les graviers d'un ruisseau, près de Narzana, à 250 toises
d'élévation. Hohenacker [Pl. Tal.) n'en parle pas. Bieberstein (II, p. 74) l'indique
in incuUis passim, ce qui signifie d'ordinaire des terrains vagues près des villages
ou des champs abandonnés.
* A n t î r r h î n um ma jus , li. — •— Cette plante, du midi de l'Europe, s'établit
avec persistance sur les vieux murs, surtout près des jardins, en Irlande,
dans le nord de la France, en Allemagne, même dans le midi delà Suède (Fries,
Summa). En Angleterre, elle se trouve non-seulement sur les vieux murs, mais
NATURALISATION A PETITE DISTANCE. 677
aussi sur les falaises de craie, par exemple, à Douvres (Huds., FL, p. 274;
Bab , Man., ^ édit., p. 23'!), Gerarde (//ertai, 1 597, p. 439)l'indiquait commé
venant dans les jardins seulement. Bay et Dillenius ne la comptait pas dans le
Synopsis des plantes spontanées. Hudson, en 1778, n'hésite pas; ainsi, Téta^
biissement sur les falaises serait postérieure à Dillenius. La diffusion des graines,
par les jardins, est évidente. Dans l'île d'Anglesey, l'espèce porte des noms qui
paraissent la traduction des noms anglais plutôt que des noms gallois (Davies,
Welsh Bot.). ^ ^
Antirrhinum Orontium, L. — © — En Angleterre et dans tout le midi de
l'Europe, je vois cette espèce indiquée dans les champs, après les récoltes, quelquefois
dans les champs et au bord des chemins (Laterr., FI. Bord.). En Sicile
et en Grèce, ses stations sont artificielles (&uss., Syn., II, p. 126; Sibth.,
Prod.). Parmi plusieurs Linaria et Antirrhinum de Grèce, il est difficile de savoir
si c'estl'Antirrhinum des anciens. Les monographes ne disent pas d'oiii l'espèce
est originaire (Chav., Mon.). Ellô devient rare dans les champs, du coté de la
Sibérie^'et du Caucase. En Algérie, elle abonde, et M. Munby [FL Alg., p. 64)
l'indique dans les récoltes et sur les coteaux d'un fort près d'Oran. Son pomt de
départ pourrait bien avoir été le nord de l'Afrique.
Melampyrum arvense, L. — ® — Moins répandu dans les champs en Angle^
terre que sur le continent. Cettemauvaise herbe ne peut pas être le Melampyrum
des anciens Grecs, d'après ce qu'ils en disent, et parce qu'elle manque à la Grèce
moderne (Sibth., Prodr.. I, p. 489 ; Fraas, Syn. ; Reut. et Margot., FL Zante;
Bory, Chanb., Expéd. Morée).me m.anque également a la Sicde (Guss., Syn.).
Cest'une plante des régions tempérées ; en Europe, toujours parmi les cultures;
autour du Caucase, probablement sauvage, d'après les expressions des auteurs
(C Mev. ; Claus, dans Goebel, Reise ; C. Koch, etc.), qui ne sont ceperidant
pas aussi affirmatifs à cet égard qu'on le voudrait. Elle existait dans nos champs
à l'époque de Clusius et de Bauhin ; mais Gerarde ne la mentionnait pas en Angleterre,
où Dillenius l'a indiquée le premier {Syn., 3«^ édit.).
* m m u l u s luteus, Wîlld. ^ „D'Amérique. (Voyez plus loin, art. 5.)
^ V e r o n i c a Buxïmumîï, Ten. — ® — (V. filiformis, DC., FL Fr.).
Connue en Angleterre depuis 1829 [EngL t. 2769). Elle s'y répand assez.
Elle est aussi dansle Calvados (Hard. Ren. et Led., FL) et dans le midi de la
Belgique (Lejeune, Revue Spa, p. 5 ; mais elle manquait a la More antérieure
de M. Lejeune). Elle se trouve çà et là en Allemagne; ou le nom de
Veronica hospita, donné par Martens et Koch [Deutschl. FL, I, p. 332), montre
bien son origine étrangère. Elle s'est répandue même en Danemark et dans la
Suède méridionale (Fries, .Vot;., ed. alt., 1828, I, p. 4), sous le nom de Veronica
persica (Fries, Stemma veg. Soand., 1 846, p. 18). Sa patrie est le sud-est de
l'Europe d'où elle s'est répandue dans l'ouest et le nord-ouest. Elle s est naturalisée
depuis le siècle actuel à Genève et dans d'autres locahtés autour du lac
Léman (Gandin, FL), probablement par des graines sorties de jardms botaniques.
Sa diffusion, en Angleterre, ne semble pas avoir une autre origine
^ E c h i n o « p e v m « m I . : . p p « ï a , I . e a B m . - ® © - Trouvé d'abord en un
seul endroit de l'Angleterre, comté de Suffolk,près delà cote (Bab., -Ann. ofNat.
HisL, 1 840, p. 4; p. 463 ; Man., 2^édit., p. 218), et ensuite, en 1 841, dans 0
Hertfordshire, le long d'un chemin de hallage {FL Hertf., dans Wats., Cyb., Il,
p: 283). M. Babington assure que l'introduction en Norfolk; si elle a eu lieu, ne
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