
66/i CHANGEMENTS DANS L'HABITATION DES ESPÈCES.
NATURALISATION A PETITE DISTANCE. 665
' H
FLPar, ; Lloyd, FL Loire-Inf.); mais il existe en Hollande (Miq., Disq.pL Bat.^
p. 73; et Proclr, FL Bal., p. 97), en Danemark, en Norwégeet en Suède (Fries,
Samma, p. 24), de sorte que la plante semble, au contraire, avoir occupé dès
longtemps les 50 à GO'^ degrés en Europe, de lest à l'ouest. — On pourrait tirer
une induction contraire du nom anglais Caratomj, et des noms gallois Cartoass^
Carddwy (Davies,Ì Welsh BoUm., p. 20). qui paraissent des dérivés du nom latin
ou grec Carvi, Carni, Carum, etc. ; mais il faudrait savoir d'abord si le nom
latin n'a pas prévalu sur quelque nom indigène plus ancien, et il faudrait surtout
constater lorigine du mol Carvi. Selon Theïs {Gioss. Bot.), Carvi vient de Carum^
eiCariim vient de la province de Carie, d'après Pline, livre XIX, chap. viii. D'un
autre côté, J. Bauhin [Hist., Ill, part., p. 69) dit que le nom grec est
Kapov, Kapsov ; mais à cela voici une grande difficulté : Le Carum Carvi ne se
trouve pas en Grèce, ni dans l'Asie Mineure, au moins en Carie, car il manque
dans Siblhorp, dans VExpédition de Morée, dans la Flore de Zanle de Reuter et
Margot, dans Grisebach, Spicilegiim, et dans Therbier de M. Boissier, si riche
en plantes de ces régions. Fraas {Syn. FL class,, p. \ 45) pense qu'il était inconnu
aux Grecs anciens, comme il l'est aux Grecs modernes. Il n'existe pas même en
Sicile (Guss., Syn.). Les mots grecs de Kapoç, etc., ne se trouvent ni dans la
table deSibthorp, ni dans celle des noms vulgaires de la Flore de Zante. Il faut,
par conséquent, que l'origine des noms Carum et Carvi soit différente, ou
que les noms Caritm et Kapoç aient été attribués jadis par les anciens à une autre
plante. Peut-être est-ce un nom d'origine germanique et slave, comme la plante?
On dit Kummel en allemand, Kumina en finlandais, Kmjn en polonais et bohème,
et Cumin dans la Suisse française. L'espèce s'étend de la Sibérie et du Caucase
(Ledeb., FL Ross., II, p. 249), à la Laponie et probablement à la Grande-Bretagne
et à rirlande. Je ne vois du moins aucun motif pour rejeter cette dernière région,
si analogue aux précédentes en ce qui concerne une foule d'autres espèces.
Il y a beaucoup d'incertitude, et les opinions sont très partagées en Angleterre,
snv Y Imperatoria Ostruthium, L. {Peucedamim Ostruthium, Koch). La majorité
penche vers l'idée qu'il est indigène (Wats., Cyb., I, p. 453). Je suis disposé à
le croire. En effet : l'espèce a dans la Grande-Bretagne une limite au nord et
au midi, parfaitement tranchée, ce qui indique une habitation très ancienne et bien
étabhe ; elle se trouve dans tousles comtés du nord de l'Angleterre et dans toute
rÉcosse, excepté vers son extrémité septentrionale (Wats., 1. c.) ; 2" elle existe
sur le continent dans plusieurs pays du nord, qui ont souvent des espèces communes
avec cette partie des îles Britanniques, par exemple en Suède (Fries,
Summa, p. 23), en Poméranie et dans les montagnes du nord de l'Allemagne
(Koch, Sy/i.); 3° elle existe aussi en Iriande, bien spontanée (Mackay, FL,
p. \ 16). Si Ray ne l'a pas indiquée, je crois que c'est une omission, tenant à ce
que l'espèce ne se trouve pas près de Londres. Elle manque au pays de Galles;
il n'est donc pas surprenant qu'elle n'ait pas de nom gallois dans Davies,
Welsh Botany. Il serait curieux de savoir si elle a un nom primitif dans le dialecte
gaëhc d'Écosse et en Irlande. Malheureusement, il n'existe à ma connaissance
aucun ouvrage où les noms de plantes dans ces deux idiomes soient indiqués.
* A s t r a n t i a ma jor , L.. — —• Cette ombeUifère, si distincte des autres, a
été trouvée, en 1840 et i84'I, dans un bois près du château de Stokesay, aux_
environs de Ludlow, sur les confins du pays de Galles. Elle était dans un heu
reculé de la foret, avec toute l'apparence d'une plante spontanée. M. Leighton
[PhytoL, l, p. III) pense que la localité n'indique pas une dispersion par le voisina^'
e des jardins ; mais il demande si quelqu'un n'aurait pas semé l'espèce.
M Borrer, qui visita l'endroit en 1841, trouva la plante spontanée, et il crut à
une introduction fort ancienne (Bab., Man., 2® édit., I, p. 136; Watson,
Cijb., I, p. 424). — Voici ce qui me paraît probable : ou cette plante a été jadis,
plus répandue dans les îles Britanniques, la trace en étant demeurée dans un seul
endroit frais etmontueux, ou bien elle a été naiuraiisée par une cause inconnue,
probablement, récente. La première hypothèse n'est guère vraisemblable, car
l'Astrantia major est une plante des parties centrales de l'Europe ; elle manque
complètement à la péninsule Scandinave et à l'ouest du continent. Le point le plus
rapproché de l'Angleterre où elle existe, est le groupe des montagnes de Spa
Lej., FL Spa, p. 133). Si elle avait été répandue jadis dans le nord-ouest de
l'Europe, il en serait resté çà et là des traces<lans le pays de Galles, en Ecosse et
en Suède. Elle aurait peut-être été connue des anciens habitants du pays de
Galles, et cependant, malgré la proximité de Ludlow, ils ne la connaissaient pas,
du moins elle ne figure pas dans l'ouvrage de Davies [Welsh Botan.). L'hypothèse
de la naturalisation est plus probable. Sans doute, la cause du transport est
inconnue, mais il ne faut pas oubher que dans les environs de Ludlow, il
existe depuis longtemps des parcs, des châteaux, dont les propriétaires, tels que
le célèbre physiologiste Knight, qui habitait à Daunton, ont pu faire venir de
Tétranger des graines alpines, ou cultiver l'Astrantia, comme plante curieuse.
LErijngium campestre, L., est soupçonné d'origine étrangère par M. Watson
(Cyb., I, p. 425), mais non par MM. BabingLon, Henslow et autres botanistes
anglais. Les motifs sont sans doute la rareté de l'espèce dans les îles Britanniques,
la dispersion des locahtés connues, et le voisinage quelquefois de terrains où l'on
dépose le lest des vaisseaux. Déjà, à l'époque de Ray, i l se trouvait aux environs de
Plymouth, à Daventry, dans le centre de l'Angieterre, et près de Newcastle dans
le nord [Syn., p. 222). Il subsiste encore près de Plymouth ; il a disparu depuis
1 834 de Daventry ; enfin, il se trouve encore dans deux locahtés autour de Newcastle,
savoir dans celle indiquée par Ray et dans un endroit voisin d'un dépôt
de lest (Wats., Cî/6., I, p. 425). Plymouth et Newcastle sont des locahtés où
l'abord fréquent des vaisseaux rend une introduction de graines probable. Daventry
n'est pas dans ce cas. L'espèce existe aussi en Irlande, près de Waterford
(Mackay, FL, p. 1^29), dans les sables. Sans vouloir nier les indices de naturalisation
dont je viens de parier, je remarquerai la fréquence de l'espèce sur tout le
continent voisin, par exemple, dans la Loire-Inférieure (Lloyd, FL), le Calvados
(Hard. Ren. Led., Cat.), la Hollande (Miq., Disq. pl. Bat.}, de sorte que l'espèce
a l'air d'avoir existé toujours dans l'ouest de l'Europe, aussi bien que dans le midi.
Si elle est plus rare en Angleterre, la cause en est peut-être simplement que les
locahtés sèches qui lui conviennent sont peu communes dans ce pays.
Smyrnium Olusatrum, L. Il est bien spontané et d'apparence indigène, d'après
ceque ditBromfieid (P/iyioL, 1 8 4 9 , p. 412).
Le Tordylium maximum, L,, a été trouvé seulement dans trois comtés méridionaux
(Wats., Cyb., I, p. 455), notamment près d^Oxford, depuis le temps
de Ray {Engl. Bot., t. 1173). Il est comme l'Eryngium campestre, une? plante
du continent et des lieux secs. Je n'oserais affirmer une origine étrangère dans
les îles Britanniques.
^ Coriandrum sat ivum, L. ~ © — Ray {Syii.,i). 221) en parle connue
îil
m-,
Il
•I ff l
< f-
i ' i
i -