93(5 OKIGINE GÉOGRAPHIQUE DES ESPECES CULTIVÉES.
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cliiaiia, dans riiiile scptenlrionale ; Théophrasle et Pline mentionnent anssi
r i n d e ; eniin, Pausanias fait venir l'Orge, avec Cybèle, delà Phrygie (a);
niais cesautenrs n'ont peut-etre pas distingné sniïisamment la plante spontanee
de la plante cnltivée, et, dans tous les cas, l'espèce d'Orge dont ils
parlent est incertaine. Olivier (Voî/. dans Vemp. olhoman^ IH? P- /l60)
dit anssi avoir trouvé plusieurs fois l'Orge (quelle Orge?) sauvage en Mésopotamie,
et une lois ensuite près d'Anali, sur la rive droite de l'Euphrate.
M. G. A. Meyer {Vcrzeichn. Pfian. Caucas,^ p. 26) affirme quel'IIordeum
distichon, L., croît spontanément entre Lenkoran et Baku, dans les prairies,
vers la mer Caspienne. M. G. Kocli ne croyait pas l'avoir trouvé au
midi du Caucase, près du fleuve Kur, autrement que comme culture (Linnoea,
XXI, p. /i30) ; mais il a décrit (ib.) un Ilordeum spontaneum, sauvage
dans les steppes de Scbirvan, au sud-est du Caucase, qu'il pense être le
type de l'iïordenm Zeocriton, L., et que Ledebour (FL Ross.^ III, p. 327)
rapporte, après examen des échantillons, à i'Hordeum distichon, L., en
particulier, à une variété trouvée parKolschy, dans la Perse australe (Hord.
distichum, var. Boiss., in Kotschy, n. 290). D'après tous ces témoignages,
il Tant bien regarder I'Hordeum distichon comme spontané et aborigène
au midi du Caucase, du côté de la mer Caspienne, et probablement en
Perse.
N'ayant pas été altéré par quelques milliers d'années de culture, il est
probable que les autres espèces sont restées également dans leur état primitif
ou à peu près.
Willdenow (5p. , I, p. /|72) dit que I'Hordeum vulgare croît près de
Marzameni en Sicile, et près de Samara en Russie. Il dit aussi que I'Hordeum
distichon croît près du fleuve Samara, en Tartaric. La première de ces indications
est bien douteuse, car M. Gussone n'indique aucune des espèces
d'Hordeum cultivées, comme étant spontanée en Sicile (Syn. FL Sic.^
Pro(l)\ FL Sic). La Tartaric est voisine de la région où M. G. A. Meyer
a trouvé I'Hordeum distichon.
Secale cea-easc, L. — Le Heinle est remarquable par sa fixité. Les
modifications appelées Seigle de printemps, Seigle Marsais, Seigle trémois,
reviennent au Seigle commun quand on les cultive selon la méthode ordinaire
(Tessier,/> ¿'ci. (ragrtc.yXiy p. /i2/i). La qualité robuste de cette
plante devait faire présumer qu'on la trouverait sauvage, dans l'état actuel
de la plante cultivée. On a cependant été induit en erreur par les espèces
voisines qui croissent dans le sud-est de l'Europe, et peut-être dans l'Asie
occidentale. Ainsi, le Seigle spontané de Sicile est leSecalemontanum, Guss.,
(a) Diireaii de In Malle, Ann. sc. nat., [K, p. 75, cite les ouvrages de ces auteurs, où
il est (luestioii de l'Orge,
OlUGiNE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. 937
espèce vivace; le Seigle des îles de l'Archipel est le Secale villosum, L. et
Sibth. ; enfin, celui que Bieberstein avait trouvé dans la région du Caucase,
et avait nommé d'abord Secale cereale, est une espèce voisine, nommée
par lui-même Secale fragile.
Je ne sais sur quelle autorité Kuntli {Enum,, I, p. Ii!x9) a dit que le
Secale cereale (qu'il distingue bien du Secale fragile) croît « in deserto
Caucasico-Caspio. » M. C. A. Meyer ne l'indiiiue pas dans son énumération
des plantes caucasiennes, ni M. Ilolienacker, dans ses plantes de
Talysch. M. C. Koch semblait avoir enfin découvert le Secale cereale
sauvage dans l'Arménie occidentale (Linnoea, XXI, p. /|27, année I8/18);
mais Ledebour ( F l . Ross., Ill, p. 3S5) qui a vu sa plante, la rapporte au
Secale anatolicum, Boiss. {Diagu., V, p. 76). Cette nouvelle espèce, commune
à ce qu'il paraît dans l'Asie Mineure, entre la Bithynie et le Pont, se
distingue par un épi grêle, caduc et par la forme des glumes (a).
Le Seigle paraît inconnu dans l'Inde, car Roxburgh, Piddington (I^idex)
et Royle (HL //¿m., p. A19) n'en parlent pas, et aucun nom sanscrit ou
indien moderne n'est indiqué. Probablement il n'a été cultivé que depuis
la migration du peuple parlant sanscrit.de l'ouest à l'est. Les anciens Égyptiens
ne le cultivaient pas (lleynier, Êcon. Êg.). Les Grecs ne le connaissaient
que comme un grain cultivé dans la ïhrace et la Macédoine, si c'est
bien le lîpi^a dont parle Galenus [Alim., I, c. 13). Pline mentionne le seigle
(Secale) comme usité au pied des Alpes, par les Taurini qui l'appellent
Asia (( Secale Taurini sub Alpibus Asiam vocant. » Ce nom si ancien est
curieux comme indice d'origine (lib. xviii, cap. 16, p. 383 de Tédit.
de 1631). Le mot Secale viendrait de Secai, noni celtique d'après Reynier
(Êcon. des Celles, p. Iil9) ou Segal (de Theïs, Gloss., p. /|28); etymologic
plus plausible que celle du mot latin ^eco, donnée assez souvent. Du
reste, le Dictionnaire celto-breton de Legonidec ajoute au mot Segal un
signe d'après lequel l'auteur soupçonnait une origine étrangère. Les mots
RogJ{oggen{b), Rya des langues germaniques, et Zglo des langues slaves,
montrent une culture très ancienne dans la région qui s'étend de la mer
Noire à l'Océan, sans aucune communication avec les langues méridionales
de l'Europe. Cela devait être, car dans les pays méridionaux le Seigle
ne réussit que sur les montagnes. En Sicile, où quelques botanistes ont
cru qu'il venait spontanément, il n'a été introduit comme culture que dans
(a) La crainte de confusion de ce genr e doit empocher d'admettre le dire de voyageurs
nui mentionnent le seigle sauvage, à moins que ces voyageurs n'aient rapporté des échantillon^
vérifiés par des botanistes, ou no soient eux-mêmes des botanistes exacts. Je ne
sais par exemple, quel degré de confiance accorder à l'assertion du professeur Louis
Ross, qui, dans un ouvrage publié à Halle, en 1850, dit avoir trouvé le seigle sauvage
d a n s ' p l u s i e u r s endroits de TAnalolie Zeitung, 1850, p. 520).
{b) On reconnaît dans ces iioins une analogie uveo le nom celte.