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9(52 OniGINK frKOGRAPHIQUr. DES KSPKCKS CUT/nVKKi^.
Vicia (Billerb., FL cîass.^ p. 188 ; Fraas, Syn., p. 5/i). Les Égyplieiis
modernes cultivent le IMiaseolus Mungo, L., et le Dolichos Lubia, Forsk.
(Dolile, Pl. cult.^ p. l / ( ) ; mais je ne sais si la culture en est ancienne en
Egypte. L'Inde est une des régions où Ton cultive le plus do ces espèces.
Selon le docteur lloyle {III. Jlim.^ p. J90), ce sont les Phascolus radiatus^
Jio^h.^ Mungo, aureus, aconitifolius, cuneatus, Max^ calcaralus,
des auteurs anglo-indiens, Dolichos Catjang^ sinensis^ Lablab^
cul (valus; puis, en Cachemir, le PhaseoJns vulgaris^ semblable à celui
d'Europe. De toutes ces espèces, les seules qui aient un nom sanscrit,
d'après Roxburgh et Piddington, sont les Pltaseolus radialus^ Mungo et
Lablab, Le Phascolus vulgaris et le Phaseolus nanus étant rares dans
l'Asie orientale, n'ayant pas de nom sanscrit et ayant été cultivés par les
Grecs, doivent être originaires plutôt de TAsie occidentale, conlrairement
à l'opinion reiMie. Je note, à l'appui de cette hypothèse, que les noms
allemands et anglais ne sont point fondés sur les noms grec et latin, et
(jne les jardiniers flamands, en 1596, appelaient les haricots P^èvc turque
(Phillips, Cuil. veg., I, p. 7/i).
Jusqu'à présent, personne ne dit avoir trouvé ces espèces a l'état sauvage.
Roxburgh n'a vu spontanée, dans l'Inde, aucune des espèces cultivées;
mais il y en a d'autres, en particulier, son Phascolus sublobaius,
dont les graines sont, dit-on, recherchées par les enfants, quoique la plante
ne soit pas assez productive pour etre semée. Quelques-unes de ces plantes
sont probablement originaires de la Chine méridionale, de la Cochinchine
on des îles de l'archipel indien; l'absence de nom sanscrit le rend assez
probable (a).
Grainefi employées à différents iisages.
Arnch&s ï,. — La Pistache de terre {Earth nuf^ des
Anglais) se cultive dans tous les pays chauds, soit pour manger la graine,
Call, lettres mss.), genre de mots qui indique une introduction peu ancienne- Le premier
auteur français où je trouve le mot Haricot est Tonrnefort {Inst., p . 415) . Eauhin,
Matthiole et autres n'en parlent pas. Olivier de terres {Théâtre, édit. 1629, p. 97) se
sert du mot Fazéole, On voit qu' à son époque on cultivait l'espèce. — On attribue quel-
((uefois Torigine du mot haricot à l'emploi qu'on faisait, dit-on, de ce lég'ume pour le plat
appelé haricot (Phillips, Ilist. cuil. veg., I, P. 74, qui l'avait probablement tiré d'un
livre français), mais, en fait, le plat nommé haricot est composé avec du mouton seul ou
du mouton et des navets {Diet. Acad,, edit. 1835, au mot HARICOT). Ménage {Diet.
el/ym., 1694) fait venir haricot de Faba^ par une série de transformations imaginaires,
{a) Le Phaseolus Ca?^acalZa aussi n'a paâ de nom sanscrit, d'où il aurait été facile de
conclure que respèce n'est pas d'origine asiatique. Une Heur aussi curieuse n'aurait pas
été négligée, elle aurait eu plutôt dix noms qu'un dans une langue telle que le sanscrit.
MM. Wight et Arnott {Prodr. FL pen. Ind,, p. 24-4) ont du reste indiqué la véritable origine,
d'après un échantillon spontané; du Brésil. Avant eux on disait la Caracole d'origine
asiatique.
OIUUIWK DES KSL^KCES LK PLUS UÉNÉUALKMKiNT CULTIVÉES. 903
soil surtout pour en tirer tie l'huile. Linné (Sp., p. iO/iO) dit de TArachis
: c< Habitat Surinami, in Brasilia, Pcru.T) En 1818, M. II. Brown
(Bot. Congo, p. 53) s'exprimait ainsi : « Elle a été probablement introduite
de Chine, sur le continent indien, à Geylan et dans l'archipel malai,
où l'on peut croire, malgré sa culture aujourd'hui générale, qu'elle n'est
pas indigène, particulièrement à cause des noms qu'on lui donne. Je
regarde comme n'étant pas très improbable qu'on l'aurait apportée
d'Afrique dans différentes régions équinoxiales de l'Amérique, quoique
cependant elle soit indiquée dans quelques-uns des premiers écrits sur ce
continent, en particulier sur le Pérou et le Brésil. D'après Sprengel, elle
serait mentionnée dans Théophraste, comme cultivée en Egypte; mais il
n'est pas du tout évident que l'Arachis soit la plante à laquelle Théophraste
fait allusion dans le passage cité. Si elle avait été cultivée autrefois en
Egypte, elle se trouverait probablement encore dans ce pays; or, elle n'est
ni dans le Catalogue de Forskal, ni dans la Flore plus étendue de Belile. Il
n'y a rien de très invraisemblable, continue M. Brown, dans l'hypothèse que
FArachis serait indigène en Asie, en Afrique, et même en Amérique;
mais si l'on veut la regarder comme originaire de Fun de ces continents
seulement, il est plus probable qu'elle aurait été apportée de Chine, par
l'Inde, en Afrique, que' d'avoir marché dans le sens contraire. » Mon père,
en 1825, dans le Prodromus (II, p. h7li), revint à l'opinion de Linné. Il
admit Forigine américaine sans hésiter; mais peut-être le passage de
M. R. Brown lui avait-il échappé. Reprenons la question avec les données
actuelles de la science.
L'Arachis hypogoea était la seule espèce connue de ce genre singulier,
lorsque M. Brown écrivait ce qui précède. Depuis, on a découvert six
autres espèces, toutes du Brésil (Benth., Trans. Linn. Soc., XVIII,
p. 159; Walp., Rep., I, p. 727). Ainsi, en appliquant la règle de probabilité
dont M. Brown a tiré le premier un si grand parti, nous inclinerons,
à priori, vers l'idée d'une origine américaine. Rappelons-nous que Marcg
r a f ( i ? r a s . , p. 37, édit. 16/18), et Pison (édit. 1658, p. 256),décrivent
et figurent la plante comme usitée au Brésil, sous le nom de Mandubi,
qui paraît indigène. Ils citent Monardes, auteur de la fm du xvi'' siècle,
comme l'ayant indiquée au Pérou, avec un nom diliérent, Anchic. Joseph
Acosta (flist. nat. Ind., trad, franç., 1598, p. 165) ne fait que mentionner
Fnn de ces noms usités en Amérique, Mani, et en parle à l'occasion
des espèces qui ne sont pas d'origine étrangère en Amérique. L'Arachis
n'était pas ancienne à la Guyane, aux Antilles et au Mexique. Aublet
(p. 765) la cite comme cultivée, non à la Guyane, mais à File de France.
Hernandez n'en parle pas, et Sloane ( Jom. , I, p. 18Ù) ne l'avait vue que