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mil DiiS ESPKCKS IMSJOINTKS. KSPKCKS AQUATIQUES.
bique (Griseb., I. r . ) . Du reste, d'après quelques localilés indiquées dans
mou herbier, les Limnanlhenuuu peuvent vivre dans une eau à demi salée,
ce qui fait entrevoir la possibilité de transports par mer. Je n'insiste pas à
cause de cela sur leurs habitations insulaires, quelque peu vraisemblable
que soit une naturalisation par les courants.
Lemnacécs,
Le Leiuna minor et le I . cmn a trisiilca. dont j'ai donné ci-dcSSUS
(p. 578) la distribution géographique, se trouvent dans plusieurs îles et
pays, où maintenant aucun moyen de transport natm-el ne pourrait les
introduire. Je ne parle pas seulement d'îles voisines des continents; mais,
par exemple, des Canaries, de Madère, des Açores, de la Nouvelle-Hollande,
de Van Uiémen, des plateaux de la Nouvelle-Grenade, etc.
Le Telmatospliacc gîbba, Seheîd. (Lcnina gïhba, 1..), présente le
même phénomène. 11 ne croît pas seulement sur les continents de l'Europe,
l'Asie, l'Afrique septentrionale et l'Amérique septentrionale, mais aussi dans
les îles Canaries (Webb, PlujLy sect, m, p. 297) et les îles Philippines
(Blanco, FL, p. 672) .
Le Spîroilelapolyrhîza, Schleîd. (Lcninapolyrhîza, L.), est à Madère
(Leniann, liste msc.).
Araces,
Après examen attentif, sir W . - J . Hooker (Bot, Mag.^ t. /|56/i)ne peut
découvrir aucune différence entre les p i s t i a stvntiotcs, reçus des régions
intertropicales d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. D'autres, il est vrai, entendant
l'espèce d'une manière différente, ont une opinion opposée (Klotzsch,
Bot. Zeit. 185/1, p. 516) .
Hydrocharidées,
La YaiHsneria spiralis, L., se trouve dans les eaux du midi de la France,
et de l'autre côté des Alpes en Italie. De ce point jusqu'à la mer Noire, j e
ne la vois plus indiquée, mais elle se retrouve dans le Volga (Ledeb., F L
Ross,^ IV, p. Zi6), dont les eaux tombent dans une mer fermée. Dans ce
cas, on ne peut pas supposer un transport des tiges par des vaisseaux, et
comme la graine mûrit au fond de l'eau, d'autres moyens de transportsont
également impossibles. Gardner (Hook., J o um. , 18Z|5, p. 398) prétend
qu'elle existe dans la péninsule indienne, ce qui demande confirmation,
Naïadées,
Le i\^aîasmajor, Âii., se trouve aux îles Sandwich (Kunth, En. , E l ,
p, 113), comme sur notre continent.
Le i%[aias indica, c i iam , est dans l'Inde et à l'île Maurice (Bory, dans
Kunth, Enunu, III, p. liZi).
LeXannichciiîa païustris, L. (p. 5 7 8 ) , est en Europe et en Asie, de
côté et d'autre des grandes chaînes de montagnes; en Egypte (Kunth, En.^
m , p. 123) , en Algérie (Munby, Fl. Alg.), en Sicile (Guss., Syri.) et dans
les îles Britanniques, au midi. Il est aussi dans l'Amérique septentrionale
d e l à Nouvelle-Angleterre à l'Orégon (As. Gray, Bot. N, St., p. /|52;
Hook., FL bor. Am., II, p. 170) . Comme il manque aux régions arctiques
et aux îles Féroé, Shetland, Orcades, les habitations de l'ancien et
du nouveau monde sont bien séparées. L'espèce se retrouve à la Nouvelle-
Zélande.
La plupart des Potamogcton sont répandus dans les eaux douces de
l'hémisphère boréal, même des deux hémisphères, sans que les distances,
les mers, les déserts actuels aient fait obstacle. J'en ai parlé plus haut
(p. 579) . J e rappelle seulement que le p . natans d'Europe et d'Amérique
est au Cap, à la Nouvelle-Hollande et à la Nouvelle-Zélande; que les
p. pcrfi>iiatus et crispus d'Europe sont aussi à la Nouvelle-Hollande.
Le p. est dans les régions intertropicales les plus séparées
les unes des autres, en Guinée ( F / . Nigr.), au Chili (Gay, FL), aux îles
Canaries (Kunth, En.). L'île de Madère compte les p . natan^, fiuitans
et compressus (Lemann, liste msc.), toutes trois d'Europe et d'autres
pays. Les îles Açores en comptent deux p. natans et luc ens (Wats., dans
Lond. Journ. of Bot,, IH et VI), également connus ailleurs. Les îles Mariannes,
Sandwich, Mascareinhes, et bien d'autres, plus ou moins éloignées
des continents, présentent des espèces connues ailleurs (Voy. Kunth,
Enum., III, p. 1 2 7 ; Bojer, H. Maurit.).
§ I L RÉFLEXIONS.
Après des exemples aussi nombreux, dans une catégorie de plantes absolument
parlant peu nombreuse, on ne peut douter que la distribution des
espèces habitant les eaux douces ne tienne ordinairement à des causes antérieures
ou géologiques, et rarement aux causes actuelles.
Ce sont des plantes que le vent, les courants marins et la plupart des
animaux ne peuvent pas transporter; des plantes que l'homme se soucie
bien peu dénaturaliser, et qui ne sont presque jamais mélangées avec les
graines destinées aux jardins et à l'agriculture, ou avec les marchandises
que l'on transporte; plusieurs mûrissent leurs graines au fond de l'eau;
d'autres en donnent rarement; le cours des rivières ne peut pas les
transporter d'un bassin à l'autre; il tend vers la mer où ces plantes
périssent ; néanmoins ce sont les espèces qui se trouvent le plus fréquem-
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