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de Invergowrio, à peu près à la niûnie époque el dans les années suivauics
(P/ujIoL, ibid.). M. Bree {the PhijloL, févr. 1826, p. /|2()) l'a trouvée,
en dSS/i, près d'Abergavenny, en Angleterre, au bord d'un ruisseau
de montagne; elle lleurissait avec profusion, mieux que dans les jardins,
M, A. Kerr, en 1843, l'observa près de Brecliin, en Ecosse, comté de
Forlar; M. IJallour, en 18/i5, près de Largs, en Ecosse {ike Phyiol., 18/|6,
p. 389); M. Towsend, près de Stirling (¿7;., Ill, j). 28(5); M. Lawson dans
deux localités du comté de Forfar, môme pays (¿7;.) ; M. Stevens (PhytoL,
18/j9, p. 390) dans un bois et dans un i)ré marécageux du comté de
Dumfries, en Ecosse; bref, en 18/|8 (PhyloL, Jll, p. 29(3), M. G. Lawson
compte quinze localités dilTérentes, dont quatorze en Ecosse et une en
Angleterre, où le Minndus luteus avait été trouvé naturalisé, croissant eu
abondance et lleurissant beaucoui». 11 s'est assuré qu'un M. Lennox l'avait
lui-même naturalisé près de Dundee, mais sans doute il a pu s'échapper
ailleurs des jardins. es plantes étaient aussi vigoureuses à Livergowrie,
eu 18^i7, que trente ans auparavant. L'espèce, dit M. E. Newman
(PhytoL^ 111, p. 22/i), est si bien naturalisée daiis la Grande-Bretagne,
(ju'il serait fort difficile, peut-être impossible à riiomme de l'extirper mai)itenant.
Le Minmlus luteus, sorti des jardins, a aussi envahi les prairies de
plusieurs vallées du revers oriental des Vosges ; il s'étend dans la vallée de
la Druch, de Framoiit à Molsheiuj, et dans celle de Wasserbourg, le long
des ruisseaux (Godron, Fl. Juv.^ 2^ éd., 185/|, p. 20).
I m p a t i e n s f i i iva, ^ntt (L biflora, Wilid.).—^M. Ncvvmau (/Vi^ÎoL ,111,
p. 29) la regarde comme naturalisée au même degré que le Mimulus, en
Angleterre. M. IL-G. Watson i, p. 268) assure qu'elle est commune
sur le bord des rivières et ruisseaux dans les environs de Londres, et
que cependant l'origine étrangère, américaine, n'est pas douteuse. En 18/1/1,
M. J.-S. Mill (P/iylol.^ j, p. àO) assurait ({u'elle était aussi commune sur
les bords de la Tamise el de la Wey que le Lythrum Salicaria ou l'Epilobiuni
hirsutum; mais il ne savait pas l'époque de son introduction. 11 l'avait
déjà vue en 1822. Elle a été ligurée, connue plante devenue anglaise, dans
le supplément à V.Englt\s/i Botany, t. 279/i. Le sdence des auteurs anglais
montre que le mode et l'époque de la naturalisation ne sont pas connus,
mais personne ne doute du fait. Les anciens herbiers et les anciens auteurs
paraissent n'indiquer dans le pays que l'impaliens noli tangere. L'époque
où l'on a commencé à cultiver la plante américaine dans les jardins doit
5tre un peu ancienne déjà, car Sweet elDonn (voy. leurs catalogues des jardins
angl.) ne peuvent pas la préciser.
WiQotiiacra hîeflasai*«, L. — Espèce commune daus rAnjérique septentrionale,
de l'est à l'ouest (Torr. et Gray, Fl., I, p. [\92), Elle commença
à être cultivée dans les jardins botaniques de l'Europe à peu près en 1619
ou un peu avant. En ellet, en 1(523, C. Dauhin ( /^max, édit., p. 2/i5),
dont l'exactitude est connue, dit : i< Lysimachia lutea corniculata. Lysimachia
Yirginea) nomine ipsum semen Patavio missum (piod anno 1619 in
)> iiorto eleganter crevit et ex semine deciduo se facile hactenus i)ropa-
» gavit. » Mon père a vu daus l'herbier de Bauhin, à Bale, réchantillon
authentiiiue venant d'un jardin, et il a vérifié que c'est bien l'iEnothera
biennis, L. , actuellement répandu dans plusieurs parties de l'Europe (a).
L'édition du Pinax de 1661 ne dit rien de plus que la première. Jean
Jkmhin n'en parle pas. P. Alpinus (Exot.^ ann. 1627, p. 325) donne une
ligure où Ton reconnaît l'espèce; il la nomme Ilyoscyanms virginianus, et
¡1 dit : « Ab liinc anuos duos mihi nata est planta ex seminibus nomine
)) Lysimachia) Virginianse ad me missis a Jo;ume Moro medico et philo-
» soplio anglo erudissimo. » Peut-êire cette phrase a-t-elle été écrite
([uelques années avant la publication de l'ouvrage, par exemple vers 1621
ou 1622, de sorte que la culture dans le jardin de Padoue, dont parle
Prosper Alpinus, serait la même dont G. lîauhin faisait mention. Quoi qu'il
eji soit, il me paraît évident que l'OEuolhera biennis était alors cultivé dans
lejíUMÜn de Padoue, comme une plante rare.
D'un autre côté, je ne puis croire que P. Alpinus et G. Bauhin n'eussent
pas reconnu l'espèce si elle avait existé de leur temps en Europe. Après la
publication de la planche, les savants auraient sans doute remarqué Terreur
et auraient indiqné à quelle espèce européenne ancienne il fallait rapporter
la plante iigurée comme exotique et nouvelle. Au contraire, Lhmè (llort,
Ciiff.^ p. 1/|/j) dit eu 1737 : « Grescit hi Virginia aliisque Amei'icaB locis,
» ante centum el viginti anuos in Eui'opam translata, nunc spontanea facta,
» copiose crescit ubique in campis arenosis ilollandia!. »Dans Iq Species,
2"^ édit., p. /Í92, il dit : « Jlah. in Virginia, unde 161/i, nunc vulgaris
» EuropiB. » Mailer (llisL, n. 99/i) la mentionne connue ré|)andue en
Suisse (année 1768); mais il ajoute que les Bauhin ne la connaissaient
l)as comme indigène. Barrelier, à la lin du xvii^ siècle, paraît l'avoir vue en
[Portugal, ou la regardait comme venant de ce pays, d'après le iK)m (Lysimachia
lutea corniculata lalifolia Lusi/anica^ ic. t. 1232), mais il n'en
parle pas dans le texte. Brotero ne l'a pas trouvée dans ce pays. Morison
( / / û / , , 1 1 , p. 271, en 168Ü) décrit l'espèce comme exotique, cultivée
dans les jardins anglais, Parkinson, dans son ])remier ouvrage, Paradisiis,
en 1629, décrit et figure la plante comme exotique (p. 263 et 26/i), ori-
(a) Je possède un exemplaire du Pinax où mon père a relate en marge les noms morlernes
des plantes de lîauhin, après un travail qu'il IH en 1818, dans l'herbier original.