7 7 0 CHANOEMENTS DANS L'IIARITATION DES ESPÈCES.
les portail quelquefois en Écosse. Je suis persuadé que si, en pareil cas, elles
arrivent sur la côte d'un pays chaud, elles peuvent y réussir, car les légumineuses
conservent leur faculté de germer. L'espèce est seule de son genre. Je la
crois originaire d'Asie, car elle a plusieurs noms sanscrits (Piddington, Index), et
elle y e'st plus répandue qu'ailleurs. Cependant, elle était bien établie à la
Jamaïque, du temps de Sloane, en i 700.
P a r k i n s o n î a a c i c a l a , L. — ç _ Légumineuse si Souvent cultivée pour
faire des haies ou pour ornement et qui se propage avec une telle promptitude
que maintenant il est difficile de savoir son origine. Elle est devenue ou elle
était spontanée dans les divers pays intertropicaux. Elle parait décidément nouvelle
dans l'Inde, car elle v est encore peu commune, et MM. Wight et Arnott
lui donnent le signe de plante probablement étrangère [Prodr. Fl. pen.). D'ailleurs,
elle n a pas de noms vulgaires (Piddington, Ind.; Moon, Cat. Ceylun). Je
la crois aussi introduite en Afrique, car nous savons la date précise de son introduction
au Sénégal {p. 717), et, à iMaurice, elle est seulement cultivée (Bojer,
H. Miinr.). En Amérique, au contraire, elle est plus spontanée et plus répandue.
Cependant, elle avait été introduite à la Jamaïque à l'époque de P. Brown {Jam.,
222), c'est-à-dire vers le 'milieu du siècle dernier, du continent américain,
disau'-on'. Sur ce continent, elle porte quelquefois des noms vulgaires qui indi-
,nieraient une origine de l'ancien momie ; ainsi, à Cumana, Spinilio d'Espana
(Runth, Nov. gen^. YI, p. 335). Le genre a deux espèces : celle-ci, et une de
r \ f r i q u e australe (Benth., Fl. Nkjr.), ce qui indiquerait une origine africaine.
Acacia Farncsîana, Willd. — 5 - Paraît indigène et commun en Amérique
do la Nouvelle-Orléans à Buénos-Ayres et au Chili (Benth., in Hook., Loud.
Journ. of Bot., I, p. 494 ; V, p. 95). 11 fut cultivé pour la première fois dans un
jardin d'Europe, en 1611, et de graines venant de Saint-Domingue (Aid., Horl.
Fames., p. 3). Je crois qu'il s'est étendu, par la culture, vers la Louisiane.
MM. Torrey et Grav {Fi., I, p. 405)n'en doutentpas. Il n'est pas indiqué dans la
plupart des Flores des Antilles (Sloane, Browne, Maycock, Macfadyen), et si
d'autres l'indiquent (Schlecht., Fl. S.-Thom., dans Lmn., 1830, p. 191), on
peut craindre que ce ne soient des échantillons cultivés ou échappés des cultures.
L'espèce est souvent dans les collections d'Asie et d'Afrique [Fl. Nigr., p. 331);
mais dans ce dernier pays, elle est moins répandue, et jamais peut-être spontanée.
Kunth [Ann. sc. naí., VIH, p. 422) en a reconnu des fleurs que M. Jomard
lui a dit extraites d'anciens tombeaux égyptiens. D'un autre côté, P. Alpinus ne
l'avait pas vue en Egypte, et il est difficile de supposer qu'une fleur aussi odorante
si elle avait été cultivée par les anciens Égyptiens, ne se fût pas répandue chez les
Uomains et par les croisades. Delile {Fl. Aig. ill., p. 31) lui attribue le Mim. scorpioïdes,
Forsk., appelé Feineh par les Arabes ; toutefois ce nom de Fetneh n'existe
pa^ dans l'ouvrage de Ebn Baithar, si complet pour les plantes d'Egypte du
xni" siècle. Dans TAsie méridionale, elle est cultivée et spontanée. Roxburgh est
afiirmafif sur ce dernier point ;n^/.,2'édit , v. H.-p. 557). Il cite même deux
noms sanscrits, ce qui indiquerait une existence bien ancienne dans l'Inde ; mais
les noms indiens en diffèrent totalement, ce qui jette du doute sur la réaUté des
noms sanscrits. Je ne vois aucun synonyme de Rheede ou de Rumphius. L'espèce
n'est pas dans î^loon {Cal. Ceyl), à moins que ce ne soit son Acacia efesia, auquel
il n'attribue aucun nom vulgaire. L'Acacia Farnesiana est indiqué à Java (Hassk.,
Zoll.),à Timor iDecsne) ; mais rien ne prouve qu'il soit ancien dans ces pays.
NATURALISATION A (GRANDE DISTANCE 771
L'odeur excellente des fleurs et la facilité de culture, ont l'ait réi)andre singulièrement
l'espèce depuis deux ou trois siècles. Je la crois, comme M. Bentham,
originaire de l'Amérique méridionale et introduite dans l'Inde. Dans ce cas
Roxburgh aurait pris des noms indiens modernes pour des noms sanscrits, et
l'existence chez les anciens Égyptiens serait aussi une erreur. L'espèce ne paraît
pas être venue par le courant de l'Atlantique en Afrique, car elle n'est pas indiquée
comme spontanée sur ce continent.
«Hilandina Bondac, L (G. «onduceUa, L.) —5—11 existe SUr les
trois continents intertropicaux (Brown, Congo, p. 58; Benth., lettre); mais
ordinairement près des côtes. M. R. Brown {Bot. Congo, p. 62) pense que les
graines peuvent être transportées par les courants, sans perdre leur faculté de
germer, à cause de la dureté du spermoderme et du grand développement de
îembryon. Il mentionne l'assertion faite à sir J. Banks de graines de cette espèce
apportées en Irlande par le courant de l'Atlantique, et qui auraient germé. Elles
me paraissent trop grosses pour être avalées par des oiseaux. Les sept espèces de
Guilandina contenues dans Steudel sont, ou américaines, ou asiatiques. Celle-ci a
des noms en langue sanscrite (Piddington, Index), et dans toutes les langues
modernes de l'Inde {id.- Roxb., Fl., 2« édit., v. II, p. 357, où il certifie déjà
l'identité avec la plante d'Amérique). Rheede, Rumphius, parlent de l'espèce.
Ainsi, elle a tous les caractères d'antiquité en Asie. Plumier et Sloane en parlaient
déjà, pour l'Amérique, mais leurs ouvrages ne datent que de cent cinquante ans.
Sloane raconte comment les graines sont jetées par le courant de l'Atlantique sur
les côtes du nord-ouest de l'Europe.
•f C ana ^ a l î a obtusîfolia. — 5 — Liane, de la famille des Légumineuses,
nui habite les côtes de la mer, entre les tropiques, dans l'ancien et le nouveau
monde (Benth., Bot. St#/i.,p. 85; F/. Nigr.,ç. 307; Wight et Arn., Prodr.,
p.-253 ; Bojer,//. Maur., p. 108). Les autres espèces du genre, dont on connaissait
une douzaine seulement en 1825 {Prodr., v. I), sont, ou d'Amérique ou
d'Asie, aucune d'Afrique. Le Flora Nigriliana n'en ajoute aucune de propre à ce
continent. Le légume ressemble à celui du Caroubier (Ceratonia); les graines ont
9 à 1 0 lignes de longueur. Probablement, elles supportent l'immersion dans l'eau
salée, comme celles de l'Entada, et, par conséquent, le transport par les courants.
Roxburgh (Dolichos rotundifolius, Fl. Ind., 2» édit., v. Ill) et Piddington
{Index) ne citent pas de nom indien , ancien ou moderne; mais il faut remarquer
que l'espèce habite les côtes méridionales de la péninsule indienne et non
le pays de l'antique sanscrit. La côte de Malabar, l'archipel indien (Decsne,
Timor), la côte occidentale d'Amérique et la côte orientale d'Afrique ont des
communications par les courants. Les deux côtes de l'Atlantique en ont de plus
intimes.
Clitoria Ternatea, L. — ^ — Cette jolie plante grimpante, cultivée si
fréquemment dans les pays chauds, paraît originaire d'Asie. Elle a une foule de
noms indiens modernes et deux noms sanscrits (Roxb., FL, 2" édit., v. I I I ,
p. 321 ; Piddington, Index). Elle est ou d'origine ou naturahsée, aux îles Madagascar,
Maurice et Bourbon, dans les montagnes (Bojer, H. Maur. ; DC., herb.).
On l'indique aussi en Arabie(DC., Prodr.); mais je ne la vois pas dans le Flora
Nigriliana. Enfin, elle est dans l'île de Cuba (h. DC. !), dans les terrains cultivés
(Humb. et Bonpl., Nov. gen.,Nl,j). 415), aux Barbades (Maycock, fi.), à Saint-
Thomas (Schlecht., Linn., 1 830, p, 17?). Étant si souvent cultivée, on ne