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1036 DES ESPÈCES DISJOINTES. ESPÈCES DISJOINTES NON AQUATIQUES, TROPICALES, 1037
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retrouvent dans l'Inde, car ces régions ne sont pas fort éloignées, et la
péninsule arabique ou les courants de la côte de Zanguebar ont pu établir
une communication de proche en proche.
Le nombre des espèces de Madagascar, Bourbon et Maurice, communes
avec l'Inde, Ceylan ou Java, est si considérable, que je n'essaierai pas de
les énumérer. J'ai été frappé de leur fréquence dans les familles que j'ai
étudiées d'une manière particulière et dans celles des volumes VII à XIII du
Prodromus, dont j'ai revu les épreuves. L'examen des plantes d'Abyssinie,
qui commencent à être connues, diminue de beaucoup la singularité
du pliénomène, car on retrouve dans cette région intermédiaire, de même
qu'en Arabie, plusieurs des espèces partagées entre les îles africaines et
l'Asie méridionale. Evidemment, les habitations se sont souvent prolongées
par les côtes ou par les montagnes de ce continent voisin. Voici cependant
des cas où les espèces semblent disjointes, attendu qu'elles n'ont pas été
trouvées dans les collections abyssiniennes, ou qu'elles paraissent avoir une
aire restreinte, soit en Afrique, soit en Asie, ou enfin qu'elles se trouvent,
indépendamment de l'Afrique, dans la Nouvelle-Hollande, pays dont les
espèces sont ordinairement dilïérentes de celles d'Asie.
LuViinia spa t lml a t a , Vent. — Qf — Selon M. Duby (Proc/r., VIII, p. 60)
cette espèce croît, non-seulement à Bourbon, mais encore aux îles Mariannes
(Gaudich., h. Mus. Paris, selon M, Duby). Elle vient à Bourbon dans les sables
(Bojer, Hon. Maur.). M. Bojer ne l'a pas encore trouvée à Maurice {th.). On ne
connaît aucune autre espèce de Lubinia.
Maesa indica, Alph. DC. — 5 — 1 ° Dans linde, aux Philippines, à Java;
2° à Madagascar (Prodr., VIII, p. 80). Les Myrsinéacées ont ordinairement une
aire restreinte. Celle-ci fait exception. Je ne serais pas étonné qu'on la découvrît
en Arabie et dans le Zanguebar, ce qui lui ôterait une partie du caractère d'espèce
disjointe; cependant elle n'est pas en Abyssinie (Rich., Tent.). Les autres Moesa
habitent ou l'Asie méridionale ou l'Afrique. Les graines sont petites. La baie,
quoique peu charnue, pourrait tenter des oiseaux, qui sèmeraient ensuite les
graines après les avoir avalées. Mais y a-t-il des oiseaux voyageurs allant de
l'Inde à Madagascar ? Je l'ignore.
Coica raniìflora, l>eesn. {Nouv. Ami. Mus., Ilf, p. 241). 5 A
Madagascar et à Timor. Les échantillons sont parfaitement semblables d'après
M. Decaisne. Les espèces de Colea qui étaient connues en 1845 (Pm/ r . , IX,
p. 241) sont des îles Mascareinhes. Celle-ci se trouve partagée avec Timor! Les
fruits de Colea sont gros et charnus. Les graines ne paraissent pas de nature à
être transportées sans s'altérer, soit par les courants, soit par les oiseaux.
T ? P r c n i n a «lîvarieata, Wal l . —¿—Cet t e liane croît : 1 " dans la presqu'île
de Malacca; à Madagascar et à Maurice, d'après des échantillons comparés
parSchauer (Proc/r., XI, p. 631). Les autres Premna sont d'Afrique ou d'Asie
et Australasie. La baie semble pouvoir attirer les oiseaux, et la graine, unique,
dure, doit se conserver dans leur estomac. Elle pourrait aussi être transportée
par les courants. L'espèce étant commune sur les côtes, la naturalisation, après
le transport, serait facile. Toutefois, aucun courant ne va de Malacca à Madagascar,
ou vice versd (Berghaus, Atlas).
T. ? A r t h r o c n emu m fruiicosiun, Moq. — 5 — Bord de la mer : 1 ° Europe
méridionale et pourtour de la mer Méditerranée, jusqu'au Sénégal (Moq. in DC .,
Prodr-, XIII, part, ii, p. 151) ; 2^ Timor (Decaisne, Moquin, Le.) . — Une variété,
selon M. Moquin [t. c.), est en Cahfornie.
L î p a r i s foliota, I.îndi. — Selon M. Lindley {Gen. mid sp. Orchid.^ p. 30)
cette Orchidée se trouve à l'île Maurice et dans la Nouvelle-Galles du Sud, près
de Port-Jackson. Dans la première locahté, les échantillons, dit-il, ont le clinandrium
entier, dans l'autre (Cymbidium reflexum, Br.), il est denté, mais d'ailleurs
aucune différence. Il ne faut pas oublier que les Orchidées sont, en général, très
locales, et d'une naturalisation excessivement difficile, je crois même sans exemple.
Les Liparis sont de diverses régions.
C i r r h o p c t a l um Thouarsîî , Lindi. — D après M. Lindley [Gen. and sp.
Orc/i., p. 58, et Dot. reg.^ XI) cette Orchidée habite : aux Philippines, à Java
et 0-Taïti ; 2"^ à Maurice et Madagascar. Les cinq autres espèces contenues dans
Lindley [Gen. and sp. Orch.) sont de linde.
Pol;^stacliyaa:eylanîca>Ijîndl. (Dcndrobinm polystaeh^iun. Pet.-Th.).
— M. Lindley, après avoir dit que le Pol. luteolad'Amérique ne croît probablement
pas dans l'Inde, comme on le croyait, ajoute (Soi. reg., 4 838,app, n. 144)
que le Polystachya zeylanica, de Ceylan, est le même que le Dendrobium polystachyum
Pet.-Th. (non Sw.) des îles Maurice et Bourbon (Pet.-Th., Orch,
Afr'). On sait combien les Orchidées sont ordinairement limitées dans leur habitation.
Les autres Polystachya sont d'Afrique principalement, et d'Amérique ;
aucun d'Asie, mais le genre n'a qu'une dizaine d'espèces.
5® Espèces exclues par quelque motif des listes précédentes et des listes d^espèces
transportées (p. 766).
On comprend que pour dresser les listes qui précèdent, j'ai dû consulter
beaucoup d'ouvrages et vérifier dans les herbiers. Je me garderai d'énumérer
toutes les espèces mentionnées par les auteurs comme partagées
entre pays équatoriaux, que j'ai dû éliminer; ce serait trop long. Voici
cependant quelques plantes dont il n'est pas inutile de parler (a).
T ? Cleome trîpliylla, L.înn. (Gynandropsîs trîph^lla, D€., Cleome
G j m n o g o n i a trîpïiylla, Br ). — ® — Hermann (Lugd., p. 1, tab. 565) qui
Ta décrit le premier a dit : c( Crescit in utraque India, )> et Linné l'a répété. Récemment
Webb [FL Nigr., p. 4 02) a dit : ce Planta circa tropicos sparsa, d Je ne
connais cependant aucune preuve que l'espèce existe dans l'Asie méridionale.
Roxburgh [FL, T édit.), Wight et Arn. [Prodr. Fi. penin.), Wallich (Lisi) n'en
parlent pas, non plus que Hasskarl et Zollinger pour Java, ni Moon [Cat.) pour
Ceylan. Je doute aussi qu'elle existe en Amérique. Mon père l'a citée dans le
(a) Je marque de la lettre T? comme auparavant les espèces dont les transports sont
faciles ou probables.
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