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1 3 1 8 VÉGÉTAUX DE DIVEKS PAYS AU POINT DE VUE DES ORIGINES.
science, avait pu examiner les faits que j'ai recueillis dans le chapitre X,
sur les espèces disjointes, il aurait vu là de grandes probabilités en faveur
de son hypothèse. Je ne sais de quelle manière on peut expliquer les espèces
séparées entre la péninsule ibérique et la Syrie ou le Caucase (p. 1019,
199), les espèces divisées entre l'Algérie et des points isolés de la côte septentrionale
de la mer Méditerranée, comme le Chamoerops humilis
(p. 152, 17/j, carte i, iig. Ih), les espèces manquant à quelques îles centrales,
quoique répandues sur les côtes de la même mer (voy. p. 707,
carte ii, iig. 8 et 16), une foule d'espèces des îles Canaries, Madère et Açores,
que l'homme n'a pas transportées. Je ne sais, dis-je, comment on pourrait
expliquer leur distribution, si ce n'est par des'époques antérieures pendant
lesquelles ces régions étaient contiguës, et rien n'est plus séduisant que
l'hypothèse d'un vaste continent à l'époque tertiaire, s'étendant de la Syrie
aux îles Canaries et aux Açores. Il est à désirer qu'un jour les progrès de
la géologie le démontrent au moyen de faits de détails bien observés.
J'ai été curieux de soumettre les idées de Forbes à un contrôle basé sur
mes opinions touchant l'ancienneté relative des espèces actuelles (p. 1012).
D'après divers indices de botanique géographique et fossile, les espèces
appartenant aux Dicotylédones gamopétales à ovaire infère, c'est-à-dire
aux Composées et familles voisines, semblent avoir une existence moins
ancienne que d'autres Dicotylédones ou Phanérogames en général. Si les
hypothèses de Forbes sont vraies, ces plantes ont dû arriver difficilement
dans les îles de l'Atlantique, séparées des autres terres à des époques plus
on moins anciennes. Ce serait le cas principalement pour les îles Britanniques,
Orcades, Shetland, Féroé, parce qu'elles ne renferment point
d'espèces propres qu'on puisse supposer formées sur place. Dans les îles
Açores, Madère, Canaries, nous savons bien qu'il y a une grande quantité
de Composées et de Campanulacées, mais comme elles sont souvent propres
à chaque île ou à chaque archipel, on peut admettre une création
locale, peu ancienne, qui confirmerait simplement nos idées sur la nouveauté
en général de ces familles, sans rien indiquer sur les migrations.
Peut-être en distinguant les espèces propres et les autres, arriverait-on à
un résultat, mais dans l'état actuel de la science on aurait de la peine à le
faire, attendu que plusieurs Composées et plantes analogues des îles de
Madère et des Canaries se retrouveront peut-être sur les montagnes du
Maroc, lorsque celles-ci seront connues. Je me borne donc aux îles du
nord-ouest de l'Europe.
Or, en comptant les Composées, Lobéliacées, Campanulacées, Dipsacées
et Valérianées, qui forment un groupe assez naturel, à organisation
compliquée, et en excluant aulant que possible les espèces des terrains
âC.
ORIGINES PROBARLES DES ESPÈCES EUROPÉENNES ACTUELLES. 1319
cultivés et les espèces probablement naturalisées depuis l'époque historique
(p. 703), je trouve :
Sur le conlinent, près de l'Angleterre : dans la Flore de Normandie (a)
132 espèces; dans celle de Hollande (b) 13/i, et vu l'incertitude sur les
espèces à exclure et la réunion ou séparation de quelques espèces, je dirai
de 130 à 1/iO espèces dans chacune de ces Flores; je trouve en Danemarck
(c) 120 à 130 espèces de ces familles.
Dans la Grande-Bretagne, qui est beaucoup plus étendue que ces
deux pays, car elle comprend l'Angleterre, le pays de Galles et l'Ecosse,
je compte (ii) 131 espèces seulement, disons de 125 à 135; dans le comté
d'York (e), un des plus considérables (d'une surface analogue à la Hollande),
74 espèces seulement.
En Irlande, pour une surface triple à peu près de la Hollande, je trouve,
d'après la Flore de Mackay, 79 espèces, disons 70 à 80 espèces, car il y
a beaucoup de Composées venant au bord des chemins, dans les décombres,
etc., que je n'ai pas osé exclure, et qui cependant sont peut-être d'une
origine moderne.
Il y a, comme on voit, une diminution sensible de ces Phanérogames
supérieures à mesure que l'on franchit un et deux bras de mer. Leur diminution
ressort également des chiffres proportionnels sur l'ensemble des
Phanérogames (voy. p. 1193, ll7Zi, 1198, 1200), mais cela me semble
moins probant, car peu nous importent les autres espèces dans la question
actuelle.
Les îles Féroë ne renferment pas plus de 22 espèces des familles en
question. Leur surface, il est vrai, est fort petite, et leur Flore totale ne
compte que 213 espèces, mais les chiffres de Composées et familles voisines
sont bien inférieurs de toute manière à ceux d'une province de Suède
ou de Norwége sous le même degré de latitude. La très petite île de Norderney,
sur la côte du nord-ouest de l'Allemagne (/•), toute plate et sablonneuse
qu'elle est, en a cinq ou six de plus.
Ces faits appuient à la fois les idées de Forbes sur l'origine des espèces
britanniques, et les miennes sur la date relative des espèces. On pourrait
en faire la contre-épreuve en prenant les espèces aquatiques, les Cypéracées,
Graminées, Joncées, Polygonées, etc., que j'ai considérées comme les
espèces les plus anciennes. On trouverait, sans nul doute, qu'elles sont
(a) De Brebisson, Fiore, 1 vol. in-S.
(b) Miquel, Disquisilio, etc.
(c) Fries, Summaveg. Scand. Le Holstein n'est pas compris.
(d) D'après VVatson, Cybele, et mes recherches, p. 668.
(e) Baines, Flora.
i f ) Senden, Bley et Nees, Flora, 1 8 3 2 , p. 1 3 6 . - » V !i
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