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1 1 / 1 8 SI .Tl lATIO^ GKOGllAPIlIQUlî DKS FAMILLES.
J o t i r n . , 18/ i / i , p. 501); il avance dans le midi de. l'FAU'ope jnsqu'au pied
des Alpes, sons les degrés (Coniol., Proilr., FL Com., p. 9),
gTiU-e à l'abri de cette cliaino de montagnes, et vers l'ost, jnsipi'en Macédoine,
/il'' degré iGrisel)., Spiril., I, p. lOD). Qnehpies espèces remontent
jnsqn'au pied de rUiiiialaya, et l'on Ironve des Myrtns au Japon, sous
le 3;)'^ degré (DG., Pvodv., Ill, p. 2/j2), mais on n'en connaît pas dans
le nord de la Chine (Bunge, Enum.). Dans l'hémisplicre austral, il y a
des Myrtacées au Ca|), et même dans l'Amérique méridionale jusqu'aux
îlesMalouineset à la Terre de Feu, sous le 55' degré (llcok. f., l- l. ani.,
I, part. Il, p. '27^)), où c'est encore un Myrins (M. i)unnnularia) qui lixe
le point, extrême.—Dans celte l'aniille. évidemment, c'est l'existence et la
multiplicité d'espèces d'un genre, le Myrlus, qui recule les limites générales
jusqu'à /i6 et 55" de latitude, car la grande majorité demeure en
deçà des 35 à lib" degrés, il est vrai (}ue le continent australien, son centre
principal, ne se prolonge pas actuellement plus au midi.
I f l a i p i $ ; i i i a e i ' ( - s . — D'après la monographie de M. Adrien de Jussieu,
elles s'avancent au nord de l'équateur, jusqu'au 28^ degré en Amérique,
jusqu'au 30« dans l'Inde; au midi de l'équateur, jnsqu'au 35® degré en
Amérique, et jusqu'au 30« en Afrique.
Cnnipanuiacées. — H exisle aujourd'hui dans les livres 2/i genres et
environ /i<)0 espèces. Dans la région arctique se trouve le Campanula
algida et plus particulièrement le Campanula unillora, qui avancent jusque
sous les latitudes les plus élevées. Le Campanula unifiera a été trouvé aux
îles Aleutiennes, à l'île Melville, au Groenland, en Laponie (Alph. DC.,
Mon. Camp.), de sorte qu'on peut regarder la famille comme dépourvue
de limite du côté du pôle arctique. 11 n'en est pas de même dans l'hémisphère
austral, car le Wallienbergia linarioides, qui s'avance en Amérique
le plus au midi, ne dépasse pas le Chili et Buenos-Ayres, et; aucune
Campanulacée n'a été découverte en Patagonie et aux îles Malouines
(Hoolv. f., Fl. an(.). La limite australe est donc entre les 38 et hO" degrés.
Il est vrai que celte famille est rare dans l'Amérique méridionale.
Elle abonde au cap de Bonne-Espérance; mais la présence de l'Océan,
vers le midi, s'oppose à une extension qu'elle aurait prise peut-être dan^
celte direction s'il y avait eu des surfaces terrestres. Elle n'est pas représentée
dans quelques régions purement équaloriales, dépourvues de montagnes,
savoir la Guyane, les bords du fieuve des Amazones, le Congo, la
Guinée; mais diverses espèces du genre Wahlenbergia forment la limite
équatoriale en Afrique el en Amérique.
Labiées. — On en connaissait en '18/iS, 2/i01 espèces, réparties en
1 3 i genres (Benth., in DC., Prodr., XII). — Les Mentha canadensis et
LIMITES GÉOGIUI'IIIQIIES DES FAMILLES. Hf i O
Scutellaria galericulala s'avancent dans le nord du continenl américain
jusque versbdG' - de-ré de lalilude, sur les bords du tleuve Mackensie
(Hook i., f l . bor. Am., II, p. H ' el l!/i), et juscpui dans l'île de
T e r r e - N e u v e , de lalilude {ibid.)-, mais l'île de Melvdle (Br.,-
ChUms) el le Labrador (E. Mey., Planl. Lab.), ne présentent plus aucune
Labiée. En Laponie, le Cxiileopsis Telrahil s'avance jusqu'à rextrémilé du
continent, à l'île de Mageroë, sous le 71« degré (Marlms, Voy. bol. m
Norioége, p. 131). C'est une plante qui suiiriionnne elqui, évidemment,
a été naluiMlisée, ainsi que le Galeopsis versicoh.r el le Lamium pnrpureum,
à Allentiord {ilnd., p. i)C). A Loiîoden, sous le 67« degré, on trouve les
Ajuga pyramidaiis el Prunella vulgaris (ibid., p. 50) qui sont un indice
plus réel de la limite, car ils croissent au bord de la mer, hors des cultures.
— Dans l'hémisphère austral, les Labiées manquent à des latitudes
beaucoup moms avancées, par exemple aux îles Auckland et Campbell
(50 1/2 à 52 degrés 1/2 de latitude sud), et aux îles Malouines (Durv.,
FL-, Hook, f., Fl. aniarci.). M. Benlham (DC., i'rodr., XII,
p. 222) indique leMicromeria Darwinii, à Sanla-Cruz, en Patagonie, sons
le 50«^ degré, et le Mentha Cunninghamii esl la seule Labiée de la Nouvelle
Zélande', sous le /iO<= degré. Je doute qu'aucune espèce de Labiée
dépasse dans cet hémisphère le 50® degré, et l'on peut s'en étonner quand
on voit l'île de Van-Diémen, le Chili et le Cap en offrir un assez grand
nombre.
Il est inutile de citer un plus grand nombre d'exemples, mais il ne 1 est
pas de réfiéchir à la nature des causes qui inlluenl sur la délimitation des
familles. Les climats divers ne sont pas la cause unique et principale. Il y
a en outre une cause première, supérieure, savoir la position de chaque
famille, son ancienneté et son développement sous diverses formes, dans
telle partie du monde plutôt que dans telle autre. Ce n'est pas l'océan, ce
ne sont pas les climats,, qui s'opposent depuis des siècles à la présence des
Yochysiacées ou des Cactacées hors de l'Amérique ; c'est un fait de distribution
primitive ou de destruction antérieure sur la plupart des continents.
Si les Labiées s'étendent moins vers le pôle austral que vers le
pôle boréal, la constitution propre des espèces-limites el la nature des
climats n'expliquent pas le fait, car il est bien aisé de concevoir l'existence
d'une Labiée qui supporterait le climat de l'extrémité australe de l'Amérique.
S'il existait une seule espèce de cette famille dans ces parages, la
limite serait reculée; or, l'existence d'une forme spécifique, en un point
de la terre, est un fait géologique ou de création. Partout, dans la distribution
des êtres organisés, les causes antérieures dominent les questions
touchant l'état actuel.
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