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dans les décombres, par exemple, au bord de la Loire (Bor., Fi. centr. Fr.,
p. 350) ; subspoîilané près des habitations autour de Paris (Coss. et Gerni., Fi,,
p . 276); spontané dans on point près de Venise, le Porte del Cavallino (Morie.,
Venet., p. '120, copié par Nacari, Fi. Ven,, p. 24); presque naturalisé dans le
midi dei a France (Mut., FL, II, p. 330).
S o l a n u i » Hcinianuî, «un., Monogr. (Solanum sodomsvnm, !.. et
U i i n . ) , Prod,—5 — Origine : le Cap.—Ne croît pas à Sodome, ni dans l'Orient,
mais au Cap (Dun., Mon. SoL: Boiss., verbalement). — Naturalisé autour do
Cadix, où on Tapjielle Tomates del Diablo, à Tanger (lleuter, verbalement), en
Portugal, à Majorque, en Sardaigne (Dun., dans Prodr., d'après h. DC.), à Terracine
(Bertol., Fi. li., II, p. 687), en Grèce (lleldr.).
Aicandra physaloides^ Gscrtn. •— ® — Origine : Amérique méridionale. —
Commence à se répandre autour du Caucase et en Lithuanie (Ledeb., FI. Ross..
I l l , p. 186); de même en Allemagne (Burkh., dans 7'7ora, '1851, p. 167).
Amsinckia intermedia. — @ — Origine : Chili. — Voyez p. Ti l .
l l c l i o t r o p S u n i ciarinssavîcmii , •— ® — Origine : Amérique septentrionale
et méridionale. —Près de Montpellier, Narbonne, Collioure (Trevir., Verh.
Ver. Preuss, Jlliem., II, p. 260). Abondant à Cette (Martins, lettre).
P h y t o l a c c a d e c a n d r a , L. — ^ — Origine : Amérique septentrionale et
méridionale. — On dit qu'il a été apporté dans le midi de l'Europe, il y a
deux cejits ans {Diet. sc. nal.), et qu'il était cultivé pour colorer le vin de Bordeaux,
et aussi dans les jardins des couvents. M. Moquin m'écrit : « Herborisant,
en 1 843, dans les Pyr'énées occidentales, je trouvai plusieurs pieds de cette
plante, dans un endroit presque désert ; mais des paysans me montrèrent à une
faible distance les ruines d'un couvent.)) Barrelier {Pl. per Ga//., p. 58, t. 150)
l'avait vue, eu Kurope, vers Tannée 1 650 ; mais il ne dit pas si elle était cultivée
ou spontanée. Kay, en 1 693, et Linné n'en parlent que comme d'une plante
exotique, cultivée. — Le nom de Raisin d'Amérique confirme. Il n'est j)as
possible qu'une espèce aussi remarquable eût été négligée par les anciens botanistes.
Gouan (FL Monsp.) l'indiquait spontanée près de Narbonne, en 1765, Haller
[Fi. llelv., n. 1 007), dans le nord de l'Italie, en 1768, et peu après, Allioni la
disait très répandue. Les noms de Uva turca o di Spagna^ ùox\ué en Italie (Poll.,
Fi. IVr., II, p. 89), fait penser que la plante avait été répandue d'abord en
Barbarie ou en Espagne. En 1785, Sibthorp [Fl. Gr.. I, p. 318) doutait
qu'elle fût bien spontanée en Grèce. Elle s'est répandue depuis, jusque dans
des endroits inhabités des montagnes do l'Arménie (C. Kocb, Linn.^ XXI,
p. 736).
C h c n o p o d i u n & amUirosîoîdes, © — Origine : Mexique, etc. —
C. Bauhin (Pm., édit., 1 623, p. 138) en parle comme d'une plante qui venait
d'ôtre obtenue dans un jardin, de graines du Mexique, en 1619. Il l'appella 7io-
Irys aviln'osioides mexicana. L'édition de 1671 confirme cette origine. Ray
{Hist., 1, p. 196) avait la même opinion en 1693- Barrelier paraît l'avoir vue en
Portugal, ou venant de ce pays, car il donna le nom de Boirys boetica^ Airipiicìs
sylvestris facie, vuigo Botrijs mexicana (Barr., t. 14 85, texte de Juss.,
p . 1 03). La plante était commune en Portugal du temps de Brotero. Barrelier a
visité l'Espagne au milieu du xvn^ siècle. L'espèce avait pu se répandre par les
ioiportations d'Amérique, ou par le courant qui porte des graines sur les îles
Canaries et le Portugal. Je crois cependant la première hypothèse plus probable.
Selon Lhmé{[Iort. Cli/f., p. 85), l'espèce tendait à se reproduire dans lesdéblais
du jardin de Lund. Le Species l'indique au Mexique et en Portugal (probablement
d'après Barrelier?). En 1782, Bonamy, Fl. Nann. Prodr.,]). 26) vit cette plante,
apportée près de Nantes parle lest des vaisseaux, se répandre dans le voisinage
« comme naturalisée. » La Flore Française de Lamar(;k (1778) n'en parle pas,
M. Laterrade ne la mentionne pas dans la première édition de la Flore Bordel, en
4 811 ; mais bien dans la deuxième, en 1 821, comme naturalisée alors dans deux
localités. Néanmoins, elle a été signalée avant 1 805 autour de Toulouse (Verdeil,
Mém. Acad. TouL, v. I, cité par Fr.). Dès lors, on la cite dans toutes
les Flores du sud-ouest de la France; aussi à Toulon (Robert, Cat., 1 838). En
Italie, du temps de Seguier (Fl, Ver,, I, p. 90), où on lai donnait, en 1745, le
nom de thé allemand, parce que les Allemands en buvaient des infusions. Peu
commune dans le midi de F Allemagne, de Styrie à Bade (Koch, Sjyïi., 2'-' édit.
p. 696). Portée dans presque toutes les parties du monde, mais commune surtout
en Amérique (voy. Moq. dans /Voc/n, XIII, part. n ,p. 72). Il y a eu évidemment
plusieurs naturalisations en Europe, par des graines venant ou d'Amérique, ou do
jardins, ou de pays tels que les îles Canaries, les Açores, l'Algérie, qui ont
aussi reçu l'espèce.
K o u l i i c v a miiltiflida, Moi i . ( C h e n o p o d i u m mei i t i f idum, ï . )—" i f Origine
: Amérique méridionale. — M^idi de la France, près de Sorrèze, d'après
M. Doumenjou (Moq., dans üC.,Prodr., XIII, part, ii, p. 80). M. Doumenjou soupçonne
qu'il a été apporté à Sorrèze avec les bardes de quelque élève américain du
collège decotte ville. En Portugal (spontané? Wellvvitch, ibid.) ] äcins la ville
de Madrid, spontané (lleuter, verbalement). En Sicile (Leresche, h. Reut.): dans
les décombres, etc. (Guss.,Syn., 597,1, p. 296). Il vient de paraîtreaussi à
New^-York (Carey, d'après une lettre de M. Moquin, en 1850).
A U e r n a n t h c r a Aeli^-rantiia, Uv. — — Origine : Amérique tropicale.
— Introduit aux îles Canaries, dans les rues seulement (Webb, verb.), ce qui
montre l'origine étrangère. En Espagne, près de Cadix, où il abonde (Moq., dans
DC., Prodr., XIII, part, ii, p. 358).
A i n a r u n t f u s albus, I.. — ® — Origine : Amérique septentrionale.
Commun dans la Nouvelle-Angleterre (A. Gray, Man. Bot. N. Si., p. 382).
Linné en parle comme d'une plante de Pensylvanie. Cependant, M. Darlington
{Fl. IK. Chester.., édit.) soupçonne pour ce pays une origine étrangère. En
outre, si leBlitum maritimuni minus calyculis aculeatis, de Micheli, est la même
espèce, comme le veulent Tilli {Cat. h. Pis., p. 24) et Willdenow^, cette plante
se serait naturalisée dans les sables en Toscane, près de Viaregio, avant l'époque
de Linné. Dans les premières années du siècle actuel, on la trouvée près de
Turin, de Gênes et de Montpellier (Loisel, iVüi., 1810, p. 40). Comme DC.
{FL Fr.], en 1 805, et ßalbis (Fl. Taurin.)^ en 1 806, n'en parlaient pas, ce doit
être de 1807 à 1 809. Elle est peut-être plus ancienne en Portugal, car Brotero
{Fl. I, p, 4 25), en 4 804, l'indiquait avec doute, et Weliwitch m'en a envoyé de
ce pays un échantillon en 1847 (Moq., Prodr. , XIII, part, n, p. 264), qui ferait
croire que Brotero ne se trompait pas. Elle s'est beaucoup répandue dans le midi
de la France (Mutel, FL Fr,, III, p. 99) depuis '1809. Maintenant, elle est
autour de Paris (Coss. et Germ., FL, II, p. 447], quoiqu'elle ne ligure pas dans
les Flores do Mérat, en 1836 et 18 37. M. Boreau la trouva, en 1837, près
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