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1 2 5 2 COMPARAISON SOUS LK IIAIM'ORT DKS FAMILLES CAHACTÉRISTIQUES.
(liint, eu c^ard à la masse des Goniposcos, celte lamille caractérise bien
davantage rAfri(|ue australe, le Mexiiiue, la chaîne des Andes ou même
l'Europe méridionale. Il serait aisé de multiplier ces exemples.
A vrai dire, les deux points de vue ont leur valeur. C'est bien un trait
caractéristiipie pour une végétation, de présenter la totalité ou une grande
proportion des espèces d'une certaine lamille ; c'est aussi un caractère
distinctif de présenter une proportion inusitée d'espèces d'une famille,
relativement aux Phanérogames du pays. Dans le premier cas, l'habitation
principale de la lamille constitue le caractère; dans le second, c'est la
grandeur de la proportion. Le premier point de vue touchera principalement
les botanistes auteurs de Monographies, le second frappera surtout
les auteurs de Flores et les voyageurs.
ARTICLE II.
E X P O S É DES FAITS.
Le tableau qui suit (p. 1258) est destiné à faire ressortir les deux
points de vue dont je viens de parler.
La surface du globe a été divisée en 13 grandes régions géographiques
et naturelles : la zone autour du ))ôle arcticpie, les pays tempérés de l'ancien
et du nouveau monde dans riiémisphère boréal, les quatre régions
intertropicales do l'Amérique, l'Afrique, l'Asie et la Polynésie; enfin,
les terres australes, qu'il a fallu répartir en six groupes distincts, vu
leur éloignement les unes des autres. Cette division très large convient
dans le cas actuel, à cause de l'immensité de l'habitation des familles, et
parce (pie les familles caractéristiques de l'Asie méridionale, j e suppose, se
trouvent d'ordinaire sur le continent et dans l'archipel de la Sonde ou des
Jloluques, de meme qu'une famille américaine se trouve communément au
Brésil et à la Guyane, à Guyaquil et à Cuba, etc.
Pour chacune de ces grandes divisions du globe, le tableau indique ;
dans la colonne de gauche, les familles caractéristiques sous le premier
])oint de vue, c'est-à-dii-e ayant (hu^s cette région leur indjitation princil)
ale, on Tune des principales s'il y en a jdnsieurs; 2^^ dans la colonne
do droite, les proportions remarquables, relativement aux Phanérogames
du pays. Comme premier résultat, il saute aux yeux que les régions
pauvres en espèces (arctique et antarctique, 1 et 13) ne sont le centre
d'aucune famille, et (pie, inversement, cerlaines fîimillesy régnent à l'exclusion
des autres et avec des proportions énormes relativement aux Pha-
EXPOSE DES FAITS. 1253
nérogames. C'est une conséquence directe du nombre très faible des
espèces phanérogames et de la disette de formes particulières.
Qu'on me permette en passant une réllexion de pure philosophie naturelle.
Si les conditions physi(|ues les plus spéciales avaient produit des
êtres organisés spéciaux, les climats polaires étant très distincts et offrant
des conditions extr(imes, auraient produit des formes bizarres, peu nombreuses
peut-être, mais distinctes. C'est précisément le contraire qui
existe, et a mon avis, ce fait n'est pas une des moindres objections aux
théories dans lesquelles on considère les êtres organisés comme la conséquence
des conditions physiques extérieures. On ne saurait trop le répéter :
les formes sont le plus variées, le plus caractéristi(]ues dans les zones où
les conditions de climat sont le plus uniformes. Ceci est très connu, très
élémentaire, mais on oublie trop les conclusions graves qui en découlent.
Je reviens au tableau.
Dans la colonne de gauche, les chiffres mis entre parenthèses, a la suite
des noms de familles, résument les grainles divisions du globe où elles sont
indiquées comme caractéristiques. Ainsi, les Renonculacées ont un maximum
de leurs espèces dans les régions tenq)érées de l'ancien monde (3),
et un second maximum moins important dans les régions tempérées de
l'Amérique septentrionale (2), ce (pii est indiipié })ar (3,2).
Lorsque l'état de la science ne permet pas d'affirmer que le nombre des
espèces d'une famille soit plus élevé dans une région que dans une autre,
ou lorsque les espèces sont véritablement groupées dans deux ou plusieurs
régions d'une manière égale, j'ai employé la désignation H-- Ainsi, les
Malvacées ont la formule (7| + 5 + 6), qui veut dire : Elles sont réparties
à peu près également dans la division /i,la division 5 et la division i5; ailleurs,
elles sont moins nombreuses.
Le signe ^ indique les régions supérieures; ainsi, Onagrariées (2, /r,3)
signilie que les points principaux de l'habitation de cette famille sont
l'Ainériijue septentrionale tenq)érée (2), ensuite les parties élevées de
l'Amérique méridionale (IC) ; enlin , les pays tempérés de l'ancien
monde (3). On comprend qu'il existe aussi des Onagraires ailleurs, mais
elles y sont éparses et dans une [)roportion insigniliante relativement à l'ensiembledes
espiïces de la famille.
Les iiulications or. occ. signihent orient et occident. Ainsi, les Berbéri-
(iées(3'^'-,2^ 12'^'" ), existent principalement dans la ])artie orientale des
régions tempérées de l'ancien monde, ensuite dans l'Amérique septentrionale
tempérée; enlin, dans l'Amériijue australe occidentale, au Chili.
Ce travail, du reste, n'est pas susceptible de précision, car on découvre
chaque année de nouvelles espèces et l'on pénètre dans des pays dont la Î I p S I