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CHANGEMENTS DANS L HABITATION DES ESPECES.
(le Holmes réunit plusieurs indices d'une origine étrangère, tout en vivant par
elle-même, depuis deux siècles au moins, dans cette localité. L'ile de Holmes est
déjà pour nous un endroit suspect, par la présence du Paionia corallina (voy.
p. 646), faisant présumer d'anciennes cultures. Les caractèresde la plante paraissent
se rapprocher du Porrum, espèce ou variété cultivée. L'Allium Ampeloprasum,
commun dans la région de la Méditerranée, jusqu'en Portugal, existe aux Açores
(Wats., C y b . B r ì i . , II, p. 451), dans la Gironde (Laterr., F l . B o r d . ] , et d a n s le
département du Cher (Allium muUiflorum, Boreau, synon., d'après Gay, /. G.) ;
mais il manque au nord-ouestde la France (Lloyd,F/. L o i r e - I n f . ; Lalande, I l oe d i c
et I J o u a t ; Webb, P l u j t o l . , 1850, p. 837; Coss. et Germ., F i . P a r / s ; P a u q u y , F I .
S o m m e ; Breb., F l , X o r m . ) , jusqu'aux environs de Caen, où il est à peine spontané
(Hard., Ben., L e d , C a t . C a l v . ^ p. 268, disent : s p o n t . ?), et Tîle de Guernesey,
oii M. Babington { P r i m . S a r n , , p. 95) le dit indigène, ayant crû de temps
immémorial sur l'emplacement autrefois inhabité où l'on a construit la caserne
d'artillerie. Dans cette dernière localité, la plante est identique avec celle de
Holmes, selon M. Babington, qui a hésité entre TAllium Ampeloprasum etTAllium
Porrum des auteurs. Les localités de Holmes et de Guernesey ne seraient pas
d'un isolement extraordinaire, si l'Allium Babingtonii, Borrer, trouvé dans le
Cornouailles (près d'anciens vergers), en Irlande (avec une apparence plus aborigène)
dans le comté de Galway et dans le midi des îles d'Arran, d'après l'^'/tg
l i s h B o t a n y , t. 2 9 0 6 , dans le Cumberland et le Forfarshire, d'après Hutcliinsou
et G. Don (Wats., Cyb., II, p. 451), est aussi l'Allium Anipeloprasum, comme le
pensent MM. Andrews et Watson [ C y b . , 1. c.). En admettant même cette réunion,
il existerait en France un grand intervalle dans Thabitation de l'espèce. Si,
par sa nature, elle demande des climats occidentaux, et si, d'origine, elle
existe aux Açores, en Irlande, dans le sud-ouest de la Grande-Bretagne, età
Guernesey, comme en Portugal et à Bordeaux, pourquoi manquerait-elle
aux régions humides et tempérées de la Bretagne et d 'une grande partie de
l ' I r l a n d e?
D'après cet ensemble de faits, je conserve peu de doute que la plante occidentale
de Holmes et de Guernesey ne soit l'Allium Ampeloprasum ou l'Allium Porrum,
redevenus sauvages à la suite d'anciennes cultures. L'Allium Babingtonii
aurait la même origine, à moins qu'un examen botanique plus attentif ne le maintienne
comme espèce, qui, alorSj serait indigène en Angleterre, chose bien improbable;
enfin, tout cela appuie l'opinion de M. Gay, que l'Allium Porrum est une
forme cultivée de l'Allium Ampeloprasum.
* Allium ambîguum, Sm. (Allium rosieum auct.). — Trouvé depuis
1837 en assez grande quantité près de Rochester [ E n g L Bot . , t. 2803), et
ensuite dans le Suffolk, à Eye Castle hill (Bab., Man., 2® édit., p. 455).
MM. Babington et W a t s o n [ C y b . , II, p . 455) ne lui accordent pas môme u n
numéro d'ordre parmi les espèces croissant spontanément; néanmoins, il ne
paraît pas que ces pieds nombreux aient été plantés ou entretenus de main
d'homme. Probablement, ils viennent de semences envoyées avec des graines étrangères,
ou se sont échappés de quelque jardin. L'espèce existe dans la région de
la Méditerranée et dans le sud-ouest de la France (Laterr., F L B o r d . , 4® édit.,
p. 383), mais non dans le centre et le nord-ouest.
G a l a n t h i i s n i v a l i s , L. Les anciens auteurs, Gerarde et Bay, n ont pas regardé
cette plante comme spon'anée en Angleterre. On l'a trouvée souvent depuis.
NATUUAL1SAT10>; A VKTITK DISTANCr^. 695
D'après M. Watson (Cy^., II, p . 447) , les locahtés sont suspectes ; mais, selon
d'autres botanistes (Sm., E n g l . F L ) , il y a des localités vraiment sauvages.
M. Watson croit Tespèce introduite par les cultures. Le docteur Bromheld [Phi i -
toL, 1 8 5 0 , p. 959), avait une opinion opposée. Dans ce cas, je suis de sou avis, à
cause de Thabitation sur le continent, qui n'est point interrompue dans la direction
des îles Britanniques (Coss. et G e rm. , F l . P a r i s ; Breb., F L N o r m . ; Prodr.
F L B a t . ; Lloyd, F L L o i r e - I n f . , e i e . ] . Elle manque aux îles de la Manche, mais on
la cite en Irlande (Mackay, FL). avec doute sur l'origine.
L e u c o h m oe s l i v i m , L. Mêmes doutes chez les botanistes anglais que pour le
Galanthus nivalis (Wats., Cyb., I I , p . 448). La distribution géographique
sur le continent est plus favorable à lopinion de M. Watson, d'une origine
étrangère, car l'espèce manque aux Flores de la Loire-Inférieure (Lloyd), de la
Normandie (Breb.; Hard., Ren. et Led.), de la Somme (Pauquy),de ParÌ3(Coss.
et Germ.), de Oldenbourg (Hagena), des îles de la Ma n c he (Bab.; Piquet, P h y t . ,
'1853), de l'Irlande (Mackay, Power). Je ne la vois s'avancer vers la Grande-Bretagne
que par la Hollande [ P r o d r . F L B a l . , p. 270) , Lübeck (Hseck., 123)
et le Danemark (Fries, S u m m a ) . La rareté de ces points me fait soupçonner une
introduction comme en Angleterre. Après tout, ce sont des indices; il y aurait
autant à parier dans un sens que dans l'autre, et j e n'ose me décider en faveur
de l'origine étrangère.
J J l i u m p i j r e n a i c u m , Gouan. — — Découvert par M. G. Maw, dans une
étendue d'environ SO yards, sur la droite du chemin de South-Molton àMolland,
Devonshire septentrional, à environ 1 mille '1/2 de Molland {Bot. Gaz., II,
p. 3Ü5; P h y l o L , 1 8 5 0 , p . 988). M. Watson (fty?;., III. p. 370) ne donne pas do
détails sur l'introduction. Cette espèce, des Pyrénées et des Alpes méridionales,
a été cultivée depuis longtemps en Angleterre, et no s'était pas répandue hors des
jardins. N'aurait-elle pas été plantée dans la localité signalée ?
(?) Tulipa sylvestris, L.—^—Inconnue c omme plante spont ané e aux anciens
botanistes anglais; signalée depuis la fin du xvin^'siècle dans plusieurs parties
de l'Angleterre et de l'Ecosse (Wats.., C y b . , II, p. 449 ; Bromfield, P h y l . , 1 830,
p. 963), mais souvent dans des localités suspectes et en petite quantilé. Les
auteurs penchent pour l'idée d'une origine étrangère et d 'une diffusion hors des
jardins. La présence en Normandie, en Hollande et en Suède, n'est pas opposée
à cette opinion dans le cas actuel, parce que l'espèce y est rare, souvent près des
habitations, et qu'en Suède, du temps de Linné, on ne doutait pas de l'origine
étrangère (Linné, F l . S u e c . , n. 262). Elle manque aux îles de la Manche et à
l'Irlande. Clusius et les Bauhin ne la citent pas comme croissant dans le nord de
la France et en Suisse ; mais elle est aujourd'hui près de Bale (Hag. , FL).
M a s c a r i r a c e m o s u m , Mill. M. Watson [Cy b . , II, p. -461) le croit d'origine
étrangère, sans doute parce qu'il n'est pas dans le Syuops/s de Ray, et que ses
localités sont rares et souvent suspectes. D'un autre côté, le docteur Bromfield
[ P h y t . , Ill, p. 967) a vu des locahtés où l'espèce parait spontanée et ancienne.
Il remarque aussi sa présence en Belgique et en France. Elle est citée effectivement
en Normandie (Breb., FL, p . 268) et dans le département de la Loire-
Inférieure (Lloyd, Fl., p . 266), et elle devient plus fréquente vers l'intérieur du
continent. L'absence dans les îles de la Manche (Bab., P r i m . : Piquet, P h y t o L ,
1853), et en Irlande, ne sont pas dans ces conditions un argument bien fort
contrel'indigénat. L'espèce semble être rare en Normandie (Hard,, Ren., Led.,
H.
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