8 6 / | ORIGINE r.ÉOGRAPIIIQUR DES ESPÈCES CULTIVÉES.
décrilo par Thcopliraste (I. iv, c. h) comme abondante en Medie, c'est-àdire
dans la l*erse septentrionale. On en recevait des fruits à Home dans
l«s premiers temps de l'ère chrétienne, et peut-être auparavant. Les tentatives
de culture avaient d'abord échoué en Italie, et l'introduction ne fut
acquise (pie vers le iii<= ou iV siècle, d'après Gallesio (p. 218). Le nom
Cilria, Cilriis, est d'origine latine (Diosc., Mat. med., I, p. 132; Cxallesio,
p. 263), et s'appliquait aussi à d'autres arbres très différents (a).
Les Hébreux cultivaient le Cédratier du temps de la domination romaine,
et se servaient de son fruit, comme ils le font encore à présent dans la fête
des tabernacles; mais rien ne prouve qu'ils aient connu cet arbre du temps
de Moïse (Gall., p. 195, 209). Ilest probable qu'ils l'avaient trouvé à Babylone
à l'époque de la captivité, d'où ils l'avaient rapporté. Quoi qu'il en soit
de la diffusion de l'espèce dans l'Asie occidentale, à cette époque reculée,
rien ne prouve qu'elle existât spontanée et originaii'e, en Mèdie. Les voyageurs
modernes ne l'ont pas rencontrée sauvage en Perse. Ce pays, il est
vrai, a été peu visité par les botanistes, et ses forêts ont peut-être diminué
depuis quelques siècles par un effet des dévastations et de la sécheresse.
Le docteur lloyle a trouvé le Citrus medica sauvage dans les forêts du nord
de l'Inde { I l i . ¡limai., p. 129).
Les habitants l'appellent Bijouree (prononcez Bijouri)\ en anglais.
Citron. Uoxburgh {Fl. Ind., 2«= édit., v. Ill, p. 392) avait reçu des montagnes
de Garrow des graines de trois variétés ou espèces, dit-il, de citron,
qu'il avait semées au jardin botanique de Calcutta. Le nom sanscrit du
Citrus medica, d'après Roxburgh, est Beeja-poora, et le nom hindustani,
Bejoura. On voit dans Beeja (prononcez Bija) la source du nom cité par
Royle. Les noms persan Tnrcre et arabe Ulrej\ cités par Roxburgh, sont
entièrement différents. On cultive le Citrus medica en Cochinchine et en
Chine (Lour., F I . Coch., p. 568); mais il n'est pas indiqué au Japon par
Thunberg. D'après cet ensemble de faits, il est clair que l'espèce est originaire
du nord de l'Inde. Comme l'habitation de chaque Aurantiacée est
chose d'analogue. La langue française n'a respecté l'usage universel que par l'emploi du
mot limonade.
(a) Le Cilrus allantica, dont on faisait les belles tables, mensa citrea, d'Afrique était
probablement l'espèce de cèdre, Cedrus atlantica, que nous savons maintenant exister
dans l'Atlas. Une pareille confusion de nom était bien possible, puisque dans notre siècle,
où Ton a de si grandes prétentions à tout connaître, on ne sait pas encore de quel arbre
provient le palissandre ou rose wood, du Brésil, avec lequel on fabrique une immense
quantité de meubles. Les articles des dictionnaires de commerce sont absurdes sur ce
pomt, et les botanistes n'ont eu des renseignements un peu plus exacts qu'tsn 18^3
Palissandre vient probablement des mots Palo santo, bois saint. Il paraît que l'arbre
est une légumineuse du Brésil, du genre Macbasriam (voy. Hook., Journ, of bot, sept
1853, et mon article dans la lUbliothèque tmiverselle, juin 1854), mais l'espèce est dou^
teuse.
OmOTNK DÉS ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVEES. 865
naturelleraeiit assez restreinte, je ne pense pas qu'elle s'étendît de l'Inde à
la Perse septentrionale. Probablement, on l'a transportée de bonne heure
dans cette direction, de même qu'en Chine. Les graines se sèment naturellement
dans les colonies, par exemple, à la Jamaïque (Macfad., FL).
CHVUH Lîmomiin, uîsso ( ImomVr , Gall., p. 105). — Le Limon, que
nous appelons mal à propos, en français (voy. la note p. 863), Citron,
est un fruit bien caractérisé par sa forme ovoïde, mucronée, sa couleur
jaune claire et sa pulpe très acide. D'après le docteur Royle ( I l L llim.^
p. 130), le nom ordinaire vient du sanscrit Nimhooka (prononcez Nimbouka)
y d'où est venu en bengali Neeboo (prononcez Nibou)^ en indoustani
Neemoo, Leemooy Leehoo (prononcez Nimou^ Linum^ Lihou)^ en'
arabe Limoun (GalL, p. 105), en italien Limone^ en vieux français Limon
(Oliv. de Serres), en anglais Lemon. Le docteur Royle l'a trouvé sauvage
dans les forêts du nord de l'Inde. Un fruit aussi acide ne devait pas attirer
l'attention des agriculteurs et des voyageurs. Il n'est pas étonnant que l'antiquité
romaine et grecque ne l'ait pas connu. Sa culture ne s'est répandue
vers l'occident que par la conquête des Arabes. En s'étendant sur de
vastes régions de l'Asie et de l'Afrique, ils ont propagé partout les Orangers
et le Limonier. Ce dernier a été porté par eux, dans le x^ siècle
de notre ère, des jardins de l'Oman, en Palestine et en Egypte (Gall.,
p. 251). Jacques de Vitry, dans le xiir siècle, décrit très bien le Limon
qu'il avait vu en Palestine, et sans doute, ce sont des Croisés qui l'apportèrent
en Italie, sans que l'on puisse fixer précisément dans quelle année.
Du côté de l'est, le Limonier s'est répandu en Cochinchine (Lour., FL^
p. 568), et probablement en Chine. Thunberg ne l'indique pas au Japon.
Il se propage et se naturalise de graines dans les colonies d'Amérique, par
exemple, à la Jamaïque (Macfad., FL).
Citrus Aurant ium. r . . —L'Orange amère ou Bigarade (Citrus Bigaradia,
Duham.; Citrus vulgaris, Risso) et l'Orange douce (Citrus Aurantium, Risso)j
se conservent régulièrement de graines, d'après les expériences de Gallesio
et de plusieurs horticulteurs des environs de Finale (GalL, p. 30), contredites,
il est vrai, par Macfadyen (a).
Comme le seul caractère distinctif, d'après Gallesio lui-même (p. 122
et ili9)y est la saveur de la pulpe, je suis disposé, au point de vue bota-
Gallesio
tantôt
(a) Il est vraiment curieux de mettre en opposition les passages suivants : G
(p. 32). ic J'ai semé pendant une longue suite d'années des pépins d'orange douce,
pris sur des arbres francs, tantôt sur des orangers greffés sur bigaradiers ou sur limoniers
: j'ai toujours eu des arbres à fruits doux. Ce résultat est constaté depuis plus de
60 ans par tous les jardiniers du Finalais. 11 n'y a pas un exemple d'un bigaradier sorti
des semis d'orange douce, ni d'un oranger à fruits doux sorti de la semence de bigarade.
» Voyez aussi la page 67, où l'auteur répète le môme fait. Il raconte ailleurs
è
e
r
l- l
• ^
A
î"
r i
k .
ï vil
i f