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1 3 / | 8 INDICATION DE RECHERCHES ET DE PERFECTIONNEMENTS
J'ose à peine mentionner les Flores dont les matériaux ne sont pas
encore recueillis. Il me faut cependant indiquer combien la science réclame
une exploration plus complète des îles Galapagos, dont le savant botaniste
que j e viens de nommer a donné une sorte d'avant-goût très piquant; celle
de la Nouvelle-Calédonie, qui vient de passer sous la domination française,
et en général une exploration complète des îles éloignées des autres
terres. L'exemple de Kerguelen, de Tristan d'Acunha, des Malouines,
montre que plus leur végétation est limitée plus elle est curieuse, au point
de vue des analogies et des origines probables.
6° Aux voyageurs botanistes.
• Explorer à fond des districts peu étendus. — L'époque deS grands
voyages de découvertes est passée, du moins en ce qui concerne la botanique.
Si l'on veut rendre,maintenant un véritable service à la science, et
en même temps ménager sa santé et ses ressources pécuniaires, il faut
séjourner, explorer à fond et répandre dans les herbiers des échantillons
authentiques, en nombre considérable. Ce dernier point suppose un prix de
vente modéré, lequel n'est possible qu'en évitant des frais de transports.
• Voici à mon sens le voyageur modèle :
• Il se rend directement dans un pays de quelque intérêt. Il séjourne au
moins deux ans dans la même localité, sans s'éloigner jamais de plus d'une
demi-journée, de manière à rentrer chez lui tous les soirs pour soigner
ses plantes. Il n'a par conséquent ni chevaux, ni plusieurs domestiques,
ni grands bagages à transporter. Ses échantillons sont nombreux pour
chaque espèce et bien préparés. Une seule série de numéros continue indéfiniment,
et la même espèce peut se trouver répétée deux fois, si elle a
été recueillie en fleurs et en fruits à deux époques. Lorsque les iOOO à
1500 espèces qui existent dans un rayon de quelques lieues ont été récoltées,
que le voyageur en a livré 20 ou 30,000 échantillons aux botanistes
descripteurs, à un taux qu'on nomme à présent modéré, ou 30 à Z|0,000
à un prix plus bas, comme cela arrivera dans la suite, notre voyageur se
transporte"à une distance de 50 ou 100 lieues, suivant les pays, et s'il est
disposé à travailler, il recommence.
Le collecteur qui approche le plus de mon modèle est p eut - ê t r e
M. Schimper. Il a mis les plantes d'Abyssinie à la portée du public nombreux
des botanistes. M. Drège a rendu des services analogues pour les
plantes du Cap. Les trois quarts des voyageurs, au contraire, travaillent
pour cinq ou six Musées en Europe et pour une dizaine de botanistes
riches. Ils oublient que dans un seul pays, l'Allemagne, il existe peut-être
n t
PROPRES A AVANCER LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 13 Z l 9
cent herbiers, et dans le monde peut-être trois ou quatre cents herbiers,
dans lesquels il serait fort heureux pour la science qu'cm fît entrer des
espèces exotiques, sous la forme d'échantillons numérotés et comparables.
La botanique descriptive exige que les matériaux soient répandus ; la
botanique géographique demande des Flores locales, complètes. Or, on ne
peut répandre les matériaux que par le bon marché, lequel suppose des
séjours et non des voyages, et l'on ne peut arriver à des Flores complètes
qu'en séjournant. L'agriculture moderne dit aux cultivateurs qui veulent
avoir beaucoup de blé : ayez moins de champs; je résume de la même
manière mes conseils aux voyageurs, en leur disant : voyagez moins.
T Aux botanistes et aux forestiers qui aiment les recherches
historiques.
Comparer les flores de certaines localités à des époques différentes.
Quelques villes ont été le séjour des premiers botanistes, et il est nor
•
;
toire que plusieurs espèces s'y sont naturalisées depuis leur époque. Les
faits de cette nature se complètent et se contrôlent les uns par les autres.
Ils offrent un véritable intérêt, car, en les réunissant, on pourra faire
sur toute l'Europe un travail semblable à celui de MM. Bromfield et
H.-G. Watson sur les espèces d'Angleterre, travail que j'ai suivi, étendu et
commenté ci-dessus dans les pages 6/i2 à 70Zi, avec une satisfaction très
réelle. Les localités les plus favorables à ce genre de recherches sont
Florence, Montpellier, Paris, Bale et Oxford. On trouve déjà des renseignements
utiles dans les ouvrages relatifs aux flores de ces anciens
centres botaniques, mais il reste beaucoup à faire, et je conseillerais de
traiter ces questions dans des mémoires ou des ouvrages spéciaux. Le
Cyhele Britannica de M. H.-C. Watson est un type d'ouvrage original,
différent des Flores et bien approprié aux recherches de botanique géographique
et historique.
Étudier les substitutions de forets. — (Voy. ci-dessus, les pages Zl7l
à 473 et 807.) Il doit y avoir plusieurs faits analogues dont on pourrait
s'assurer dans les vieilles chartes, les anciens voyages et les papiers de
familles nobles, de couvents et d'administrations publiques ayant possédé
certaines forêts depuis plusieurs siècles.
8° Aux érudits dans certaines langues anciennes.
IVoms des plantes les plus communes en irlandais, gaëlic d'Écosse
et gallois, et en général dans les langues anciennes de l'Europe. —
Les botanistes et les.érudits du pays de Galles ont fait des recherches