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1160 AIRE DES FAMILLES.
1res vaste; inversement, les catégories de plantes où les espèces sont le
plus locales (Dicotylédones, plantes du Cap, de la Nouvelle-Hollande, des
régions équatoriales et australes) sont celles qui présentent des familles à
aire très limitée. Il y a donc une certaine analogie entre Taire des espèces
et l'aire des familles auxquelles ces espèces appartiennent; mais celte analogie
est si fréquente, siétiangère aux communications actuelles entre les
pays, qu'elle doit provenir des causes anciennes qui ont déterminé la distribution
de toutes les formes végétales, indépendamment des moyens
actuels de diffusion des espèces.
«
§ III. AIRE MOYENNE ABSOLUE DES FAMILLES,
Je vais estimer l'étendue moyenne de l'habitation des familles d'après
trois procédés, dont aucun sans doute n'est rigoureux, mais qui suffisent
pour le Lut qu'on se propose dans de semblables recherches.
Dans les sept familles qui ont été données comme exemples, l'aire des
espèces s'est trouvée être à celle des familles comme 1 : 23 (voy. p. 1157),
Mais ce rapport n'a qu'une apparence de réalité. Il faut se rappeler que
les espèces trouvées dans une région n'occupent dans le fait qu'un tiers de
la région (p. 590); alors les chiffres deviennent I : 23. D'un autre côté,
une famille indiquée dans une région n'occupe pas toujours l'ensemble de
cette région, mais l'immensité de l'habitation des familles rend cette
cause d'erreur peu importante. Ce n'est pas dans le centre de l'habitation
qu'elle se manifeste, c'est dans la périphérie, à peu près dans
3 ou /i régions sur 23. L'étendue réelle est peut-être de 20 ou 2 1 régions,
au lieu de 23. Supposons 20, le rapport se trouve ainsi de ^ à 20, soit
= 1 : 60. Or, l'aire moyenne absolue d'une espèce de Phanérogames
étant d'environ , soit 0 , 0 0 6 7 de la surface terrestre, l'aire des genres
serait 60 fois plus grande, c'est-à-dire de 0,/j0 delà surface terrestre.
On peut aussi considérer directement le chiffre de 2h régions sur 50,
dans lesquelles on connaît les familles éiiumérées, ou de 23, en négligeant
les Crucifères comme trop nombreuses. 11 faudrait réduire à 20, à cause
de l'erreur mentionnée il y a un instant. 20 régions sur 50 équivalent à
ZiO sur 100. On arrive ainsi au même chiffre de 0 ,4 0 de la surface terrestre.
Enfin, comme les six ou sept familles étudiées sous ce point de vue ne
sont pas un nombre suffisant pour baser des calculs, qu'en particulier elles
ne renferment pas de Monocotylédones, ni de familles très peu nombreuses
en genres et espèces, on peut essayer de jeter un coup d'oeil sur l'ensemble
des familles. Les 161 familles de Dicotylédones publiées actuelle-
AIRE DES FAMILLES. 1161
ment dans le Prodronius, se décomposent de la manière suivante : 19 tout
à fait bornées, occupent environ 0 ,04 de la surface terrestre; 57, habitent
les régions intertropicales ou subtropicales, comprises entre 0 et 30° de
latitude nord et sud, qui constituent à peu près la moitié de la surface des
continents; et 85 familles se trouvent dans les régions tempérées, avec une
extension ordinairement assez grande dans les régions polaires et tropicales.
D'après cela, il paraîtrait que l'aire moyenne des familles de Dicotylédones,
et à plus forte raison des familles de Phanérogames, dépasse un
peu la moitié de la surface terrestre.
Les premiers calculs conduisaient à une valeur moindre. Celui-ci mérite
tout autant de confiance. En estimant que l'aire des familles de Phanérogames
est d'environ la moitié de la surface terrestre, on doit se trouver
assez près de la vérité.
Si l'on veut rapprocher les valeurs qui expriment les aires moyennes
absolues de Yespèce, du genre et de la famille, on verra que la progression
est comme ceci :
0,007
ou si l'on veut :
ou encore ;
0 , 0 5 0 0, 5 0 0
50 500
71
Tandis que les genres comptent 11 espèces en moyenne, d'après les volumes
I à XIII du Prodromus (a), et les familles 298 espèces, ce qui établit
la progression :
1 11 29 8
On voit par là combien les espèces d'un même genre et surtout celles
d'une même famille sont accumulées dans les mêmes régions, au lieu d'être
éparpillées et d'avoir une habitation proportionnelle au nombre de leurs
espèces.
(a) Voy. p. 1157.
fi.