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qiie M. Lindlcy fût bien certain do l'origine des [)ieds qu'il a comparés. Or,
d'après les synonymes qu'il cite, je no vois pour l'origine américaine absolument
que le dire d'un liorliculteur {1ht. Reg., tab. GIS), et l'on sait combien d'erreurs
se propagent dans les jardins sur l'origine des plantes,
M. Lindloy {Gen. andsp. Orchid., p. 73) indiquait le Poly^i taol , ,« luteola,
Hook., comme existant en Amérique, en Afrique el en Asie; mais un fait pareil
Ji'était pas croyable pour une Orchidée. Un examen nouveau a montré, et M. Lindloy
en a lo mérite (yyoi. 1888, app. n. 1 43, 1 44), que la plante do l'île
Maurice et do Ceylan est diirérento (l'ol. zeylanica. Lindi.), et que le Pol. luteola
a été indiqué dans l'Indo, probablement par une erreur do jardinier.
H^iiin^Ma moiioi-epliaia, L. — H y a trop de doutes sur les limites
botani(iues de cette espèce (Kunth, iinwm.. Il, p. 130; Flora Nigr., p. 552)
pour que j'ose afiirmer l identité dans l'Asie méridionale et l'Amérique, admise
par M. de Schlechtendal {Linn., 1831, p. 770), M. Decaisne {Timor, p. 14) el
autres.
Seïci-iareflcxa, Kunth, et Solerl a llagcll.ini, Sw. — Ces deux Cypéracées
sont communes à l'Afrique et à l'Amérique, d'après M. Bentham {FI. Nùp-.,
p. 555), mais leur détermination n'est pas facile. M. Kunth {Enum., p. 340)
donne la première comme i)urement américaine, et la seconde comme des deux
mondes.
Cypci-Hs dîstans, I.. — M. Bentham {FI. Nigr., p. 551 ) l'indique dans les
trois continents tropicaux; mais M. KmMh {Enum., Il, p. 93) seulement en
A.sio, Australie et Afrique, M. Bentham n'ayant donné aucun détail, je ne sais
s il a comparé des échantillons certains des deux mondes.
P a n i c n u . — 11 est ])robable que les espèces indiquées par les auteurs
doivent être considérablement réduites (Benth., Fl. Nigr., p, 562), Dans ce cas
la môme espèce serait souvent dans des régions diiïerentes. Comme ces plantes
sont fréquemment cultivées, et que leur détermination est incertaine, je les
omets à dessein.
Andropogon brcvifolh.s, Sw. — ® _ En Amérique, et aussi suivant
M. Kunth {Enum., I, p. 488),en Afrique, peut-être môme au Bengale. Je n'ai
pu m'en assurer.
«porolobHs littoralîs, Kunth. — Commun au Sénégal et à l'Amérique
meridionale, d'après M. Bentham {Fl. Mgr., p, 565). M. Kunth {Enum., I
p. 2 13) fait des échantillons du Sénégal une variété.
Sporolohu.s minutînorus, Link. — ^ _ Brésil (Kunth, Enum., I,
p. 214); Afrique occidentale tropicale (Benth., Fl. Nigr., p, 565); Inde (Bonth.,
l. c.). Kunth l'indiquait seulement au Brésil. Je ne le vois pas dans les Flores dò
1 Inde.
§ n. nÉFLEXIONS.
Après avoir rcclierclié, dans les livres et dans les herbiers, d'une manière
toute particulière, les espèces qui existent sur les divers continents, entre
les tropiijues, principalement dans l'ancien et le nouveau monde, la grande
majorité de ces espèces a dù être classée dans la catégorie des plantes
naturalisées par suite d'un transport (p. 7(36). Piusiem-s de celles qui
précèdent (p. 1026 à IO/16) mériteraient peut-être d'y figurer aussi; ce
ESPÈCES PAIlTAGIiKS ENTRE LES DEUX llÉMISPIIÊltES. 10/17
sont les espèces accompagnées du signe T ? (transport?). En définitive, il
reste une cinquantaine d'espèces, pour lesquelles un transport, par les
causes actuelles, est, sinon impossible, du moins très improbable.
Dans ce nombre, il y a beaucoup de Monocotylédones, dont l'identité
spécifique n'a pas été, ce me semble, assez sévèrement examinée, et
d'autres espèces qui présentent de petites diversités entre les échantillons
des deux pays éloignés. En revanche, il y a des espèces parfaitement claires,
étudiées récemment et comparativement. Je note surtout les Sauvagesia
erecta, Neptunia oleracea, Ilydrocotyle asiatica, les quatre Scrophulariacées
(p. 1029) , Teperomia rellexa, Manisuris graimlaris, Oplismenus Burmanni,
qui se trouvent en Asie, Afrique et Amérique; les IJodonaîa
viscosa, Jussioea erecta, Osbeckia princeps, Epaltes brasiliensis, Vandellia
diffusa, Lippia asperifolia, Xyris laxil'olia, qui sont en Afrique et en Amérique;
les Neptunia triquetra, Micropyxis pumila, Mitreola paniculata, en
Asie et en Amérique; enfin, le Lubinia spathulata à Bourbon et aux îles
Mariannes; le Colea raminora à Madagascar et à Timor; le Cirrhopetalum
ïhouarsii aux îles Mascareinhes et dans diverses îles du grand Océan.
En général, ces plantes, sans être précisément aquatiques, sont hygrophiles.
Je remarque cependant une espèce des lieux secs (xérophile), le
Manisuris granularis, et il iaut peut-être ajouter l'Osbeckia princeps; mais
j e ne puis l'aiTirmer.
Les espèces disjointes sont évidemment beaucoup moins nombreuses
dans les régions intertropicales que dans l'hémisphère boréal hors des tropiques.
Il semble que plus les aires spécifiques sont petites, plus il est rare
de trouver la même espèce répétée en deux points éloignés. Et si, par
hasard, des espèces intertropicales se répètent à distance, ce sont ordinairement
des plantes à aire plus étendue que la moyenne, parmi les plantes
intertropicales, par exemple, des plantes aquatiques (p. 1003, 1005) ou
hygrophiles. On aperçoit dans ce rapprochement une liaison entre les deux
ordres de faits ; mais la cause connnune qui a inllué, se dérobe dans une
antiquité très reculée. Les faits du chapitre actuel ne permettent pas d'en
dire davantage ; la suite, et en particulier le chapitre XXVI, jetteront
quelque lumière de plus.
ARTICLE VII.
ESPÈCES NON AQUATIQUES PARTAGÉES ENTUE LES RÉGIONS FROIDES OU TEMPÉRÉES
DES DEUX IIÉMISPUÈIIES, SANS EXISTE« DANS LA ZONE INTEIITROPICALE.
Plusieurs espèces se partagent entre le Chili, et la Californie ou l'Oregon,
par exemple :
Fragaria chilensis, Ehr. — (Voy. Cham, et Schlecht., Linnoea, H, p. 2 0 ;
iffUii'ifcriitff^-^