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CHANGEMENTS DANS L HABITATION DES ESPECES.
méridionale, d'où elles se sont propagées au travers des terres. Ce sont les
Matricaria Chamomilla^ MeÀiloiiis officinalis, Centaiirea solstilialis^
Lotus cornicìilatìis^ en grande abondance, Linum perenne^ Medicago
maculata?, Stellaina graminea, Polygonum Persicaria, miinVAlthoea
officinalis.
M. G. Gardner mentionne (Bot, mag,^ avril 1848, append., p. l/i)
plusieurs espèces d'Amérique et de Madagascar, qui se sont naturalisées à
Ceylan, probablement par l'effet de leur culture dans les jardins. « Plusieurs,
dit-il, sont connues pour s'être échappées des jardins de Colombo ou
de Peradenia depuis les derniers vingt-cinq ans. Ainsi le Passiflora foetida^
devenu une mauvaise herbe très commune, est des Antilles et du Brésil,
et fut introduit par M. Moon en 182Zi. Deux espèces de Crotalaria, le
6\ Brownei de la Jamaïque, et le C. incana du Cap; le Cosmos eaui/
a/a, du Mexique, qui ressemble a un Coreopsis; le Nicandra physaloides^
du Pérou, à fleurs bleues; le Mimosa pudica ou sensitive, de
l'Amérique méridionale, sont des mauvaises herbes, non-seulement autour
de Peradenia et Candy, mais qui s'étendent en outre rapidement dans
toutes les directions, etc. »
La colonie de Victoria, dans la Nouvelle-Hollande méridionale, est bien
récente; cependant le docteur Muller écrivait, il y a quelques mois (Hook.,
Journ.y 185/i, p. 125), après avoir parcouru le pays : « Déjà cinquante
espèces sont naturalisées au point qu'il serait impossible de les détruire et
que même elles dominent les espèces indigènes moins vigoureuses. »
L'invasion des espèces étrangères est surtout remarquable dans les petites
îles, comme Sainte-Hélène et l'Ascension, où les espèces aborigènes
étaient peu nombreuses et se maintenaient sans avoir beaucoup à lutter.
Elles sont maintenant écrasées, pour ainsi dire, par des espèces nouvelles
plus robustes ; elles ne peuvent plus supporter cette concurrence avec le
monde entier. On les voit diminuer et elles tendent à disparaître dans
leur propre pays, comme les pauvres et faibles indigènes d'Amérique et
d'Australie par le contact des populations anglo-saxonnes, plus fortes et
plus actives (a).
§ I I , DU DEGRÉ D'IMPORTANCE DES NATUKALlSATiO.NS A GRANDES DISTANCES
POUR DIVERS PAYS,
Dans le but d'apprécier le nombre et le mode des naturalisations à
grandes distances, je me propose d'examiner les espèces qui se sont introduites
en Europe, de pays lointains, et celles qui se sont introduites aux
(a) Voir Seemann, dans Hooker, Journ. of Botany, 1852, p. 238 ; extrait dans BibL
iWîtv. de Genève, série, vol. XXIII, p. 93.
NATUUALISATION A GRANDE DISTAINCK.
États-Unis. On possède sur ces deux régions des documents assez exacts
pour pouvoir établir la liste de toutes les espèces naturalisées, au moins
depuis l'époque de la découverte de l'Amérique. Je dirai ensuite quelques
mots des naturalisations dans d'autres pays.
Quant à l'Europe, j'ai parcouru les principales Flores, j'ai étudié, au
moyen des ouvrages, l'histoire des espèces qu'on croit naturalisées depuis
la découverte de l'Amérique jusqu'à l'époque actuelle, et après avoir
laissé de côté quelques espèces dont il est impossible de prouver l'origine
étrangère, je puis offrir le tableau suivant comme assez complet en ce qui
concerne les espèces venues de pays lointains. Je prie qu'on n'oublie pas la
définition du mot naturalisation telle que je l'ai donnée ci-dessus (p. 009),
sans cela on pourrait supposer bien des omissions dans mon tableau,
ESPÈCES NATURALISÉES EN EUROPE, DEPUIS LA DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE
(NON COMPRIS LES ESPÈCES ORIGINAIRES DE PAYS VOISINS DE L'EUROPE,
COMME LA SIBÉRIE OCCIDENTALE, L'ANATOLIE , LA SYRIE, LA BARBARIE,
NI LES ESPÈCES NATURALISÉES EN ISLANDE, AUX ÎLES AÇORES , MADÈRE
ET CANARIES ) ;
CONTENANT
L'INDICATION D'ESPÈCES CONSIDÉRÉES A TORT COMME NATURALISÉES ET VENANT DE PAYS
ÉLOIGNÉS, ET QUI SONT OU ADVENTIVES, OU^CULTIVÉES INVOLONTAIREMENT, OU ORIGINAIRES
DE PAYS VOISINS DE l'eUROPE (a).
f EschoUzia cali fornica, Cham.— ® — Origine : la Californie.—Maintenant
autour d'Angers, dans les champs (M. Leroy, verbalement en 1850).
!§lcnebicra pinnat ifida, DC. — @ — Origine: Amérique tempérée (les deux
hémisphères).—Terrains vagues etdécombres près des côtes dans l'île deBornholm
(Fries, Summa), en Angleterre (ci-dessus, p. 653), au sud-ouest de la France, au
midi de l'Espagne (Boiss., Koy.) et en Toscane (DC., Stjst.). De Candolle (Sysi., II,
p. 524) soupçonnait l'origine étrangère parce que les anciens botanistes ne connaissaient
pas l'espèce. Bay et Dillenius n'en parlent pas [Engl. Bot,, t. 248);
et c'est, je crois, à tort que les Anglais la regardent ordinairement comme indigène
(Bab., Man., V édit.; Wats., Cyh., I, p. 115). L'échantillon de Montpellier
vu par mon père est du l^rt-Juvénal, localité de plantes adventives; Gouan
ne parle pas de Tespèce. Il n'est pas probable qu'une plante aussi distincte eût
échappé aux botanistes de l'ouest de l'Europe, notamment aux Anglais, si elle
avait existé jadis en Europe.
-j- Malva verticillala, L. — 0 — Pays d'origine : la Chine. — Voyez cidessus,
p. 658.
»
(a) Les espèces de ces diverses catégories sont en caractères italiques. Ce sont principalement
des plantes qui ne sortent pas des terrains cultivés dans les pays où on les dit
naturalisées. Les espèces vraiment naturalisées sont imprimées en caractères gras.
Le doute sur l'origine étrangère est indiqué par le signe ?. Le doute de savon- si
l'espèce est véritablement naturalisée dans le sens précis du mot est indiqué par le
signe f .
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