1 2 / | 8 FAMILLES LES PLUS NOMBREUSES EN ESPÈCES DANS DIVERS PAYS.
îles Auckland et Campbell n'eu ont pas nienie une. Cet(e rareté des Légumineuses
ne peut pas s'ex})liiiuer uniquement par le climat liumide. Elle
tient en partie aux antécédents de la division dont il s'agit, qui s'étend jusqu'à
l'ile de Juan Fernandez, mais non jusqu'au Chili.
Les Composées et les Graminées grandissent en s'éloignant du tropique,
tellement que de /i | et 7 pour 100 à Norfolk, elles montent toutes les deux
à \L\ pour 1 0 0 dans les îles Auckland et Campbell.
Les Cypéracées s'élèvent également de 3 | à Les Orchidées constituent
de li l pour 100. Les Malvacées à Norfolk, les Rubiacées et
les Joncées aux îles Auckland et Canq)bell, atteignent ou dépassent
5 pour 100. Les familles caractéristi({ues de la Nouvelle-Hollande ne
figurent plus dans les familles principales, si ce n'est les Épacridées à la
Nouvelle-Zélande; (luelques-unes (Stylidiacées, Goodénoviacées, Protéacées,
llestiacées) sont a peine représentées. Mais ce qu'il y a de plus important,
c'est la prépondérance des Fougères qui, dans ces îles, dépassent en
nombre les familles de Phanérogames les plus considérables.
Les îles qu'on pourrait rattacher à l'Afrique en sont tellement éloignées
qu'en vérité il faut les considérer comme indépendantes de tous les continents
actuels. Tristan d'Acunha est remar({uable par l'abondance des Cypéracées
: le tiers des Phanérogames. Les Gramijiées et les Composées offrent
des nombres analogues à ceux d'autres pays sous des températures de même
degré. 11 y a plus de Fougères que d'aucune fomille de Phanérogames.
Kerguelen, située à 12" de latitude plus au sud, avec un climat également
très humide, mais dans une direction géographique très différente, offre un
grand contraste : une seule Fougère, aucune Cypéracée et 2 7 1 pour 1 0 0
de Graminées.
Près du continent américain, Juan Fernandez présente un caractère
commun avec le Chili, sous une latitude correspondante, savoir la prépondérance
des Composées; mais, d'un autre côté, on ne connaît encore
qu'une seule Légumineuse dans cette île (a), tandis que les Flores du
Chili en ont de 7 à 1 0 pour 100. Juan Fernandez doit à son climat insulaire,
doux et humide, et probablement à des causes antérieures, que les
Fougères dépassent en nombre aucune des fomilles de Phanérogames. Sa
végétation est constituée principalement de Fougères et de Composées,
(a) Edwardsia micropfnjlla Ilook., indiquée dans la Flore du Chili de M Cl Gav
J'ai ajouté ci-dessus, p. \ 2 3 l , aux espèces mentionnées par A. de Jussieu ceUe Lé-umt
lieuse, et troi. Graminées mentionnées par E. Desvaux, dans Gay, Flora Chilena VI
p. 2i0, 248, 298, comme ayant été trouvées à Juan Fernandez par divers vovac-èurs'
Cela porte le nombre des Phaiiérog>ames à 48. On pourrait faire un compte plus exact
d'après la Flora Chilena, mais les voyageurs à Juan-Fernandez ont né^lie-é certaines
familles. ^ ®
RESULTATS PRINCIPAUX. m 9
dont quelques-unes très caractéristiques, circonstance bien étrange d'après
les hypothèses de la géologie actuelle. Fn eliet, les Fougères sont anciennes
sur le globe, et il peut y avoir dans leurs espèces actuelles des espèces
très anciennes; les Composées, au contraire, paraissent récentes, du moins
dans notre hémisphère, puisqu'on n'en a trouvé de traces que rarement
et dans des formations récentes. Les Composées seraient-elles plus anciennes
dans la végétation de l'iiémisphère austral que dans la nôtre ?
Leur abondance au Cap, en Australie et dans l'Amérique australe, même
dans les îles humides comme Auckland, Juan Fernande/ et Tristan
d'Acunha, appuie cette hypothèse, que les paléontologistes auront à examiner.
Je reviendrai du reste sur ces questions curieuses dans le chapitre
XXVI.
Sur la prolongation méridionale de l'Amérique et jusqu'aux îles Malouines,
les Composées sont de beaucoup les plus nombreuses vers le tropique;
les Graminées les surpassent ensuite plus au midi. Les Cypéracées,
les Renonculacées, les Caryophyllées, les Ombellifères, les Joncées se
joignent aux Graminées, mais dans des proportions de 2 à 8 pour 1 0 0
seulement.
En définitive, l'extrémité australe de l'Amérique ressemble beaucoup
plus aux régions tempérées et humides de notre hémisphère, que les îles
de Kerguelen, Tristan d'Acunha et celles du groupe australien.
5o Comparaison des Légumineuses^ Composées et Graminées dans les
régions boréales et australes.
Le tableau qui suit montre la proportion dans les deux hémisphères des
trois familles principales de Phanérogames. Il peut se résumer en quelques
mots :
1« Les Légumineuses craignent surtout l'absence de chaleur, les Composées
craignent le froid et l'humidité; les Graminées, la sécheresse.
2" Des causes antérieures à l'ordre de choses actuel ont amené dans
chacune des grandes divisions du globe et dans quelques localités, par
exemple dans certaines îles, une augmentation ou une diminution remarquables
du chiflre proportionnel des espèces de chaque famille, dont il est
impossible de se rendre compte uniquement par les climats de notre
époque.