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()58 CliANGEMENTS DANS L'IÎABTTÂTION DES ESPÈCES.
plus d'habitalioij naturelle, par suite de la Iransforniation du sol cultivable.
Ciicubalufi bacciferus, L. Ile des Chiens (Dogs island), près de Londres, vers
Blackw^all. Dillenius (Hay, Syn., p. 267) le cite à Anglesey (Mona), mais c'était
sur l'assertion d'un autre botaniste qui, lui-même, ne l'avait pas vu (Smith, 7^7.,
m , p. 290), et en 1813, Davies [WelshBot.^ p. 41) ne le connaissait pas dans
cette petite île. L'espèce croît près de Nimègue etdeMaestricht(Prod?'. Fi. Bat.),
près de Caen (Hard. Ren. Led., FI. Calv.), mais il faut se rapprocher de
Paris pour la trouver un peu fréquemment. La localité de l'île des Chiens dans la
Tamise est déjà couverte de maisons et de chantiers, et comme l'espèce ne s'est pas
répandue hors de cetendroit suspect, je préfère la regarder comme adventive.
Malva veriicillaid, L. Espèce annuelle, de Chine, cultivée quelquefois dans les
jardins, qui s'est montrée depuis 'I 843 dans les champs d'une localité du pays de
Galles, prèsdeLlanelyi^ni/i. Bot., t. 2953; Bab., Man., 2^ édit., p. 58). Il faudra
savoir si elle dure indéfiniment. D'ailleurs, la station indiquée est un terrain
cultivé.
Malva nicoeensis, L. Trouvé une fois près du jardin botanique de Chelsea
{W'àls.^ Cyb.^ III, p. 329), il est d'une introduction encore récente et précaire.
Althsica hi rsutn, L. — ® Existe dans une seule localité, voisine d'un
village, dans le comté de Kent, et s'y maintient 7/oi., t. 2674). MM. Babington
et Watson le regardent comme étranger d'origine. De même en Hollande,
où l'espèce existe dans une localité près de la Meuse; on la croit amenée
du sud-est par la rivière (Prodr. Fl. Bat., p. 50), Elle manque à la Belgique
(Lestib., Bot. Belg., Il, p. 303), et se trouve seulement dans le Luxembourg
{id.). On la dit spontanée dans plusieurs points de la Normandie, en particulier du
départementdu Calvados (Hard. Ren. Led,, Cai.), mais elle manque aux îles de
la Manche (Bab., Prim. ; Piquet, dans PhytoL, 1 853) et à l'Irlande.
* Acer pseudoplsuâaHacfls. — Paraît plutôt indigène à M. Watson {Cyb.^ I,
p. 255). Ledocteur BromfieldiP/ii/^., Ill, p. 274) le croit naturalisé dans le midi
de TAngleterre et originel dans le nord. On le dit spontané en Hollande [Prodr.
Fl. Bat., p. 53) et en Danemark (Fries, Summa>) ; mais en Normandie (Breb.,
Fl.) et autour de Paris (Coss. et Germ.) il n'est que planté. Vers le centre de la
France, sur les niontagnes, on le trouve à l'état sauvage (Boreau, FL, I, p. 35).
D'après M. Watson {Cyb., I, p. 255), il se présente bien comme spontané, au
bord des rivières, dans les comtés occidentaux de l'Angleterre. Cependant, à
l'époque de Bay, il n'en était pas ainsi {Synopsis, 3^ édit., p. 470). D'ailleurs, on
ne peut citer aucun nom anglais ou gallois (Davies, Welsh Bolan.) qui ait l'apparence
d'un nom primitif, comme l'est,par exemple, le mot Ahorndes Allemands.
En Irlande, cet arbre existe autour des habitations seulement, et il n'est pas regardé
comme indigène (Mackay, F/., p. 54]. Les probabilités sont dans ce sens
pour les îles Britanniques.
Je n'oserais pas affirmer, comme M. Babington, que les Tilia europoea.^ L. et
Til'ia grandifolia, Ehr., soient d'origine étrangère dans la Grande-Bretagne. Au
contraire, la lecture des articles de MM. Leighton et Bromfield, dans \e Phytologist
[l, p. 147 et Ì69, III, p. 418), me persuade plutôt d'une origine indigène.
M. H.-C.Watson, cependant, encore en 1847 [Cybeie, I, p. 243) soupçonne
une origine étrangère, excepté pour le Tilia parvi folia, qnW regarde comme
probablement britannique {genuine Briton). S'il m'est permis d'ajouter un argument
dans une question si controversée en Angleterre même, je dirais que les
NATURALISATION A PETITE DISTANCE. 659
noms gallois du Tilleul, cités par Davies {Welsh Bot,, p. 53), ont une apparence
tout à fait celtique et ne semblent pas des traductions des noms latins ou
saxons. Un érudit en langues celtiques pourrait peut-être indiquer un sens au
mot Pisgen, qui sert debase au composé Pisgivydden, donné aussi par Davies;
mais assurément ce n'est pas l'analogue des noms européens les plus connus du
Tilleul. En consultant mon Dictionnaire inédit des noms vulgaires, par Moritzi,
je vois que la langue finnoise, une des plus anciennes, àii Lechmus (Pallas, FI.
/{OSS.), les langues slaves disent Lepa (lithuanien), ou Lipa (russe, bohème, etc.);
les langues germaniques Lindoa Linde, d'où les Anglais ont tiré Lime, Le Tilia
des Latins est lorigine des noms français, espagnols, etc. Enfin, les Grecs ne
connaissaient que le Tilia argentea, qu'ils appelaient S'n\tta. <{>livpa (Fraas, Syn,
FL class., p. 99). Je ne découvre les consonnes caractéristiques ps, ou leur
équivalent bs, absolument que chez les Tscheremisses, peuple de Bussie, dont
la langue est composée de finnois et de tartare. Ils nomment le Tûlenl Piischte.
Leurs voisins, les Morduans, disent Pikscha{?di\., FL Ross., in-8°, v. II, p. 11).
Serait-ce l'origine du Pisg des Gallois? Quoi qu'il en soit, ces derniers avaient un
mot antérieur aux Bomains, et, par conséquent, aux Saxons.
Jlypericim calycinum, L. Il s'est naturalisé, à ce qu'il semble, dans quelques
points de rÉcosse(Bab. , ilian., édit., p. 59) et de ITrlande ; mais je suis de
l'avis de M. Watson [Cyb., I, p. 253), qu'il peut avoir été planté et durer longtemps
sans se semer de lui-môme. Dans l'île de Wight , bien plus au midi que
rÉcosse, il se trouve aussi en apparence naturahsé, sans jamais mûrir ses fruits
(Bromfield, PhytoL, 1 848, p. 271).
^ G c r a a m i u pyrcnaîcum, 1j . — —M. W ixtson [Cyb., I, p. 261 ; III,
p. 401) le dit probablement naturalisé [denizen). Il se fonde sur les localités et
stations voisines des habitations, chemins, etc. J^ajouterai d'autres arguments. Les
anciens auteurs anglais n'avaient pas indiqué l'espèce, soit qu'elle manquât alors
au pays, soit qu'elle leur fût inconnue, par néghgence des caractères du fruit.
Elle a été introduite dans les Flores au miheu du siècle dernier (Sm., EngL
III, p. 239). Les localités d'Irlande, de Normandie, de Paris, sont suspectes,
comme celles d'Angleterre, et il faut avancer vers la France orientale pour
trouver la plante dans des endroits à l'abri de tout soupçon (Lorey et Dur., FL
Côle-d'Or, etc.) ; enfin, l'espèce manque à la Hollande, à la plus grande partie de
la Belgique, et au département de la Loire-Inférieure. Cet ensemble me fait présumer
une introduction irréguhère dans l'ouest.
Geranium phoeum, L. — — M. Watson le regarde comme étranger [Cyb.,
1, p. 259 ; III, p. 400), parce qu'il se trouve seulement près des jardins dans
des localités suspectes. Il a été introduit par Dillenius dans la troisième édition
du Synopsis de Bay. Cette plante est éparse dans une grande étendue de l'Europe,
et souvent avec l'apparence, dans le nord-ouest, d'une plante naturahsée ou
adventive. On la trouve cependant en Hollande {Prodr. FL Bat., p. 54), et dans
le département de la Somme, savoir dans les prés humides autour de Montdidier
(Pauquy, Fl. Somme, p. 77). Je n'ose me décider pour une origine étrangère
dans la Grande-Bretagne.
^ I m p a t i e n s fulva, l^utt. — @ ~ Originaire d'Amérique. Voyez plus
loin, art. V.
Oxalis stricta, L. Cette plante annuelle est devenue une mauvaise herbe dans
quelques jardins et cultures du midi de l'Angleterre (Wats., Cyb., I, p. 272;
ï.