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1026 DES ESPECES DISJOINTES,
aucune notion précise, ou qui ont clé indiquées a tort comme partagées
entre les régions tropicales.
1 0 Espèces partagées entre VAmérique et Vancien monde, qui se trouvent en
Afrique et en Asie,
i S a i i v a g e s i a erecta, L. — ^ — Pérou, Brésil, Guyane, Antilles, Mexique
(Saint-Hil., P/. rem., p. 26) ; Guinée (Willd. ; Hook., FL Nigr., p. 221
Sénégal (Hook., /. c.), Madagascar (Saint-IIiL, 1. c.) ; 3° Java (Saint-HiL, 1. c.,
d'après un échantillon de Perrottet). Les neuf autres Sauvagesia connus en 1841
(Steud., Nom.) étaient tous d'Amérique, excepté le Sauvagesia nutans, Pel.-
Th., qui est de Madagascar. M. de Saint-Hilaire n'a pu découvrir dans l'organisation
do la plante aucune cause favorable au transport. C est une espèce employée
dans quelques maladies, en Amérique, mais peu connue et peu utile. Elle habite
dans les endroits humides, les marais,
T ? Corchorus acvitaiij^ulus, Lam. (C. sicstuaoïs, Cisertn.; C. aSains,
l i . Don). — 5 ® — Espèce également assez commune dans les Indes occidentales
et orientales (Wight et Arn., Prodr., p. 73), trouvée aussi en Guinée
(Hook.f. et Benth., Fl. Nigr., p. 234). Ces divers auteurs ont comparé les échantillons
des deux mondes. Les Corchorus existent dans les trois continents tropicaux.
Celui-ci ne présente rien de particulièrement favorable au transport: Les
capsules allongées se terminent par trois ou quatre dents ou pointes, qui ne sont
pas crochues, ni très pointues, de sorte que l'adhérence à des corps étrangers
paraît peu probable. Les Nègres le mangent en salade ou légume (Papau
OcAroe, aux Barbades, Hughes, p. 197), ce qui a peut-être pu engager à le
transporter de l'ancien monde. Il me parait un peu plus souvent indiqué dans les
Flores asiatiques ou africaines que dans celles d'Amérique. Le nom bengali Titlapat
(C. fuscus, Roxb., F/., 2^ édit., II, p. 582) semble dérivé de FuUa,\mn sanscrit
du Corchorus olitorius.
T? IValtlicri a indica, I.. (W. ame r i c ana, L.). — 5 — Cette Byttnériacée
est unedesplantesHgneuses les plus répandues dans les pays chauds. MM. Brown
{Bot, Congo^ p. 58 et 64), Wight et Arnott [Prodr. Fl. pen. Ind., p. 67), Webb
( d a n s K . Nigr., p. MO), Hooker et Bentham (/i)., p. 233), Schlechtendal [Linn.,
1 828, p. 274), lui rapportent une foule de synonymes et ont comparé des échantillons
de tant de pays différents, qu'on ne peut douter de la diffusion on Asie,
Afrique et Amérique. Quoique la plupart des Waltheria soient d'Amérique, on en
indique un au Sénégal {FL Nigr., p.. 233), et le Wal theri a Lophanihus, Forst.,
est aux îles Marquises. Les cahces et les carpelles du Wallheria indica, sont hispides,
d'où il peut résulter quelquefois l'adhérence à des corps étrangers, mais les
poils ne sont pas crochus. Quoique ligneuse, l'espèce croît dans les prairies (Macfad.,
Fl. Jam.). Elle est commune en Afrique (Boj., H. Maur.; Flora Nigr.) et
en Amérique, mais beaucoup moins en Asie. Je ne la vois indiquée pour cette
partie du monde que dans la péninsule indienne (Wight et Arn., Prodr., sans
locahtés), à Ceylan (Burmann; Moon, Cat.), puis aux îles de la Société et Sandwich
(Foy. Beechey). Roxburgh (2" édit.) n'en parle pas. Le docteur Wallich en a
distribué des échantillons du pays des Birmans (W. elliptica, que Wight et Arn.
réunissent). On ne cite aucun synonyme de Rheede ou Rumphius. D'après cela,
je regarde l'espèce comme d'une origine douteuse en Asie.
ESPÈCES DISJOINTES AQUATIQUES TROPICALES 1027
T ?Xîme n l a ame r i c ana , ïi. (X. imi l t îflora, Jacq.), \av. spinosa. — $
~ Chr. Smith avait déjà soupçonné que le Ximenia, vu par lui au Congo, était lo
même que celui d'Amérique (Br., Congo, p. 50). Roxburgh [FL Ind., ^ édit.,
II, p. 252) admettait aussi l'identité dans l'Inde et en Amérique. M. Decaisne
[Herb. Timor, p. m), après avoir comparé de nombreux échantillons, confirme
l'identité. Les auteurs du Flora Nigritiana (p. ] \ 4, 26f), à l'imitation de ceux
du Tentamen Floroe Senegambioe (p. 1 02), admettent le Ximenia americana sur la
côte occidentale d'Afrique. Ainsi, les auteurs les plus estimables, après examen
réitéré, ont constaté la présence dans les trois parties du - monde entre les tropiques.
Cet arbuste épineux se trouve dans des endroits non cultivés, dans des
taillis, souvent sur la côte, quelquefois dans les montagnes; ainsi, au Brésil, dans
les petites forêts appelées Catingas, dans la province de Minas Geraes(Saint-Hil.,
FL Bres., I,p. 341), à Cayenne, dans les terrains sablonneux du littoral (Aubl.);
au Sénégal, dans les sables {Tent. FL Seneg.)-, dans l'Inde, selon Roxburgh, dans
les forêts et sur les montagnes. Le caractère de plante spontanée n'est donc pas
douteux. Est-elle ancienne dans tous les pays? Voilà ce qui est moins certain. Le
fruit est mangeable, à peu près aussi bon qu'une prune, d'après quelques auteurs ;
il est plus ou moins recherché par les nègres et les Indiens. Sa grosseur et son
noyau étant comparables à la prune, on peut croire que Tespèce n'a pas du
échapper aux divers peuples et aux voyageurs. D'après cela, j e trouve suspect de
ne voir dans Roxburgh aucun nom sanscrit; Piddington [Index), également, ne
cite que des noms de langues modernes de l'Inde. Moon {Cat. Ceylan) ne parle pas
de lespèce. Le docteur Wallich n'a pas trouvé lui-même son Ximenia russelliana,
que Wight et Arn. rapportent au Ximenia americana. L'absence de synonymes
de Rheede et de^Rumphius est singulière. Tout cela me fait croire que l'espèce
n'est pas ancienne en Asie. Elle a peut-être été apportée par des Européens
et répandue par les courants dans les îles orientales du grand Océan ; et, dans le
midi de l inde, elle est peut-être venue d'Afrique. On trouve en Abyssinie la
variété sans épines (Rich., TenL FL Abyss., I, p. 92), que plusieurs regardent
comme très peu différente. En Afrique, l'espèce n est peut-être pas répandue de
l'est à louest, car elle n'est pas indiquée aux îles Mascareinhes (Boj., H. Maur.).
Surla côte occidentale, elle pourrait, à la rigueur, avoir été apportée par les courants
qui viennent d'Amérique. Jacquin (/Imer.) la dte , à Saint-Domingue.
Cependant, elle est rarement indiquée dans les Antilles, du moins la variété épineuse.
Au contraire, elle abonde sur le continent américain, de Cumana (Jacq.)
au Brésil (Saint-Hil.) et à la côte occidentale tropicale (Benth., Sulph., p. 160).
Les autres Ximenia sont douteux ou tombent dans celui-ci. En résumé, il se
pourrait que l'espèce fût sortie d'Amérique; mais les indices sont légers et la
* diffusion serait ancienne.
IVcptunîa o leracea, I^owr. ( » c sma n t h u s natans , Wî l l d ). — ® — Les
Légumineuses ont ordinairement une habitation restreinte et ne sont pas aquatiques.
Celle-ci, étant aquatique, se trouve avoir une extension très grande,
comme la plupart des plantes de cette catégorie. M. Bentham, qui a beaucoup
étudié les Légumineuses depuis quelques années, réunit à l'espèce de
Loureiro le Neptunia stolonifera, Guill. et Perr., et le Desmanthus lacustris,
Willd. La plante se trouve alors commune à l'Asie méridionale (Lour., Roxb.,
Wall., etc.), l'Afrique tropicale occidentale (Rich., TenL FL Seneg.) etl'Amérique
tropicale à Magdalena (H. et Bonpl.), Guayaquil (Benth., dans Hook., Lond,
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