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1 1 8 8 CO.MI'AKAISOIV DES ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES.
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Giiinées, le Flora Nigriiiana, de sir W. Ilooker (p. 576, 577), indique
1109 Dicotylédones et 308 Monocotylédoues ; rapport, 3,6 à 1, soit 78,2
et 21, 8 sur 100 Phanérogames. D'iiprès cela, pour un espace restreint de la
même contrée, on pourrait fort bien trouver 23 ou 2/i pour 100 de Monocotylédoues.
En Amérique, la proportion des Monocotylédoues doit être
assez Ibrte sur les bords de l'Amazone, de l'Orénoque et sur le littoral de la
Guyane, à cause de la quantité d'Orcbidées, Scitaminées et Aroïdes, jointes
aux Graminées et Cypcracéessi fréquentes en tout i)ays. Malbeureusement,
il n'existe pas une seule Flore ou liste locale sur laquelle on puisse calculer
les proportions. D'après une estimation vague, je croirais que, dans les régions
équatoriales lunnides, les cliill'res doivent être environ 75 et 25, sur une
étendue de mille lieues carrées ou à peu près, et dans les régions sèches,
environ 82 et 18. Sur les montagnes, la proportion des Dicotylédones augmente
encore.
Les résultats généraux de ce qui précède sont faciles à condenser. Ils se
réduisent à un seul fait : L'humidité augmente la proportion des Monocotijlédones
et diminue celle des Dicotylédones.
Les proportions moyennes sont impossibles à préciser, parce que les
documents font défaut, et que, d'ailleurs, le chifire des Monocotylédones
augmente à mesure qu'on envisage un |)ays plus restreint; mais si nous
supposons pour une étendue de mille lieues carrées des proportions de
80 Dicotylédoneset20Monocotylédones,ou pour une étendue de 500 lieues,
79 Dicotylédones et 21 Monocotylédones, nous ne serons pas éloignés de
la vérité. Maintenant, les pays chauds et humides voishis de l'équateur et
les îles intertropicales présentent déjà moins de Dicotylédones et plus de
Monocotylédones; les pays tempérés et septentrionaux, et surtout les îles
len)pérées australes, présentent des moditications analogues bien caractérisées,
et cela d'autant plus que les surfaces des îles australes sont fort limitées;
ainsi, à Tristan d'Acunha, les chiifres deviennent 60 et ZiO. Inversement,
les régions sèches, en particulier, les pentes des montagnes où
l'inclinaison du sol et la rareté de l'air se combinent pour diminuer l'eau
surabondante du terrain, présentent une augmentation de Dicotylédones et
une diminution de Monocotylédones.
Cette dernière modiiication n'est cependant pas sans exceptions; mais la
connaissance des détails explique les anomalies apparentes. Ainsi, dans
l'Afrique australe, on trouve une forte proportion de Monocotylédones,
sans doute à cause de l'abondance de quelques familles de cette classe qui
ne craignent pas la sécheresse (Iridées, Liliacées);à la Nouvelle-Hollande,
ou remarque à un moindre degré des faits analogues ; eniin, en
Egypte, la proportion des Monocotylédones est forte, pour un pays considéré
COMPARAISON DES FAMILLES LES PLUS NOMBREUSES EN ESPÈCES. 1189
comme desséché ; mais le bord du Nil et les inondations périodiques de ce
fleuve compensent amplement la sécheresse de l'atmosphère. Il suffit quelquefois
de la présence d'un marais ou d'une rivière dans un pays d'ailleurs
desséché, pour qu'une foule de Cypéracées s'ajoutent à la liste des espèces,
sans changer en réalité la physionomie générale des végétaux de la
contrée.
Nous savons, d'ailleurs, que les faits numériques se rattachent tous à
l'aire relative des espèces. Elle est plus vaste pour les Monocotylédones que
pour les Dicotylédones; donc il est naturel de trouver leur proportion
plus élevée dans les régions ingrates du nord et môme dans les contrées
en partie stériles, comme l'Égypte, dont les espèces proviennent essentiellement
des pays voisins. Les espèces des lieux humides ont généralement
une extension plus grande, et elles sont nombreuses parmi les
Monocotylédones. Je conviens que la grande proportion de cette classe dans
l'Afrique australe et l'abondance des Dicotylédones sur les montagnes, sont
en désaccord avec les lois concernant l'aire moyenne dos espèces; mais il
est clair que les proportions des deux classes sont un résultat de diverses
lois, tantôt d'une nature, tantôt d'une autre, tantôt générales, tantôt
locales. 11 'M
Parce motif, et par tous ceux dont j'ai parlé précédemment (p. ilbû),
il m'est impossible de leur attribuer une véritable importance, et j'ai hâte
de passer à des questions plus intéressantes.
CHAPlTilE XXII.
COMPARAISON DE DIFFÉRENTES TERRES AU POINT DE VUE DES FAMILLES
LES PLUS NOMBREUSES EN ESPÈCES.
ARTICLE PREMIER.
l î X P O S É DES FAITS.
§ 1. MANlîiRE DE LES KECDEÎLLIR ET DE LES PRÉSENTER.
Je me propose d'indiquer les familles prédominantes par le nombre des
espèces, dans tous les pays où l'état actuel des connaissances permet de les
donner.
Pour l'Europe, la multitude des Flores publiées ne laisse (pjc l'endjarras
du choix. Je me suis attaché à celles (lui représentent diflérentes provinces,
convenablement espacées, sans être des Flores strictenieut locales, comme
celles des environs d'une ville, m des Flores de vastes contrées, telles (lue
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