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892 OlllGlNE (¡ÉOGIUI'IUQUE DES ESl'KCES CUI/l'IVÉES.
de la France et en Grèce (Frnas, Syn. FI. class., p. 80). Dans ce dernier
pays cependant, sa culture remonte à une grande antiquité. Le nom
de Pot«, qni a peut-être une origine commune avec le mot hébreu, est déjà
dans VOdysséc, et la mythologie parle de la grenade (voy. Agdeste).
Le Zendavesta des Persans la mentionne aussi (Reynier, Econ. Arab.,
p. Zi7Zi). Cela n'a rien de surprenant, car le Grenadier est sauvage dans
l'Asie Mineure (Boiss., Voy. Esp., II, p. 210), eu Arménie et aumidi du
Caucase (Ledeb., FI. Ross., il, p. lO/i), et Burnes en a trouvé des bois
entiers dans le Mazanderan (Royle, III. Him., p. 208). Le nom persan est
Aliar (Ainslies, Mat. med. Ind., I, p. 322), d'où vient le mot turc iVor
{id.), et quelques noms indiens. Ceux-ci dérivent plutôt du nom sanscrit,
/>anmi;a(Roxb., i'7./n.rf., édit. 1832, II, p. ¿99). On trouve l'espèce
ou spontanée d'origine, ou naturalisée, dans le nord de l'Inde (Royle,
/. c.). M. Bunge l'a vue cultivée dans le nord de la Chine (Enum., p. 28).
En résumé, je regarde l'espèce comme originaire de l'Asie occidentale,
entre les montagnes du centre et la mer Méditerranée, le Caucase et
le golfe Persique. Ce sont probablement les peuples anciens qui l'ont
répandue à l'est vers l'Inde septentrionale et la Chine, à l'ouest dans la
région de la mer Méditerranée, et elle s'est naturalisée complètement ou
imparfaitement dans plusieurs de ces régions.
Jambosa vulgaris, DC. (Eugenia .lambos, L.). — Cette espèce est
bien figurée dans Rheede [Malab., I, tab, Ì7, et Wight, III., tab. /i35).
D'après le nom usité au Malabar, Malacca-schambu (Rheede, 1. c.), elle
serait venue de Malacca. Quoique Rheede indique des noms persan et
arabe, je ne vois aucune preuve que l'espèce se soit répandue du côté de
l'Arabie et de l'Egypte (Forsk., Delile). Au Malabar et à Ceylan (Moon,
Cat,, p. 38), elle n'est que cultivée. On peut inférer de ces faits une origine
étrangère et pas très ancienne dans la péninsule. Le nom sanscrit
.Jamba, qu'on lui attribue (Roxb., Fi. Ind., 2e édit., Il, p. /|9/|), a
peu d'importance, parce que, probablement, c'était un nom généri([ue
dont on trouve la trace dans les noms vulgaires indiens des espèces voisines
(Piddington, Index, p. 34). M. Blume ne l'a vue que cultivée à Java
(Bijdr., p. 1035). Le docteur Wallich (Lisi, n. 3615, h. et f.) l'indique
dans le Bengale, à Sirmore et Kamroop, et aussi à Penang, sans
dire si elle était cultivée ou spontanée. Loureiro (FI. Coch., p. 375), dit :
« Habitat in Cochinchinâ et in mullis Indioelocis. » Mais, comme il
attribue à la plante un fruit pyriforme, on peut craindre une confusion
avec l'espèce suivante. Je suis disposé à admettre que l'espèce croît spontanément
dans la péninsule malaie et à Penang. On l'a introduite à l'île
Maurice (Boj., H. Maur., p. 1Z|3), à Sierra-Leone et à Saint-Thomas
ORIGINE DES ESPÈCES LE PLUS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. 89 3
(Hook., FI. Nigr., p. 359); mais il ne m'est pas prouvé qu'on la cultive
en Amérique, car le Rose apple de la Barbade est rapporté par Maycock
(FI. Barb.,\^. 213) au Jambosa macrophylla, DC., avec des synonymes
(jui me font douter de l'assertion.
Jamboi^a malacecnsis , Wight et Arn. (Eugenia malaccensis , L .,
non Lour.). - - Les planches de Rheede, Malab.,l, tab. 18, et Rumphius,
Amb., I, tab. 37 et 38, f. 1 et A, me semblent concorder pour cette
espèce à grappes axillaires, à fleur rose et fruit pyriforme, tandis que dans
la précédente les grappes sont terminales, les fleurs blanches et les fruits
sphériques. Sa culture est répandue depuis longtemps dans les îles de l'archipel
asiatique, jusque dans les îles Sandwich, Marquises, etc. (Forst.,
Pl. fiic., p. 36). On la cultive aussi à Ceylan et dans la Péninsule indienne,
mais les noms vulgaires indiqués par les auteurs ne sont ni nombreux, ni
très anciens. Aucun n'est sanscrit. Elle est spontanée dans les îles indiennes,
principalement dans les plus orientales (Rumph., I, p. 195), ce qui concorde
bien avec l'extension de la culture vers les îles de la Société, etc., de
même qu'avec le peu d'ancienneté du côté de l'Inde. M. Blume ne l'a pas
trouvée sauvage dans l'île de Java (Bijdr., p. 103^i), et il semble que
Loureiro ne l'a vue^ni sauvage ni spontanée. Elle est cependant cultivée en
Chine, si la détermination est exacte (Beecbey, Voy., p. 188). On l'a
transportée à l'île Maurice (Boj., H. Maur.). Quant aux colonies américaines,
je ne saurais où trouver une détermination précise des Jambosa
cultivés, et je crois leur introduction peu générale et peu ancienne.
Les difficultés de nomenclature m'empêchent de parier d'autres Jambosa
cultivés dans l'Asie méridionale, qui ont une importance moins grande.
Goyavier. — On sait que la couleur de la chair est un caractère de
peu d'importance dans les goyaves, comme dans la pêche, mais la plupart
des auteurs admettent comme source de distinction spécifique la forme
ouobovée, ou spbérique du fruit (Psidium pyriferum,L.,el P. pomiferum,
L.). Raddi, ayant observé ces arbustes au Brésil, prétend avoir
vu sur le même pied des fruits pyriformes et des fruits presque ronds
(Di alcuni spec, di Pero wrfmno, in-/i°,Bologna, 1821, p. 1). Il réunit
les deux catégories sous le nom de Psidium Guajava. Vopinion àe Raddi
a été suivie par trois botanistes, M. de Martius (Syst. mat. med. Bras.,
18/i3j p. 32), M. Hasskari (Flora, iUll, p. 589), et M. Bkime (Mus.
Lugd. Bat., I, p. 71), qui ont vu les goyaviers vivants. Cette opinion
s'appuie sur une observation directe, au moins celle de Raddi» Pour la
Contredire ou la rejeter, comme font plusieurs botanistes^ il faudrait d'autres
observations ou expériences positives. l\ aurait fallu, par exemple,
nous dire si les pépins de goyaves sphériques donnent toujours des goyaves
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