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8-2(5 OllIGliMî: OEOGlUPillUUK DES ESPÈCES CULTIVÉES.
Loureiro(F/. Coch.) citent le R. salivus comme cultivé, non spontané. Il
existe en Chine plusieurs races oléifères ou à racines charnues. De ces dernières,
le jardin de Paris a reçu diverses bonnes qualités, qui se maintiennent.
Le nombre de ces races, en Chine et en Europe, Fancienneté
probable de la culture par les Grecs et les Romains, me font soupçonner
que l'habitation primitive était fort étendue, peut-être de la Chine à la
Grèce. Une aussi grande extension ne serait pas extraordinaire pour une
plante de cette famille (a).
ISrassica eanipcstris, L. (B. campestris et jRapa,DC.), e tBr. IVapus, L.
•—Les auteurs les plus récents s'accordent assez à réunir les B, rapa et
campestris (Ledeb., FI. R o s s . p . 216; Bab., Man.y 2"édit., p. 2/i ;
Fries, Summa veg. Scand.^ p. 29, etc.). Quelques-uns doutent qu'on
puisse distinguer le B. Napus par des caractères positifs (Bab., /. c.).
Quoi qu'il en soit, deux choses seulement nous intéressent et n'offrent pas
d'incertitude : 1" l'ancienneté de la culture des raves, navets et de la plupart
de leurs modifications; T le fait qu'on en retrouve les types à l'état
sauvage.
L'agriculture des Celtes et des Germains reposait en partie sur ces racines,
usitées comme légume ou comme nourriture des bestiaux (Reynier,
Ëcon. Celt.y p. /|38). Les Grecs et les Romains les cultivaient aussi,
quoique d'une manière moins générale, à cause de la température plus élevée
des pays qu'ils habitaient (Billerb., Fl. class., p. 170; Fraas, Syn.
FL class., p. 122). Le grand nombre de figures et de synonymes à
l'époque de la renaissance montre combien il existait de races de navets
en Europe, à la fin du moyen âge (DC., Syst., Il, p. 590),
(a) J'avais rédige cet article lorsque M. J. Gay m'a adressé la note suivante qui modifie
partiellement ce que j'ai dit : « Vous pensez que ce doit être une rave ou un radis, et
probablement le Raphamts sativus, qui, suivant Fraas, croît spontanément en Grèce, où
on l'appelle Rapania agria. J'ai déjà eu Toccasion de vous dire que, suivant moi, le Rhaphanus
sativus venait de beaucoup plus loin, et peut-ctre de Chine. Quant au Rapania
agria des Grecs modernes et à YArmoracia des Latins, j'ai tout lieu de véhémentement
soupçonner que c'est le Raphanns maritimus, Smith, lequel se promène sous divers noms
depuis la mer Caspienne jusqu'à Gibraltar, d'où il suit les cotes de l'Océan jusqu'en Angleterre,
à la faveur du climat tempéré qu'il y trouve en hiver. En Angleterre et en France,
c'est le Raphanns sativus, Smith. En Italie, c'est le Raphanus Landra, Moretti. Sur les
bords de la mer Caspienne, c'est le Raphanus rostraiiis, DC. On le cultive, même, en
Provence, en Sibérie, et sans doute en beaucoup d'autres lieux, et alors c'est le Raphanhtrum
Gayanum, Fisch, et Mey., Ind. sem. hort. Petrop., fasc. 4, p. 44 (dont j'ai
fourni les grahies aux auteurs, avec observations détaillées). J'ai moi-même cultivé ou vu
vivantes ces quatre plantes, et je ne puis y voir qu'une seule espèce qui diffère du
R. Raphanislrum par sa racine bisannuelle, devenant facilement vivace et fournissant la
seconde année un navet très puissant. Cette plante diffère génériquement du Raphanus
sativus^ qui est d'ailleurs annuel, par son fruit articulé vers la base, et non pas d'une
seule pièce. Il y a 3 espèces et 2 genres, Raphanus sativus, Raphanistrum arvenso et
maritimum. »
OmGINE DES ESPÈCES LE PLUS GENERALEMENT CULTIVÉES. 827
La patrie originaire a été regardée comme donteuse (DC., ih,), probablement
a cause de la facilité avec laquelle ces plantes si communes se répandent
hors des cultures. Depuis quelques années, une exploration plus
exacte des pays septentrionaux et orientaux de l'Europe ne laisse pas de
doute. DeLedebour {FL Ross,, I, p. 217) n'hésite pas à indiquer le
B. rapa (auquel il réunit le B. campestris) spontané dans toute l'étendue de
la Russie et de la Sibérie, et le B. Napus dans la Russie tempérée, l'Arménie
et peut-être la Sibérie. M. Fries {Summa veg. Scand., p. 29) admet
ces deux espèces dans la péninsule scandinave, comme plantes spontanées,
la première partout, la seconde dans le midi. L'habitation s'étendant de
la mer Baltique au Caucase, il n'est pas surprenant que les peuples du
centre et du sud-est de l'Europe aient essayé la culture de ces espèces, depuis
une époque reculée, peut-être sans communication les uns avec les
autres.
Uaiicus Carot ta, L. — La carotte était peu cultivée chezlesGrecs et les
Romains (Caisalp., 1. vu, c. 21 ; Billerb,, FL class., p. 67; Fraas, Syn.,
p. l/iO), mais à mesure que l'agriculture s'est perfectionnée, elle a pris
une place plus importante. Du temps d'Olivier de Serres, on cultivait déjà
les deux variétés jaune et blanche. Je me borne à faire remarquer combien
la plante spontanée est commune en Europe, et combien peu elle a varié par
la culture. On sait, par les expériences de M. Vilmorin, que la carotte
sauvage semée en bon terrain devient semblable à la carotte cultivée, au
bout de quelques générations, et que, inversement, la carotte cultivée devient
sauvage par quelques générations en mauvais terrain.
P a s t i n a c a satîva, I j . (Panais).
Campanula Kapunculus (Raiponce).
La culture de ces deux racines a beaucoup diminué depuis l'introduction
de la pomme de terre. Le panais était cultivé quelquefois en grand ;
la raiponce, plutôt comme légume, dans les jardins; mais on peut voir dans
Olivier de Serres (édit. 1629, p. Iì7ì) combien on en faisait cas il y a
deux siècles. Je mentionne ici ces espèces pour constater qu'elles croissent
spontanément dans une grande partie de l'Europe, et qu'une culture
assidue pendant plusieurs siècles ne les avait pas altérées sensiblement.
Arraeaeha cscwîcnta, Bancroft. — Cette Ombellifère est CuUivée aSSez
en grand, pour la nourriture de l'homme, dans la Nouvelle-Grenade. On
connaît encore trop peu la région d'où elle est probablement originaire
pour savoir si elle se trouve sauvage et jusqu'à quel point elle a été modifiée
par la culture.
J e ne dis rien des Tacca pinnatîiîila, L., lìractìpna terminali^, et
Bracontium poi;fpìi:^-iiunì, S.., (lout les racines servent à la nourriture
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