678 ClIA^GKMENTS DANS L HABITATION UES ESPECES. NATURALISATION A PETITE DISTANCE, 679
m
peut pas s elre faite par des graines étrangères ou par le lest des vaisseaux.
L'espèce existe sur le continent, d'une extrémité à l'autre, notamment dans le
Calvados (Hard., Ren., Led., FL Calv,^ p. 1 92), dans le département de la Somme
(Pauquy, FL, p. 275). Ses fruits adhèrent par les crochets aux vêtements, marchandises,
etc. Il serait possible que des contrebandiers l'eussent transportée en
Norfolk, sur la côte, et qu'elle fût arrivée avec des ballots de marchandises dans
le Hertfordshire.
Echinospermum deflexiim, Lehm. Trouvé dans une localité, en 18 4-6, non loin
d'un jardin (Wats., Cyb,^ III, p. 365). Ce serait une plante encore adventive.
Symphytum asperrimiim^ Bieb. — — Il paraît disposé à s'introduire. On le
cite déjà dans trois localités (Wats. , Cyb.^ II, p. 279 ; 111, p. 486) ; mais les faits
sont encore peu sûrs et peu anciens.
* A n c h i i s a ollîcinalis, L. — ^ — Signalé à la fin du siècle dernier dans
le Northumberland, sur des terres vagues ou près de la mer (Sm., Engl. 'Fl.^ I,
p. 258), sur des amas de lest (Winch, d'après Wats.), il est indiqué maintenant
dans six comtés différents (Wats-, Cyb., II, p. 280). On peut croire qu'il se
maintient sans le secours d'importations nouvelles de graines. H n'est pas cité en
Normandie (Breb., Fi.] Hard., Ren., Led., Cat. Calv,), ni dans les îles de la
Manche (Bab., Pn'tti. ; Piquet, Pfiytol.^ '1853). Dans le département de la Loire-
Inférieure, on indique (Lloyd, Fi.y p. 173) une introduction par le lest des vaisseaux.
Il existe en Hollande [Prodr, FL Bat,, p. 154) je suppose à la suite d'une
introduction déjà ancienne.
C a r y o l o p h a senipervîrciis, Fisch. et Trautv. (Anchiisa seinpcrvir
e n s j I..). — — Gerarde, en 1 5 9 7 , le connaissait comme plante cultivée.
On le trouva spontané dans une localité du comté de Kent, depuis la
première édition et avant la troisièmedu Synopsis de Ray (3® é d i t . , p a r Dillen., 1724
p. 227). En 1778, Hudson (FL AngL, I, p. 80) citait, outre cel t e même locahté,
une près de Londres et une près de Norwich. En 1 800, Smith [FL Brit.,
I n é d i t . , v. I, p. 215) indiquait six comtés différents de l'Angleterre. En 1824
{EngLFL, I, p. 259) , il en indique onze, dont une partie en Écosse; enfin, en
1 849, M. Watson [Cyb., II, p. 280) signale l'espèce comme trouvée au bord des
chemins et des haies, dans dix-sept des dix-huit divisions qu'il établit pour l'île de
la Grande-Bretagne. Elle s'est avancée jusqu'au nord del'Écosse. L'espèce étant
bien distincte et apparente, la progression de son habitation ne peut pas être
mise en doute, et comme le climat de l'Angleterre ne semble pas avoir changé
depuis deux siècles, on doit se dire que l'espèce se serait répandue depuis longtemps
si elle avait existé quelque part dans le pays. On la cite dans toutes les
Flores de la France occidentale. Je ne puis dire si elle est ancienne dans cette
région.
A s p e r u g o procumbens, L. — © — J'ai peu de doute que cette espèce ne
manquât à la végétation des îles Britanniques à une époque ancienne. On ne peut
pas deviner son degré de fréquence dans le temps de Gerarde, parce qu il en
parle collectivement avec une espèce beaucoup plus commune ; mais en 1724,
d'après le Synopsis de Ray (3^édit., p. 228), une seule localité était bien certaine.
Maintenant, on en connaît dans sept comtés de l'Angleterre et de l'Écosse
(Wats., Cyb., Il, p. 282; III, p. 486). L'espèce est assez commune en Normandie,
quoique manquant encore aux îles de la Manche (Bab., Prim ; Piquet,
Phylol.^ 1 853). Le nom anglais german madwort indique une origine peu ancienne
en Angleterre. Enfin, elle manque à l'Irlande (Mackay, Fi. Hib. ; Power, Guide
Cork), ce qui confirme l'idée d'une introduction récente dans la Grande-
Bretagne.
Borago officinalis, L. — ® — J'ai dit dans le Prodromus (X. p. 35), que la
Bourache n'ayant pas été trouvée autour du Caucase et dans l'Inde, devait être
une plante des bords de la mer Méditerranée. J'aurais dû citer l'opinion de
M. Bertoloni (i^/. It., Ill, p. 331), qui la regarde comme spontanée dans les
herbages, m locis herbidis, de toute l'Italie, et M. Margot, qui Ta vue à Zante, in
•praiisetherbosishimidis. Ce sont des confirmations; cependant, la plupart des
Flores d'Italie et de Grèce indiquent la plante dans les cultures, décombres, etc.
En Angleterre, c'est une espèce déjà ancienne. (Gerarde, HerbaL p. 653), mais no
sortant pas des terrains cultivés, par conséquent non naturalisée.
Lithospermum arvense, L. — ® — Ne sort pas des champs cultivés en
Angleterre. Spontané en Thrace, d'après M. Grisebach [Spicil., II, p. 86);
probablement aussi en Crimée et dans les monts Talysch, d'après les expressions
des auteurs (Bieb., I, p. 121 ;Mey. , F^r^., p. 97 ; Hohen, p. 74). En Italie, en
Sicile, en Grèce, en Algérie, c'est comme en Angleterre, une plante des champs.
On ne lui connaît aucun nom grec moderne ou ancien (Sibth.; Fraas ; Reut. et
Margot, FL Zante)] il est probable qu elle est arrivée dans le moyen âge. On la
voyait déjà dans lexvi^ siècle en Angleterre (Parkins., rfiealr., p. 433).
Lycopsis arvensis, L. — © — En Angleterre, dans le nord-ouest de la
France, en Allemagne, cette espèce pourrait bien être arrivée de l'étranger, dans
les cultures, où elle se voit, pour ainsi dire, exclusivement. Si de temps en temps,
on la trouve au bord des chemins, dans les terrains vagues et sablonneux près
des villages, on peut soupçonner une dissémination de graines sorties des terrains
cultivés. L'espèce ne paraît pas plus spontanée en Russie et autour du Caucase,
d'après les expressions des auteurs sur ses stations ; mais elle se trouve
comWément « dans les plaines de la Garonne, au bord de cette rivière. ))
selon M. Noulet [Fi. sous-Pyr., p. 433j, près de Bordeaux, dans des lieux pierreux
(Laterr., FL, p. 281), et M. Bertoloni indique en Italie plusieurs locaHtés
qui semblent naturelles {FL II., III, p. 335). Elle manque à l'Algérie (Munby,
Fl.), peut-être àia Sicile (Guss.) et à la Grèce (Sibth., Fraas). Son abondance
et la nature de ses stations dans le sud-ouest de la France, me font présumer
quelle est sortie de là, peut-être du midi de la France et de l'Italie septentrionale.
En Angleterre, elle semble avoir été, il y a trois siècles, moms commune
qu'à présent. Gerarde (2« édit.) n'en parlait pas. Parkinson est peu expUcite.
Ray iédit. 1724, p. 224) n'indique pas la plante hors des cultures.
Pulmonaria officinalis, L. Rare et peut-être d'origine étrangère, d'après ce que
disent MM. Borrer et Watson [Cyb., III, p. 487). La confusion des synonymes
avec le Pulmonaria angustifolia, et la présence dans les parties du contment voisines
de l'Angleterre, m'empêchent d'avoir une opinion positive dans le sens de
l'introduction.
Leonurus Cardiaca, L. Peut-être d'origine étrangère, comme beaucoup de
plantes des décombres, mais sans qu'on puisse alléguer des indices bien directs,
l'espèce est répandue dans toute l'Europe ; elle existe en Iriande, et Gerarde, en
^597, l'indiquait déjà en Angleterre [Herbal, p. 569). Le docteur Bromfield
[PhytoL, lll,p. 668) soupçonnait pour cette plante une origine asiatique, à cause
de l'habitation des espèces voisines. Il aurait dû ajouter qu'on ne connaît aucun