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1 1 7 6 COMPARAISON DES ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES.
exclusivement des forèls. Dans les pays très cultivés^ rindication des principales
espèces agricoles est d'une importance à peu près égale.
Au troisième degré, je placerai l'énumération de^ p7^incipaux genres,
l'indication des familles dominantes et des familles caractéristiques, la
frequence ou la rareté de certaines grandes catégories phijsiognomiques,
telles que plantes grasses, plantes à feuilles persistantes, plantes
annuelles, etc.
Enfin, je mettrai en dernière ligne les caractères qu'un botaniste seul
peut découvrir, ou qui résultent seulement d'une investigation complète
et de calculs laits sur des livres, comme l'indication d'espèces rares^ la
proportion des Dicotylédones et Monocotylédones, le nombre total des
espèces, genres et familles^ celui des espèces propres au pays, et le
nombre moyen des espèces par genre et par famille.
Les analogies dissemblances, relativement à d'autres pays, ont
plus ou moins de valeur, suivant qu'elles portent sur l'un ou sur l'autre
des caractères , d'importance très diverse, dont je viens de parler. Les similitudes
d'espèces, même celles de genres et de familles, sont quelquefois
très importantes parce qu'elles font présumer des communications à
une époque antérieure ou au moins une ressemblance d'origine et d'histoire
géologique entre les pays (chap. xxvi).
Ces réflexions me paraissent propres à diriger dans leurs travaux les
auteurs de Flores et les voyageurs qui décrivent les végétations. Elles
montrent aux premiers qu'il y a des chiffres bons à calculer et d'autres
parfaitement inutiles ou même trompeurs, et aux seconds, que certains
faits essentiels ne se voient pas sur le terrain et avec les yeux.
CHAPITRE XXI.
COMPARAISON DE DIVERS PAYS AU POINT DE VUE DE LA PROPORTION
DES ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES.
J'ai expliqué (p. 1162) par quels motifs il ne faut pas attacher à cette
proportion l'importance qu'on lui attribue communément. J'ai fait remarquer
aussi combien on doit se défier des chiffres calculés sur des Flores
incomplètes, et éviter de comparer entre eux des pays de surface trop
différentes. J'ai dit, enfin, que les Monocotylédones sont une mauvaise
unité de comparaison, è cause de la diversité considérable de leur structure
et de leur apparence, selon les familles dont elles se composent dans chaque
région. Je me dispenserai donc de citer un très "rand nombre de Flores;
COMPARAISON DES ESPÈCES DICOTYLÉDONES ET MONOCOTYLÉDONES. 1177
je comparerai entre eux des pays de grandeur analogue ; enfin, j e donnerai
les proportions de Dicotylédones et Monocotylédones relativement à cent
rhanérogames, soit en centièmes des espèces phanérogames. Cette forme
commode pour les calculs, éloigne de l'esprit l'idée fausse que l'une des
classes du règne végétal serait constante et l'autre variable, toutes les
deux étant variables, soit à l'égard l'une de l'autre, soit dans leurs éléments
de composition.
Le docteur Lindley (Fe^/ei. K ingd.AUe>, p. 800, corrigé par lui-même
dans Phytoloyist, 1866, p. 594) estime le nombre des espèces actuellement
connues à 66,Zi35 Dicotylédones et 13,952 Monocotylédones. En
nombres ronds, ces chiffres de 67,000Dicotylédones et lZi,000 Monocotylédones,
sur 81,000 Phanérogames, donnent pour 100 Phanérogames:
m
i
D i c o t y l é d o n e s . . .
Monocotylédones
83
17
100
II"n'est pas probable que cette proportion soit modifiée sensiblement
parles découvertes ultérieures. Sans doute, dans chaque pays, considéré
isolement, il reste bien plus de Cypéracées, Grammées ou Orchidées à
découvrir que de plantes Dicotylédones ; mais les espèces de Cypéracées et
Graminées sont plus ordinairement communes à divers pays ; par conséquent,
dans l'ensemble du monde, elles sont plus près d'être connues.
L'une de ces causes d'erreur compense l'autre, et ce qui le prouve, c'est
que, à l'époque où Persoon écrivait son Synopsis, il y avait sur
27000 espèces connues, 6560 Monocotylédones, soit environ 17 pour 100,
comme aujourd'hui (a).
Ces proportions de 83 et 17, sur 100 Phanérogames, sont relatives a
l'étendue de pays la plus vaste de toutes, savoir, l'ensemble des surfais
terrestres du globe. Le rapport doit changera mesure que l'on considère
des espaces moins étendus. Évidemment aussi, plus les pays que l'on considère
sont limités, plus il devient nécessaire de calculer les chiffres sur
des documents près d'être complets.
J'ai dressé dans cet esprit le tableau suivant où les pays sont groupés
d'après leur étendue et arrangés dans chaque subdivision d'après leur
position géographique (6).
(a) Les chiffres sont tirés de De Candolle, Essai géogr. hot., dans Dici. sc. nat.,
' • ,(&rLe premier tableau du chapitre xxiv indique les Flores consultées pour chaque
pays.
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