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si elle avait existé dans le iiKune })ays? D'ailleurs, les esi)èces du genre
Avena, analogues h l'Avoine cullivce, sont des plantes d'Europe et de Sibérie.
J'ai fait d'aliord des recJierclies sur ce dernier pays^ sans découvrir
dans les ouvrages aucun indice que l'Avoine y fût spontanée, ni même
la preuve d'une culture ancienne et générale. La Flore de Ledebour
n'en parle pas, non plus que V.Énuméralio7i des pianies du nord de la
Chine^ de M. Bunge, où se trouve seulement nudavar. chinensis.
En Europe, au contraire, dans les pays qui dépendent aujourd'hui de l'Autriche,
je remarque un indice très signKicatif, indépendamment de la multitude
des noms et de l'ancienneté de la culture. Plusieurs Flores constatent
que l'Avena sativa se voit hors des terrains cultivés, dans les haies, terres
vagues, etc. Il en est de cette plante, dans ces pays, comme du seigle. Selon
les auteurs, ce sont des pieds échappés des cultures; mais si l'Avoine se
naturalise ainsi hors des terrains cultivés dans cette seule contrée, ne
serait-ce point qu'elle en est originaire, et ces pieds sauvages ne seraient-ils
point les restes de plantes aborigènes aussi bien que des individus sortis
des champs? Si l'espèce est aborigène dans ce pays, la culture a certainement
envahi son habitation primitive, surtout leslocalités qui lui conviennent;
alors, comment distinguer aujourd'hui les pieds issus de plantes aborigènes
et ceux issus de plantes cultivées ou de croisements inévitables entre les
deux catégories?
Les auteurs sont aiTirmatifs surla spontanéité dans les pays dont je parle.
Baumgarten {Enum, stirp. Trans.^ III, p. 259), dit : « Incultis et ad
nemorum margines viasque ac passim admiiros. » Host (F/ . Austral.^
I, p. 133). « Occiirrit in cultis et in incultis. » Neilreich (F/. Wien^
p. 85) s'exprime ainsi : « Généralement cultivée, mais aussi naturalisée,
partout dans les terrains incultes ou cultivés, au bord des chemins et dans
les lisières des champs.» Enfui,M. de Visiani(F7. Dai???. ,1, p. 69): aSponte
exit adsepes^ agrorum aggeres et inter segetes. » Nous ne voyons rien
de pareil dans le reste de l'Europe. J'arrive donc à la même conclusion
que pour le seigle : Ou l'Europe occidentale tempérée, sans être le pays
d'origine, est éminemment favorable à l'espèce, au point qu'elle se naturalise
hors des cultures, et l'origine est impossible à deviner; ou, plus probablement,
la patrie primitive est précisément cette région, et la culture
répandue sur les stations d'origine depuis des milliers d'années, a déterminé
un mélange complet entre les pieds spontanés et les pieds cultivés,
de sorte que ceux qui vivent aujourd'hui descendent des uns et des autres.
Les faits relatifs aux Avena orientalis et nuda ne sont point contraires;
seulement, il paraît que ces espèces viennent de contrées plus orientales,
ou ne sont que des modifications de l'Avena sativa.
ORIGINE DES ESPÈCES LE PIAIS GÉNÉRALEMENT CULTIVÉES. 9M
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Ainsi, l'Avena orîcntialîs.Schreh., n'avait pas été distinguée avant la
fin du siècle dernier, ou peut-être n'avait pas pénétré en Europe; mais le
nom scientifique, ainsi que les noms vulgaires usités en Allemagne,
kischer^ Ungariseher llafer, Avoine de Turquie, de Hongrie, indiquent
une introduction moderne par l'Orient. Le nom hongrois, donné par
Bsixxmga.rten^ Napkeleti z-ab^ n'est que la traduction du nom botanique.
L'espèce paraît se répandre quelquefois hors des cultures, car Host dit :
« Seritur et occiirrit inler segetes^ ad vias^ pagos et in aliis locis. ))
Cependant, les autres auteurs n'en parlent pas, ou ne mentionnent rien
de semblable.
L'Avenu nuda, souvent cultivée, OU mélangée avec l'Avoine ordinaire,
n'en est probablement qu'une race (Link, Enum., I, p. 81). Elle offre
elle-même une modification appelée Avena nuda, var. chinensis (Kunth,
Bnum., I, p. 302) qui a été trouvée par M. Bunge (( in ruderatis prope
Pekinum » {Enum. plant, in China, p. 71). Les noms vulgaires de
l'Avena nuda indiquent une existence peu ancienne. Je n'en connais
qu'en allemand, et ils expriment des comparaisons avec l'Avoine commune,
5 a nd! Hafer, Grilthafer^ Tatarischer, /Egyptischer, Welscher
Ilafer (Moritzi, Dicti noms vulg. inéd,). Elle ne sort point des cultures.
Je ne parlerai pas des Eleusine, Panîcum et i^orgSmm, dont la culture
remonte à une grande antiquité dans l'ancien monde, parce que la difliculté
de distinguer les espèces est un obstacle à toute recherche sur les
origines. Plusieurs Panicum ont des noms sanscrits qui prouvent une culture
très ancienne dans l'Inde. On sait aussi que l'empereur Chin-nong
introduisit la culture de deux Millets dans l'année 2822 avant J.-G. (Stan.
Julien, dans Loisel., Cons, sur les céréales^ part, i, p. 29). Les Chinois
modernes en cultivent encore deux, le P. italicum et P. miliaceum, d'après
M. Bunge {Enum.pl Chin., p. 70). D'après Diodore de Sicile, les anciens
Éthiopiens se nourrissaient de millet, mais on ne peut pas préciser l'époque
de l'introduction en Egypte (Reynier, Écon. des Egypt., p. 352), pays
dans lequel maintenant le Dourajoue un rôle si important. Cette espèce, ou
quelque plante voisine, avait été apportée à l'époque de Pline, de l'Inde en
Italie (Pline, 1. xviii, p. 7). Les Celtes et les Germains cultivaient aussi des
Millets (Reynier, J ^ ^ C O N . Celt., p. / Ì 2 Z Ì , d'après Strabon, etc.). Ces différentes
Graminées ont évidemment plusieurs origines dans l'ancien monde, mais
l'état de la science ne permet pas encore d'approfondir ce sujet.
Oryxa isativa, ÌU—La culture du Riz remonte dans l'Inde à l'antiquité la
plus reculée (Théophr., Hist., 1. iv, p. 5). C'est l'empereur Chin-nong qui
Ta introduite en Chine, l'année 2822 avant J.-G. (Julien, dans Lois.;, Cons.
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