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0 8 S CIIANGKMF.NTS DAAS l/llAUITATION DES ESPÈCES."
.iroonlYnvnoe do oO pieds, à 5 pieds du sol, et ou -1 830, de pieds anglais à la
. u ^ e é l é v a l i o n iSlrult, S . l . aBnL^ p. 82, avec planche). On d.t que beaucoup
de vieilles n.aisons à Londres, et la halle de Westm.nster, ont des charpentes de
bois de châtaignier. Néanmoins, ces vieux arbres ont pu avou- ele plantes, e le.
bois de construction avoir été in.portés du continent. Dans le xvu^ siecle d^a,
on discutait pour savoir si le Châtaignier est originmre dans la Grande-B ctagne,
ou introduit. Evelyn (SV.a, édU., I, p. 161) le
nos ionrs, MM. Babington (M«».), Watson [Cy, . Il, p. 376) et Bron. e d . 8 ,
n 853 j s 'accordent à douter de ce fait. Ils s'appuient sur ce qu on plante souvent
le châtaignier ; sur sa difficulté à mûrir des graines; sur ce que livre a
ui-méme il ne forme pas des forêts, qui s'emparent du terrain, comme le chene
ou le pin tandis que, sur le continent , il vit comme ces arbres, en grandes agglox
n é r a t L ; ; enfin, on allègue son absence (d'après Bromfield) an delà du ou
45' degré dans le centre de l'Europe. .
Cette dernière assertion n'est pas exacte, car il y a des forets de chataigniers,
bien indigenes, en Alsace (Kirschl., Fl. Als., II p 84), et dans les montagnes
du Ilardt Prusse rhénane (Doll, Rlwin. FL). M. Lestiboudois {Bot. helg., Il,
n 458) l'indique en Belgique « dans les bois, à Ghéluvelt, etc. « On cite un
t a i l l i s à Leere. près de Gand (Neil,//or.'c. tour, p. 58). Le Châtaignier est commun
près de Paris (Coss. et Germ., Fl.) ; mais, en Normandie, M. de Brebisson
le dit cultivé IFI. Norm., p. 238). Cependant, MM. Hardouin, Kenou et Leclerc
(Calai Calv V 2 H9) disent pour le Calvados : « dans les bois montueux, assez
commmi. . Selon M. Babington (Prfm. Sarn., p. 91), il est « naturahsé » ce
nui Si-nifie probablement planté, dans les îles de la Manche ; de même en Irlande.
D'après cette distribution géographique, je ne puis dire si l'espèce avait pour
limite au nord-ouest le canal de la Manche, ou s'il n'existait pomt quelques localités
primitives dans le midi de l'Angleterre. La circonstance de ne pas munr
régulièrement les graines serait un argument avec lequel on exclurait de chaque
m y s un grand nombre d'espèces ligneuses ou vivaces, parfaitement indigenes.
L' ndice le pins fort est qu'on ne voit pas, d'une manière positive le Chatai-
. n f e r se répandre par ses propres semis dans les parcs et les forêtsde 1 Angleter re,
nuoiane ses graines mûrissent de temps en temps.
Les noms de l'espèce ne prouvent rien en ce qm concerne 1 A n g l e t e r r e , mais
ils offrent un intérêt philologique. .
Le nom ^réco-latin Caslanea règne dans toutes les langues et a servi de base
. u x noms v'ulgaires français, espagnols, portugais, etc. Je n'ai découvert aucun
" ^ r e n t r q m parût d'origine celte. Davies(IP-./s/. Bot., p. 90) donne pour
n ms ' lois, Casian-.oydd.n, (arbre Castan) et Sataen, qm est une modilication
L gue au mot a a t . i . n e des Français Les Bretons disent pour clm-
U i l n i e r , Kistin pour chataigne (Legonidec, Diet.]. Le nom deil/arron es plutôt
local et propre aune variété des environs de Lyon (voir Olivier de Serres, T/u agr.,
Tdit Genève p 6 1 4). Les anciens Gaulois semblent donc avoir employe le môme
nom que les Latins ei les Grecs, ou, en d'autres termes, le mot Castanea remonterait
aux langues les plus anciennes du midi de l'Europe, comme on peut 1 a t -
tendre d'un arbre dont le fruit servait sans doute de nourriture aux peuples des
4nenmns, des Cévennes, du Limousin, etc., avant l'inllnence gréco-latine, et
dont l'habitation naturelle s'étend de la mer Atlantique au Caucase, princ.palen^
ent par 40 à 45 degrés de latitude. Assurément, ce n'est pas la ville de Kas-
^ATlHiALISAïIOX A. PETITE DISTANCl',. (589
tana en Thessalie. cpii a déterminé le nom grec, et par suite, le nom latin,
comme le prétendent les commentateurs et les érudits depuis des siecles, car les
Gaulois les Cantabres et les Latins avaient trop de châtaigniers autour d eux pom^
s'informer du nom que les Grecs donnaient à cet arbre; ce serait plutót la ville
de Ka'^tana, dont le nom viendrait de l'arbre qui dominait autour d elle. Selon
PHnef/A XV cap xxin), les Grecs auraient reçu le châtaignier de Sardes, ce
qui doit s'ent¡ndre de la ville de Lydie et non de l'île de Sardaigne, niaisje ne
doute pas que l'espèce ne fût indigene en Grèce (voy. Fraas, Syn ¡
Faqus siilvatka, L. J'ai mentionné (p. 154) les doutes qui s etaient eleves
sur l'indi-énat du Hêtre en Angleterre. A mon avis, ils ne reposent sur rien,
nue sur une phrase de Jules César, qui n'est pas très probante. Il dit dans ses
commentaires (1. V, c. xui, en parlant des bois qu'il avait trouvés en Angleterre ;
« Materia cujusouc generis, ut m Gallia, est praeter fagum et abietem, etc. »
Cela peut signifier que le Hêtre n'était pas assez commun pour donner des Dois de
construction, ou qu'il ne s'était pas rencontré sur le chemin des armées romaines.
Ouelques mots sur les noms du Hêtre. Je vois clans les dictionnaires des opinions
si peu fondées à cet égard qu'il est bon de les rectifier.
Toutes les langues du midi de l'Europe ont, pour cet arbre, des noms derives
du Faqusdes Latins; ainsi, Faggio en italien, Faya en portugais, Fau en vieux
françai=^ et en romantsch des Grisons, Fayau, Fayard, Fou, Fouleau, dans
divers patois français, Faine, pour l'huile tirée du fruit, Fatg en catalan; de
Dlus par le changement si fréquent de f en h, Baya en espagnol, //üisc/t dans
le patois de Saint-Girons, département de l'Ariége (DC., Dia. mss.), II'Mre, et
maintenant 7/éi« en français. Besclierelle aîné [Dici., '1849), qùi se pique de
donner toute, les étvmologies, fait venir le mot hêtre de he.ler en allemand ; mais
le Hêtre s'appelle tout autrement dans les idiomes germaniques, et le mot healer
n'existe pas dans mes dictionnaires allemands. Quant au Fagus des Latins, les
botanistes modernes, par exemple de The'i's (JJ/cf. étym), Boehmer [Lexic. rei
herh ) copiant des érudits plus anciens, font venir Fagus de et ajoutent
que ce mot vient de comedo, parce que les habitants primitifs se nourrissaient
de fruits de Hêtre! ; mais onsavait déjà du temps de Bauhin {Ihsl., 1,
part n p 'H 7), q«e les Grecs appelaient le Fagus sylvalica O^ua et non
M Fraas [Sijn. FL class., p. 249) le confirme, en notant que le Hêtre est excessivement
rare dans la Grèce et manque en particulier dans les plaines où les
anciens indiquaient le A mon avis, le mot Fagus doit prendre sa source
dans les langues celtiques, antérieures au latin. La généralité,, dans les patois
d u nord deTltalieet de toute la France des noms basés sur Fan ou Fa, en est
l'indice. En Bretagne, on dit Fad, F(3, Fôen, et anciennement F a r (Legon., Dia.)-,
et dans le pays de Galles Ffa-wydden [ìyàvìes, Vi'elsh Bot., p. 90), loydden
étant une désinence commune aux arbres et Ffa le nom proprement dit.
Les langues germaniques ont toutes les noms du Hêtre fondés sur les consonnes
bc) par exemple, Buche (allem ), Bok et Bok (suédois), Baece et Bece
(anglo-saxon^, Beeche (anglais). Les langues slaves de même : Buk (russe, polonais,
bohème, illyrien). Les Tarlares disent Biuk{Va\\., FL lìoss.,U, p. 7). Les
Turcs et les Calmoucks ont un nom tout différent : rchinar et Tsc/u/ia (Pali., ib.),
et le nom circassien Bshïe forme un peu la transition entre les noms slavo-germains
et turcs. Les Finlandais disent- Tammi (Moritzi, Dici, inéd.), les Esthoniens
Saksamasaar et Saksa-sarra-pu, les Lettons IVihksve, ]Vohdsennes